Le dirigeant par intérim du Bangladesh Muhammad Yunus a annoncé lundi, quatre mois après la chute de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina, que des élections législatives seront organisées à la fin de l'année prochaine ou début 2026.
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Le lauréat du prix Nobel de la paix, qui a pris en août la tête d'un gouvernement intérimaire au Bangladesh après la fuite de Mme Hasina, à la suite d'un mouvement de protestation, faisait l'objet d'une pression de plus en plus grande pour fixer une date.
"Le banquier des pauvres", âgé de 84 ans, est confronté au défi qu'il a qualifié d'"extrêmement difficile" de conduire des réformes démocratiques dans ce pays d'Asie du Sud de quelque 170 millions d'habitants.
"La date des élections pourrait être fixée à la fin de 2025 ou au premier semestre de 2026", a déclaré M. Yunus lors d'une émission diffusée par la télévision d'Etat.
Sa prédécesseure, qui dirigeait le pays d'une main de fer s'est enfuie en hélicoptère vers l'Inde le 5 août alors que des protestataires prenaient d'assaut le palais de la Première ministre à Dacca, après des semaines de manifestations.
Les années de pouvoir de Mme Hasina ont été marquées par des violations généralisées des droits humains, notamment des détentions massives et des exécutions extrajudiciaires d'opposants politiques.
Son gouvernement a aussi été accusé de politiser les tribunaux et la fonction publique, ainsi que d'organiser des élections déséquilibrées, afin de démanteler les contrôles démocratiques de son pouvoir.
M. Yunus a mis en place des commissions chargées de superviser une série de réformes qu'il juge nécessaires et les partis politiques doivent s'accorder pour sur la date pour la tenue des élections.
"Tout au long de mon mandat, j'ai insisté sur le fait que les réformes devaient être mises en œuvre avant l'organisation des élections", a-t-il déclaré.
"Si les partis politiques acceptent d'organiser les élections à une date plus rapprochée avec des réformes minimales, telles que l'établissement d'une liste électorale irréprochable, les élections pourraient se tenir avant la fin 2025", a-t-il ajouté.
- Défi "complexe" -
Mais selon lui, inclure la liste complète des réformes électorales conduirait à retarder les élections de quelques mois.
Parmi les réformes nécessaires, la mise à jour des listes électorales est un défi "complexe" après des années de processus démocratiques turbulents, qui nécessite à la fois de supprimer les faux noms des listes et d'inscrire les jeunes qui votent pour la première fois, dont le nombre augmente rapidement.
M. Yunus a déclaré qu'il rêvait de "garantir un taux de participation de 100%": "Si cet objectif est atteint, aucun gouvernement n'osera plus jamais priver les citoyens de leur droit de vote".
Les dernières élections législatives au Bangladesh ont eu lieu en janvier, le parti de de Mme Hasina ayant obtenu plus de trois-quarts des sièges au sein du parlement monocaméral.
Ce scrutin a été dénoncé comme n'étant ni libre ni équitable et a été boycotté par ses rivaux à la suite d'une répression au cours de laquelle des milliers de membres des partis d'opposition ont été arrêtés. Les anciens groupes d'opposition, tels que le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), sont en train de se reconstruire après des années de répression sous le régime d'Hasina.
© Agence France-Presse
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