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Barlen Vyapoory, Président p.i. : «L’éducation aux droits humains c’est ‘aprann dimounn vinn dimounn’»

dis moi L’équipe qui pilotera le projet.
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Le gouvernement australien a financé un grand projet d’éducation en droits humains et citoyenneté pour 200 citoyens du Sud-Ouest de l’océan Indien, des Seychelles, de Madagascar, des Comores et de Maurice. DIS-MOI pilotera ce projet en partenariat avec LearnBox, une société de formation numérique. Le lancement a eu lieu le samedi 23 juin.

C’était la fête de l’océan Indien à l’hôtel Saint Georges le samedi 23 juin 2018. Troupe traditionnelle malgache célébrant les parents et leurs vertus, le poète mauricien Zulu chantant la grandeur de l’âme humaine (grander nou lam), le maire des Comores Amir Mohamed (de l’île d’Anjouan), tous les ingrédients était présents pour satisfaire la centaine d’invités présents.

Parmi : diverses organisations non gouvernementales (ONG), l’Ombudsperson for Children Rita Venkatasawmy ; l’Attorney General et ministre de la Justice, des Droits de l’homme et des Réformes institutionnelles Maneesh Gobin. Les invités d’honneur étaient le président de la République par intérim Paramasivum Pillay Vyapoory et Jenny Dee, haut-commissaire australienne basée à Maurice et en charge des Comores, des Seychelles et de Madagascar.

Dans un discours de haute facture, le président Barlen Vyapoory a salué les efforts de DIS-MOI dans ce projet en ligne d’éducation aux droits humains. Il a cité le professeur juif Ginnot, rescapé des camps de concentration nazis qui avouait sa méfiance envers l’éducation. Car durant la guerre, il a vu de ses yeux des ingénieurs éduqués construire des choses horribles, des infirmières tuer des enfants et des professeurs en assassiner d’autres. Son plaidoyer aux enseignants : « Aidez vos enfants à devenir humains. »

Il a ensuite défini l’éducation aux droits humains comme un outil qui «  aprann dimounn vinn dimounn ». Il a souhaité bonne chance au projet. Il a affirmé que celui-ci devrait bénéficier à tous les jeunes Mauriciens. Le président de la République a finalement promis qu’il soutiendrait l’ONG des droits humains à convaincre le gouvernement de vulgariser ce projet en ligne, notamment dans les collèges.

Dans son allocution, le président de DIS-MOI, Me Roshan Rajroop a fait l’historique de la jeune organisation qui ne compte que six ans d’existence, mais qui a accompli – grâce à une équipe de défenseurs des droits humains – beaucoup de choses. Me Rajroop a défini l’éducation aux droits humains comme les skills, values and attitude inculqués aux apprenants. « Pour consolider la culture des droits humains à Maurice et dans l’océan Indien, nous devons vulgariser ces valeurs de paix, de compassion, de justice et de tolérance. Car la tolérance n’est pas naturelle à l’homme. Elle s’apprend. » Il a enfin remercié le gouvernement australien d’avoir cru au rêve de DIS-MOI pour l’océan Indien. Car s’il n’y a pas de financement pour les concrétiser, les rêves demeurent des rêves.

«Révolution des mentalités»

Évoquant une actualité récente, Rita Venkatasawmy, défenseure des droits des enfants, a rappelé l’importance des droits humains. « Une enfant de 14 ans, enceinte et mariée est morte. Ses parents et ses proches invoquent l’ignorance de la loi et des droits (humains) de l’enfant. Ainsi, défendre les droits humains, c’est défendre le droit à la vie. C’est la raison pour laquelle, malgré les critiques de toutes parts, j’encouragerai les citoyens, adultes jeunes et enfants à connaître leurs droits. »

Abondant dans son sens, l’Attorney General et ministre des Droits de l’homme, Maneesh Gobin, a invité l’assistance à une « révolution des mentalités ». « Les autorités seules ne pourront assumer l’éducation citoyenne et aux droits humains. Nous devons tous assumer nos responsabilités. L’ignorance de la loi n’est pas une excuse. Le projet de DIS-MOI pour l’océan Indien place la République sous une autre perspective et je soutiendrai cette initiative. »
Le maire Amirdine Mohamed a promis tout son soutien à l’ONG. « La ville de Mutsamudu, 2e ville des Comores, mettra à la disposition de DIS-MOI sa salle de conférences pour ce projet. »

Enfin, la haut-commissaire australienne, Jenny Dee, sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour, a longuement élaboré sur cette formation en ligne. Elle a rappelé à l’assistance, l’engagement indéfectible de l’Australie à la promotion et la défense des droits humains, tant sur le plan national qu’international. « L’Australie, un des États fondateurs des Nations unies, se réjouit de pouvoir enfin siéger au comité des droits de l’homme de l’ONU. Cela, afin de promouvoir les valeurs de paix, de compassion, de justice et de tolérance qui sont le socle de la société australienne. Notre commissariat est déjà engagé dans divers community programmes dans les îles de l’océan Indien (Comores, Seychelles Madagascar), qui visent les communautés les plus vulnérables. Les objectifs : encourager les femmes entrepreneures dans l’éducation et les inciter à s’engager dans la politique, de même que soutenir les handicapés. Le projet de DIS-MOI s’inscrit dans cette mission. »


Astrid Bauwens, Managing Director de Learnbox : «Notre firme accompagnera DIS-MOI dans son projet»

Astrid Bauwens

Le projet de formation en droits humains en ligne destiné aux quatre pays de l’océan Indien serait impossible sans le soutien de la société Learnbox. Astrid Bauwens, Managing Director de la firme, en explique les principes.

