Le prix du litre d’essence a certes baissé par Rs 2,80. Mais les observateurs estiment que c’est toujours insuffisant, s’ils se fient à la baisse de prix du pétrole sur le marché mondial. Selon eux, cette légère baisse n’aura qu’un effet mitigé sur les consommateurs. Mais qu’en pensent les responsables des stations-service ?
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Déjà, Bhim Sunassee, président de la Petrol Retailers Association, s’insurge contre le fait que le Petroleum Pricing Committee (PPC) se soit réuni un samedi, soit le jour où les gérants des stations-service font le plein d’essence pour pouvoir approvisionner leur clientèle durant le week-end. « Du coup, avec la baisse du prix de l’essence, les stations-service ont fait des pertes allant de Rs 50 000 à Rs 200 000. Certes, on ne peut empêcher le PPC de se réunir un samedi, mais la moindre des choses aurait été qu’il nous accorde un délai de quelques jours pour que cette baisse soit effective », explique-t-il.
Il explique que ces pertes exacerberont leurs difficultés financières, agrémentées par la hausse du salaire minimum à Rs 16 500, le paiement de la compensation salariale et d’autres dépenses liées à leurs opérations. Il déplore le fait que les gérants des stations-service attendent toujours une majoration de leur marge de profit. « Nous avons même envoyé une lettre à la ministre du Commerce, Dorine Chukowry, mais en dépit d’un avis de réception, elle n’a toujours pas trouvé le temps de nous recevoir. »
Face à cette situation, la Petroleum Retailers Association convoque une assemblée générale dans les jours à venir pour décider de la marche à suivre. Une action en justice sera enclenchée pour contraindre le gouvernement à respecter un engagement datant du mandat de l’ancien ministre du Commerce, Ashit Gungah. « À l’époque, le gouvernement avait pris l’engagement de s’assurer que la marge de profit des stations-service se calque sur l’inflation », explique-t-il.
Sinon, la récente baisse du prix de l’essence en elle-même n’aura, selon lui, qu’une faible incidence sur le volume des ventes. « Les opérateurs sont de plus en plus confrontés à la concurrence des nouveaux-venus qui pullulent dans divers coins du pays, et ce malgré l’appel lancé par la Petroleum Retailers Association aux autorités de ne plus accorder de nouveaux permis d’opération. »
De son côté, Jayen Chellum, secrétaire-général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim), trouve que la baisse de Rs 2,80 sur le litre d’essence est nettement insuffisante en comparaison avec la baisse draconienne du prix du pétrole sur le marché mondial. « Cette baisse équivaut à Rs 14 par gallon, qui passe de Rs 345 à Rs 321. Ce qui est vraiment dérisoire par rapport à la dégringolade des prix sur le marché mondial », fait-il ressortir. Selon lui, l’essence aurait dû coûter Rs 55 le litre.
Avis partagé par Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors Union. « Les chauffeurs de taxi se vivent toujours un enfer. D’un côté, l’essence ne baisse que par Rs 2,80 le litre. De l’autre, ils subissent la hausse des prix des pièces de rechange, des pneus et de l’huile de moteur, entre autres », souligne-t-il.
Il estime, lui aussi, que le prix de l’essence est toujours élevé à Maurice. Il l’attribue au fait que ce produit ait subi diverses hausses de prix dans le passé. « Cette baisse n’a qu’une faible incidence sur les chauffeurs de taxi. Ce qui fait qu’ils ne réviseront pas à la baisse leurs tarifs », prévient-il.
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