Baron : «Mes problèmes de santé m’ont fait réaliser que tout est temporaire dans la vie»

Ancien secrétaire de sir Gaëtan Duval, Baron est aujourd’hui le secrétaire administratif de Duval Chambers. Travaillant dans l’ombre, ce « die-hard » du Parti mauricien social-démocrate consacre son temps à ses animaux domestiques et à la spiritualité.

Il n’a jamais fait de la politique, n’empêche qu’il a toujours évolué dans ce giron. Cela, grâce à sir Gaëtan Duval, qui a fait de lui son secrétaire personnel pendant dix-sept ans. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est encore très apprécié par son entourage. Sa bonhommie a fait le reste...

Né Ranjeet Maybadee, c’est sir Gaëtan Duval qui lui a donné son sobriquet : Baron. « Ce nom est resté. Aujourd’hui, je ne me retourne même pas quand on m’appelle par mon nom. Les courriels m’arrivent également sur ce sobriquet... »

Il complétait ses études au collège Eden de Vacoas, quand sa mère lui a présenté Gaëtan Duval. « Après mes études, j’ai été technicien, styliste, etc. Comme ma mère voulait que j’obtienne un meilleur travail, en 1983, elle a fait appel à Gaëtan Duval. Ce dernier était alors vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi. Il m’a alors recommandé comme animateur dans un hôtel, mais on ne m’a jamais recruté. »

Une semaine après, Baron et son père se rendent à la résidence de Gaëtan Duval à Grand-Gaube. « On est retourné le voir, pour qu’il m’aide à trouver un travail. Sur place, il y avait des diplomates australiens et il nous a demandé de nous joindre à eux pour dîner. À la fin de la soirée, il m’a annoncé qu’il allait m’embaucher comme réceptionniste à sa résidence. »

Mais la camaraderie qui unit Baron à Gaëtan Duval sera telle qu’en 1989, ce dernier lui propose d’être son secrétaire personnel. « Après sa démission de l’Assemblée nationale en 1989, il a décidé de rouvrir son cabinet d’avocat. Bien que je ne connaissais rien au système judiciaire, j’ai appris sur le tas avec lui. Aujourd’hui, en toute modestie, je sais comment monter un dossier dans une affaire, peut-être même mieux qu’un jeune avocat. »

Outre ses affaires professionnelles, Baron gérait également les affaires personnelles de l’éminent avocat. « Je gérais également son argent. Quand il voyageait, il signait des chèques en blanc et c’est moi qui gérais ses dépenses. Il m’a toujours fait aveuglément confiance. »

Et quand le 5 mai 1996, il apprend la nouvelle du décès de sir Gaëtan Duval, il tombe des nues. « On s’est vu pour la dernière fois le vendredi 3 mai. Il se portait bien et je me souviens qu’on s’est parlé plusieurs fois au téléphone ce jour-là. Et tôt le matin le 5, un ami à Grand-Gaube m’a appelé pour m’annoncer la triste nouvelle. Et là, mon monde s’est écroulé. »

Conseiller

Mais sa proximité avec la famille Duval ne s’arrêtera pas là. « Après le décès de Gaëtan, son fils Xavier m’a proposé de venir travailler avec lui chez De Chazal du Mée. Il y travaillait comme expert-comptable. J’ai accepté sa proposition et par la suite, quand il est devenu ministre, je suis devenu son conseiller. Je dois aussi avouer que les Duval me considèrent depuis longtemps comme un membre de leur famille et c’est réciproque. » 

Aujourd’hui, à nouveau secrétaire administratif chez Duval Chambers, Baron ne souffre plus de la boulimie du travail qui l’animait avant. « En 2016, j’ai eu un accident vasculaire cérébral. Je ne pouvais ni bouger ni parler. J’ai passé 25 jours à l’Intensive Care Unit de l’hôpital de Candos. Puis, je suis allé en Europe pour me faire soigner. Heureusement qu’aujourd’hui je vais beaucoup mieux, grâce à toutes les personnes qui m’ont aidé pendant cette période difficile. Mes problèmes de santé m’ont fait réaliser que tout est temporaire dans la vie. »

Résolument tourné vers la spiritualité, Baron n’en demeure pas moins actif au sein du Parti mauricien social-démocrate (PMSD). « Gaëtan m’a une fois proposé d’être candidat pour les municipales à Curepipe, mais j’ai refusé. Je préfère travailler dans l’ombre, comme je l’ai toujours fait au sein du PMSD. »

D’ailleurs, pour lui, c’est ce parti qui incarne le mieux les vraies valeurs mauriciennes. « Le PMSD est aujourd’hui le seul parti sur lequel les Mauriciens peuvent compter. Parce que la jeune génération se reconnaît dans ce parti. C’est d’ailleurs pour cette raison que le PMSD ira seul aux prochaines élections. On négociera les éventuelles alliances si on accède à l’Assemblée nationale. »