Au moins 98 responsables et militants du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), principal parti d'opposition ont été condamnés par des tribunaux, la plupart par contumace, ont annoncé jeudi des procureurs et des avocats de la défense, portant à plus de 400 le nombre d'opposants condamnés depuis octobre, selon l'opposition.
La plupart ont écopé de peines allant de deux ans et demi à sept ans de prison après avoir été reconnus coupables de violences lors de manifestations.
Selon Monir uz Zaman, un procureur, 75 militants du BNP ont été condamnés par un tribunal de Dacca à deux et demi de prison après avoir été reconnus coupables de violences et d'incendie criminel au cours des mouvements de protestation en 2013.
Selon M. Zaman, sur ces 75 personnes condamnées, 72 sont en fuite.
Un autre procureur, Taposh Kumar Paul, a indiqué à l'AFP qu'un autre tribunal de Dacca avait condamné douze militants du BNP à sept ans de prison pour des faits de violences datant de 2015.
Un avocat de la défense, Nazrul Islam, a indiqué de son côté que onze autres membres du BNP avaient été condamnés à sept ans de détention mercredi, dont plusieurs par contumace, pour violences lors des mouvements de protestation en 2013.
Leur procès s'est tenu "à la hâte", a-t-il affirmé.
Selon le BNP, ces condamnations sont politiquement motivées et destinées à réduire à l'impuissance le seul parti d'opposition capable d'offrir une alternative réaliste au pouvoir exercé depuis quinze ans par la Première ministre Sheikh Hasina, qui vise un quatrième mandat à l'issue des élections générales prévues le 7 janvier.
Kayser Kamal, responsable juridique du BNP, a affirmé qu'au moins 400 responsables et militants de son parti avaient été condamnés au cours des derniers jours. Parmi eux, d'anciens députés, des dirigeants d'organisations étudiantes et ceux qui espéraient pouvoir se présenter aux élections.
"Ces affaires sont montées de toutes pièces, dénuées de fondement et politiquement motivées", a-t-il déclaré à l'AFP, soulignant que les procès ont tous soudainement commencé quelques semaines avant les élections nationales.
Le BNP a organisé des manifestations massives afin d'obliger Mme Hasina à quitter le pouvoir et à céder à un gouvernement intérimaire neutre la tâche d'organiser le scrutin.
Depuis fin octobre, la police a réprimé l'opposition, arrêtant la quasi-totalité des hauts dirigeants du BNP ainsi que des milliers de ses militants et partisans.
© Agence France-Presse
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