L’accession de Renganaden Padayachy au poste de First Deputy Governor est perçue par plus d’un au sein de la Banque de Maurice (BoM) comme la montée en puissance d’un homme du pouvoir.
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Des proches de la direction, interrogés sur cet exercice de chaise musicale, sont conscients de la cote de popularité de Renganaden Padayachy auprès de l’Hôtel du gouvernement. « Il s’agit après tout de l’architecte de la Negative Income Tax, une mesure qui tient à cœur au Premier ministre. Son arrivée aux sommets de la BoM est une suite logique », explique un cadre.
Un autre membre du management est convaincu que Renganaden Padayachy a toutes les cartes pour rester au sommet : « Il vient avec des propositions nouvelles. La Negative Income Tax illustre cela. » D’autres membres du Senior Management anticipent la création d’un nouveau tandem à la BoM, composé de Renganaden Padayachy et de Vikram Punchoo. « Ils sont très bons amis et n’hésitent pas à afficher leur entente. C’était visible lors de la dernière Staff Party », dit-on.
Au ministère des Finances, la nomination de Renganaden Padayachy est diversement commentée. Elle ne manque pas de faire des jaloux. Certains conseillers, et pas des moindres, disent ne pas comprendre « une telle montée en puissance ». Ils expliquent que c’est avec la présentation du dernier Budget que Renganaden Padayachy est sorti de l’ombre.
« C’est à travers la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) qu’il a pu se faire remarquer. Cette plateforme doit être régulièrement en consultation avec les Finances », indique une source. Elle confirme que l’introduction de la Negative Income Tax est une idée du First Deputy Governor de la BoM. « Une mesure présentée à la va-vite et qui a dû être revue par la suite. »
Le départ de Renganaden Padayachy de la MCCI embarrasse-t-il les représentants de l’organisme ? Dans le privé, certains disent que sa nomination remet en question la crédibilité de la MCCI. Raju Jadoo, secrétaire général de la MCCI, tente de calmer le jeu : « La MCCI doit travailler avec le gouvernement. Ce n’est pas la première fois qu’un de ses responsables est appelé à assumer des responsabilités dans une organisation gouvernementale. »
Départ inévitable de Ramesh Basant Roi
Entre Ramesh Basant Roi et l’Hôtel du gouvernement, c’est loin d’être le grand amour. Les actions initiées par le gouverneur n’étaient pas appréciées au bureau du Premier ministre (PMO). Il y avait notamment le désaccord de Pravind Jugnauth concernant la proposition d’émettre des billets de banque. Un épisode qui illustrait les relations tendues entre Ramesh Basant Roi et l’Hôtel du gouvernement. Avec la nomination de Yandraduth Googoolye comme prochain gouverneur de la BoM, le PMO semble avoir son homme de confiance.
Sans compter qu’il sera soutenu par Renganaden Padayachy, qui jouit d’une bonne popularité auprès du pouvoir. Des tractations étaient en cours depuis août pour remplacer Ramesh Basant Roi. À l’Hôtel du gouvernement, on s’accorde à dire que son départ était inévitable, sa vision ne correspondant plus à celle du PMO. Cette configuration ne fait pas que des heureux. Dans les affaires, on dit qu’un gouverneur proche de l’Hôtel du gouvernement pourrait se laisser dicter certaines décisions monétaires importantes.
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