Bande sonore en circulation - Une agente interrogée: «Je subis d’énormes pressions»

Reshmee R. travaille sans permis. Une agente recruteuse a été interrogée, mardi, au Central CID sur une bande sonore à propos de versement de pots-de-vin à un ministre pour le recrutement d’ouvriers bangladais. Reshmee R. affirme aux enquêteurs qu’elle est l’auteure de cet enregistrement. « En octobre 2015, j’ai recruté une vingtaine de Bangladais pour travailler à Maurice à la demande d’un directeur de compagnie, dénommé Shaheer », dit-elle. Par la suite, le directeur n’aurait pas été satisfait de la performance des ouvriers. « Shaheer finn dir mwa ranvway bann travayer e bizin donn Rs 140 000, pou donn cash minis sinon sime bloke pou amenn travayer », souligne Reshmee dans sa déposition. Elle indique avoir enregistré la conversation pour l’utiliser contre Shahee, car elle n’en pouvait plus du harcèlement et des pressions qu’il lui faisait endurer. L’agente dit avoir remis la bande à une journaliste et qu’elle ne l’aurait jamais adressée au ministère du Travail. Lundi, un ‘Communication Officer’ du ministère du Travail a porté plainte au Central CID. Il affirme avoir reçu une clé USB contenant ladite bande sonore. En voici un extrait : « […] Pou gagn sa lantre-la, bizin donn sa. Ou pa pou done, laport pou ferme. Bizin pey minis-la. Pou peye, bizin peye mem. Kouma pou pey sa ? Net dir mwa kouma pou pey sa ? » dit une voix masculine. Le dénommé Shaheer sera interrogé par la police dans les jours qui viennent.

Le ministre Callichurn résolu à combattre les faux agents

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"6890","attributes":{"class":"media-image alignright size-full wp-image-10977","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"Soodesh Satkam Callichurn"}}]]La bande sonore où un homme réclame à Reshmi R. de l’argent destiné à un ministre fait grand bruit. Se sentant visé, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a porté plainte au CCID, lundi. « Je laisse la police faire son travail et tirer cette affaire au clair », a déclaré le ministre au Défi Quotidien. « Je n’ai rien à cacher. J’ai diligenté une enquête sur cette affaire. Je condamne ceux qui usent du nom des ministres pour accomplir leur sale besogne. L’enquête du ministère vise à démanteler le réseau de faux agents recruteurs qui veut nuire à ma personne. Cela ne m’arrêtera pas dans mon combat ». Cette affaire aurait d’autres ramifications. Une source dénonce un trafic clandestin de travailleurs étrangers qui échapperait au contrôle des autorités. « Ces ouvriers sont placés dans des entreprises autres que celles pour lesquelles ils avaient obtenu le permis de travail. Ainsi, des Bangladais ont été recrutés dans un fast-food de la capitale… » révèle-t-on.