Que pouvez-vous nous dire de Learnbox ? Quels services offrez-vous ?
Learnbox a été créée en décembre 2016. Elle accompagne ses clients dans la numérisation à travers des formations en face-à-face. En nous basant sur des principes de neuropédagogie, nous arrivons à créer des formations numériques rapides et surtout très efficaces.

Les séances de conception se déroulent avec un expert chez le client. L’ingénieur pédagogique s’assure de récolter le maximum d’informations qui lui permettront de développer le contenu. Nous procédons beaucoup par le storytelling pour susciter de l’émotion chez l’apprenant. Chaque apport de notion est suivi d’un exercice ou d’un quiz pour ancrer les informations dans le cerveau. Notre équipe est composée d’ingénieurs pédagogiques et de graphistes intégrateurs qui ont entre six et dix ans d’expérience dans ce domaine.

Lorsque le parcours sera finalisé, Learnbox déploiera la formation pour la rendre disponible aux citoyens comoriens, mauriciens, malgaches et seychellois. Comment allez-vous vous y prendre ?
Le parcours est composé de huit modules de 10 minutes inspirés du livre de Lindley Couronne intitulé Mieux comprendre la République et que je recommande à tous les citoyens. Chaque apprenant recevra son login et son mot de passe par email. En se connectant sur le Learning Management System (LMS), ils pourront accéder au parcours de huit modules. Ils pourront également voir à tout moment leur score, le temps passé et leur statut pour chaque module.

De son côté, l’équipe de formateurs pourra se connecter sur le LMS pour faire le suivi, relancer les apprenants et exporter les résultats. Un certificat sera remis à chaque utilisateur à l’issue de ce parcours. Les modules sont animés et sonorisés afin de retenir l’attention de l’apprenant sur toute la durée.

Vous avez travaillé avec DIS-MOI sur les huit modules axés sur les droits humains. Qu’avez-vous à dire sur ce projet ? Qu’avez-vous appris vous-même en tant que citoyenne ?
Je suis très confiante quant à l’impact de ces formations sur les citoyens de Maurice et des îles voisines. Les droits humains constituent un vaste sujet. Nous avons constaté à quel point il est important de vulgariser tous ces principes. Le digital learning reste le meilleur moyen pour diffuser massivement l’information.

Lorsqu’on est en dehors de la bulle, on ne se rend pas compte du travail de fourmis que certains citoyens responsables abattent pour s’assurer que chaque être humain jouisse de ses droits. Le message lancé par DIS-MOI à travers ces modules est donc très puissant. Je suis heureuse de participer à la mise sur pied de ce projet auquel je crois profondément.


Les participants au cours de droits humains ont reçu leurs certificats

dis moi
Les participants de la formation en droits humains de DIS-MOI ont reçu leurs certificats le samedi 23 juin 2018.

Une vingtaine de participants à la formation en droits humains et citoyenneté (HRE17 et 18) ont reçu leurs certificats des mains du président de la République par intérim Paramasivum Pillay Vyapoory et de la haut-commissaire australienne Jenny Dee, le samedi 23 juin. À ce jour, plus de 300 personnes ont suivi avec plaisir cette formation dispensée par DIS-MOI et étalée sur quatre samedis, incluant une présence à une session parlementaire.

« La démocratie est une farce si les citoyens ordinaires ne participent pas activement aux affaires de la ville », disait Nelson Mandela. D’où la nécessité d’une éducation à la citoyenneté et aux droits de l’homme qui vise à donner aux jeunes (et moins jeunes) les compétences, les connaissances et les attitudes dont ils auront besoin pour développer pleinement leurs potentiels en tant que citoyens de la République de Maurice et en tant qu’êtres humains.

Pour participer à la vie de notre démocratie, les citoyens doivent avoir les outils nécessaires. Quelle est la règle de la loi ? Quelles sont les valeurs fondamentales sous-tendant un État de droit ? Qu’est-ce que la politique et la Constitution ? Comment fonctionne le Parlement ? Autant de valeurs des droits humains et les instruments juridiques des droits de l’homme que nous vous invitons à partager. Alors n’hésitez pas et inscrivez-vous en contactant le secrétariat de DIS-MOI par téléphone ou par courriel.

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