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Banque de Maurice : un comité disciplinaire qui intrigue

Le siège de la Banque de Maurice à Port-Louis.

Le 18 juillet prochain, Chidanand Rughoobar fera face à un comité disciplinaire de la Banque de Maurice (BoM). L’ancien président de la Bank of Mauritius Employees Union pourra être assisté uniquement de son avocat.  

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L’article 64 (7) de la Workers’ Rights Act indique que lorsque la possibilité offerte à un travailleur de répondre à toute accusation portée contre lui en vertu du paragraphe 2(a) (ii) ou (b) (ii) ou 6 (a) fait l’objet d’une audience disciplinaire, il peut se faire assister « d’un représentant syndical ou d’un représentant légal, ou des deux ; ou d’un fonctionnaire, s’il n’est pas assisté comme indiqué au point (a) ». 

Le cas de Chidanand Rughoobar suscite des interrogations. Celui-ci était initialement convoqué le 26 juin devant un comité disciplinaire à la Banque de Maurice. L’audience a été renvoyée au 18 juillet à la demande son avocat. Or, selon nos informations, la BoM se serait opposée à la présence du représentant syndical de Chidanand Rughoobar pour ce comité disciplinaire. Surviennent de ce fait des questions : « En tant que régulateur du secteur bancaire, la Banque de Maurice émet des directives qui doivent être suivies par les opérateurs. Quelle est l’image qu’elle projette en refusant elle-même de respecter la loi ? » se demande une source proche du dossier. On apprend que Chidanand Rughoobar n’a pas non plus été informé de l’identité des personnes qui composeront le comité disciplinaire.

Une union qui gène

Chidanand Rughoobar est accusé d’insubordination. Il lui est reproché d’avoir soumis l’ « option form » relative à la révision salariale à la BoM avec quelques jours de retard, soit le 8 mai au lieu du 28 avril.

Selon nos informations, la Banque de Maurice semble opérer à partir d’un plan bien rodé. Il nous revient que l’idée serait d’écarter complètement la Bank of Mauritius Employees Union. Fondée en 1976, celle-ci serait l’épine dans le pied de la banque centrale.

Mettant en lumière les irrégularités et soulevant des questions embarrassantes, cette union syndicale gênerait certains responsables au sein de la BoM. « L’option form a toute son importance. Cela concerne les conditions générales de travail des employés de la BoM. La Banque de Maurice voulait changer le ‘permanent and pensionable basis’ pour que les employés fournissent un certificat de moralité tous les 5 ans. Aucune banque centrale ne procède ainsi à travers le monde », soutient une source. 

Le régulateur aurait tenté, à diverses reprises, de réduire la force de la Bank of Mauritius Employees Union. Sous la pression, plusieurs membres auraient même soumis leur lettre de démission en raison de l’infiltration du management de la BoM dans ce syndicat. Nous apprenons également que l’union s’apprêtait à poser des questions concernant le salaire touché par certains « advisors » et leur véritable contribution, leur rémunération étant issue de l’argent des contribuables.  

Le Défi Quotidien a tenté d’obtenir une réaction de la direction de la BoM dans cette affaire. Nos sollicitations sont toutefois restées sans réponse.  

 

 

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