
Cinquante personnes ont été tuées vendredi dans des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, selon des sources locales, tandis qu'Israël intensifie ses frappes sur la ville de Gaza.
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Berlin, Paris et Londres ont appelé en début de soirée dans un communiqué commun à "l'arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes à Gaza-ville qui provoquent des déplacements massifs de civils, des pertes civiles et la destruction d'infrastructures essentielles".
Et à New York, après bientôt deux ans d'une guerre qui semble sans issue entre Israël et le Hamas, l'Assemblée générale de l'ONU a largement adopté une déclaration visant à relancer la solution de paix dite à deux Etats, israélien et palestinien, mais en excluant sans équivoque le mouvement palestinien ayant déclenché les hostilités le 7 octobre 2023.
Israël a rejeté une résolution "honteuse" incitant selon lui le Hamas à "poursuivre la guerre". La vice-présidence palestinienne a salué au contraire "une étape importante vers la fin de l'occupation" israélienne.
En début de soirée, la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours fonctionnant sous l'autorité du Hamas, a fait état de 50 personnes tuées par des tirs ou des frappes israéliennes sur l'ensemble de la bande de Gaza vendredi, dont 35 rien qu'à Gaza-ville.
L'armée israélienne a indiqué de son côté qu'elle continuait "ses frappes à grande échelle contre les infrastructures terroristes et les tours d'immeubles transformées en infrastructures militaires à Gaza-ville".
Dans le cadre de cette guerre des tours lancée il y a une semaine en prévision d'un assaut au sol contre le Hamas à Gaza-ville, l'armée va "intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour nos troupes dans le cadre des préparations pour les prochaines étapes de l'opération", indique un communiqué militaire israélien.
Corps en morceaux
Selon la Défense civile, 14 personnes ont été tuées dans une seule frappe ayant visé une habitation dans le nord-ouest de Gaza-ville. Interrogée par l'AFP sur cette frappe, l'armée israélienne n'a pas donné suite.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile et les informations des différentes parties.
"Quatorze corps ont été récupérés, dont la majorité sont des enfants et des femmes", a déclaré à un journaliste de l'AFP Hazem al-Sultan, un parent des personnes tuées. "Seuls deux corps ont été retrouvés intacts, les autres n'étaient que des morceaux", a-t-il ajouté.
Avec d'autres membres de cette même famille, il s'est rendu à l'hôpital al-Chifa de Gaza-ville où de nombreuses personnes ont participé aux prières funéraires dites devant des dépouilles enveloppées dans des sacs mortuaires blancs, dont certains faisaient la taille d'une silhouette d'enfant.
L'ONU a mis en garde à plusieurs reprise contre un "désastre" en cas de réalisation du plan de conquête de Gaza-ville approuvé en août par le gouvernement israélien. Selon les Nations unies, environ un million de personnes se trouvaient fin août dans Gaza-ville et ses environs.
L'armée israélienne a assuré vendredi dans un communiqué qu'elle travaillait à "l'accueil de la population dans la partie sud de la bande de Gaza", mentionnant l'agrandissement d'un point de passage pour l'entrée de l'aide humanitaire.
"Aucun but"
De nombreux acteurs humanitaires jugent que le projet de déplacer une nouvelle fois la population du nord vers le sud du territoire est impossible.
Les chances d'un accord de cessez-le-feu et de libération des otages pris par le Hamas le 7-Octobre apparaissent plus lointaines que jamais après l'attaque israélienne ayant visé à Doha mardi une réunion de dirigeants du mouvement palestinien.
Le Hamas a affirmé vendredi, sans fournir de preuves, que son négociateur en chef, Khalil Al-Hayya, avait survécu à cette frappe.
Le Forum des familles, plus grande association de soutien aux otages en Israël a accusé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de mettre les otages "en danger de mort et (d'exposer) inutilement (les) soldats (israéliens) à des risques, sans aucun but clair ni objectif stratégique".
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP.
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
La campagne de représailles militaires sur la bande de Gaza a fait au moins 64.756 morts à Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués.

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