Barlen Vyapoory : «Le fléau de la drogue, un phénomène inquiétant»

Gouvernement et opposition doivent unir leurs efforts pour combattre la drogue. Tel est le souhait du président de la République par intérim, Barlen Vyapoory, au lancement du débat sur le combat contre la drogue organisé par la Law Society de l’Université de Maurice.

« Le fléau de la drogue est devenu un phénomène inquiétant dans notre société. Les membres du gouvernement et de l’opposition doivent partager leurs idées pour voir comment combattre la drogue ». Propos de Barlen Vyapoory, le mercredi 6 février à l’auditorium Octave Wiehé, au lancement du débat.

Il a salué l’initiative des étudiants d’avoir choisi ce sujet. « D’où ma présence pour m’associer avec vous dans cette lutte contre la drogue. »

«Musée de bonnes intentions»

Le Dr Satish Boolell, ancien médecin légiste et membre du Mouvement militant mauricien, s’est dit opposé à la dépénalisation du cannabis, mais se prononce en faveur de la décriminalisation : « Il faut distinguer ces notions. Je n’aimerai pas qu’une personne soit arrêtée pour possession de gandia et qu’elle commence une carrière de drogué en prison. »

Commentant le souhait du président de la République p. i., le Dr Satish Boolell déplore « que chaque appel en ce sens ne se concrétise jamais. Maurice est un musée de bonnes intentions, mais de peu d’actions. Je reste pessimiste quant aux solutions concrètes qui sortiront de ce débat. »

Le Chief Whip Ravi Rutnah reste catégorique : « Aucune drogue ne devra être légalisée ni dépénalisée. Les pays qui l’ont fait n’ont pas résolu leur problème de drogue. Et il y a une désinformation quant aux pays qui ont dépénalisé le cannabis. Des jeunes pensent que le cannabis est une bonne chose, ainsi que sa légalisation et que la consommation des autres drogues va chuter. Toutes les drogues sont dangereuses ! La drogue ne détruit pas que le consommateur, mais aussi sa famille, la société et notre avenir ».

Ravi Rutnah a salué l’initiative de la Law Society de tenir ce débat. « Cela montre que les jeunes sont conscients de la gravité du problème de la drogue. L’argent dépensé dans le combat contre la drogue est colossal. Il aurait pu être investi à d’autres fins utiles, dans un hôpital spécialisé pour femmes, enfants ou pour le traitement du cancer.»

Le Dr Arvin Boolell, du Parti Travailliste, a qualifié le problème de la drogue « de problème national. Il faut un engagement ferme contre ce fléau. Dommage que les membres de l’opposition ne soient pas conviés dans le comité sur la drogue, présidé par le Premier ministre. » Il souligne : « Il faut mener une lutte sur tous les fronts contre la drogue : la prévention, la politique de réhabilitation et la réinsertion. Nous devons concerter nos efforts pour vaincre la drogue, qui a un effet ‘maléfique’ sur notre société et remet en cause les valeurs de notre jeunesse. Je ne veux pas d’une jeunesse en désarroi, mais une qui réponde à l’appel d’une société évolutive. Il faut être un maillon fort. »