Les réfugiés rohingyas des "zones à risque" du Bangladesh vont être évacués samedi, en prévision de l'arrivée vers le pays et la Birmanie voisine du plus puissant cyclone depuis près de 20 ans, ont indiqué des responsables.
Le cyclone Mocha était accompagné de vents soufflant jusqu'à 175 km/h et les responsables météorologiques à Dacca l'ont classé comme "très violent", tandis que leurs homologues indiens l'ont qualifié d'"extrêmement violent".
Il devrait toucher terre dimanche matin entre Cox's Bazar, où près d'un million de réfugiés rohingyas vivent dans des camps constitués en grande partie d'abris précaires, et Sittwe, sur la côte occidentale de l'Etat Rakhine, en Birmanie.
Les autorités bangladaises ont interdit aux Rohingyas de construire des maisons permanentes en béton, craignant que cela ne les incite à s'installer définitivement plutôt qu'à retourner en Birmanie, qu'ils ont fuie en 2017.
"Nous vivons dans des maisons faites de bâches et de bambous", a déploré Enam Ahmed, un réfugié qui vit à Nayapara, près de la ville frontalière de Teknaf.
"Nous avons peur. Nous ne savons pas où nous serons abrités. Nous sommes paniqués", a-t-il ajouté.
Les autorités ont fait savoir que des milliers de volontaires évacuaient les Rohingyas des "zones à risque" vers des structures plus solides telles que des écoles.
Mais "tous les Rohingyas des camps sont en danger", a alerté auprès de l'AFP le commissaire adjoint aux réfugiés du Bangladesh, Shamsud Douza.
"Le cyclone Mocha est la tempête la plus puissante depuis le cyclone Sidr", a indiqué à l'AFP Azizur Rahman, directeur du département météorologique du Bangladesh.
En novembre 2007, Sidr avait ravagé le sud-ouest du Bangladesh, faisant plus de 3.000 morts et plusieurs milliards de dollars de dégâts.
Les prévisionnistes s'attendent à ce que le cyclone apporte un déluge de pluie qui pourrait provoquer des glissements de terrain. La plupart des camps sont construits à flanc de colline et les éboulements sont fréquents dans la région.
L'ouragan devrait également déclencher une onde de tempête pouvant atteindre quatre mètres de haut, ce qui pourrait inonder les villages côtiers et fluviaux de faible altitude.
La panique s'est également emparée des quelque 8.000 habitants de l'île coralienne de Saint-Martin (sud) - l'un des principaux lieux de villégiature du pays - qui se trouve en plein dans la trajectoire de la tempête. Un millier d'habitants ont fui l'île, selon les autorités.
© Agence France-Presse
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