Le Petroleum Pricing Committee devrait se rencontrer en février, soit quatre mois après sa dernière réunion. Certains facteurs penchent en faveur d’une réduction du prix des carburants à la pompe à Maurice.
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Ayant atteint des sommets l’an dernier, le prix du pétrole à l’international a souvent fait l’actualité à Maurice. En septembre, le cours du Brent avait franchi la barre des 93 dollars, soit le plus haut niveau depuis novembre 2022. L’évolution du cours pétrolier à l’international n’a eu de cesse d’alimenter les inquiétudes à Maurice. Pour cause, la State Trading Corporation, à plusieurs reprises, a tenté d’expliquer la situation déficitaire du Price Stabilisation Account (PSA). C'est un fonds dont l’état s’est dégradé de décembre 2021 à septembre 2023. Le déficit du PSA est passé de Rs 1,5 milliard le 28 décembre 2021 à Rs 5,2 milliards le 30 septembre 2023. Par conséquent, les consommateurs ont dû payer le prix fort pour s’approvisionner en carburant. Le litre de l’essence estimé à Rs 44 en janvier 2020 a grimpé pour se chiffrer à Rs 55 en décembre 2021 avant de bondir à Rs 74,10 en mai 2022. Durant cette même période, le litre du diesel est passé de Rs 35 à Rs 54,55.
Le prix des carburants pourrait de nouveau être d’un grand intérêt lors des premiers mois de cette année. Le Petroleum Pricing Committee (PPC) devrait, selon Rajiv Servansingh, se rencontrer en février. Bien que le déficit du PSA ait légèrement diminué, selon le directeur général de la State Trading Corporation (STC), il est difficile de prédire ce qu’il adviendra du prix du pétrole à l’international. C’est un facteur déterminant dans le calcul du coût à la pompe à Maurice. « Fondamentalement, il y a l’offre et la demande qui influencent le prix mondial du pétrole. La position de l’OPEP s’est un peu affaiblie. La situation économique difficile qui se profile pour la Chine aura, pour sa part, un impact sur l’offre. Ces deux facteurs sont favorables à une baisse du prix du pétrole à l’international », ajoute-t-il. Par contre, poursuit le directeur général de la STC, un éventuel élargissement régional du conflit au Proche-Orient provoquerait une augmentation du coût du fret et parallèlement du prix du pétrole.
Prix inférieur à 80 dollars
Cependant, alors que le cours du pétrole Brent affichait 92,86 dollars le 19 octobre 2023, il est redescendu à 86,72 dollars le 2 novembre, avant de se chiffrer à 80,77 dollars au lendemain de Noël. D’ailleurs, Megh Pillay, ancien directeur de la STC, analyse une baisse du prix mondial lors du premier jour du commerce du pétrole cette année. Les chiffres du 4 janvier indiquent pour leur part le cours du pétrole Brent à 78,96 dollars et celui du baril du pétrole à 73,50 dollars. « La production de pétrole aux États-Unis a augmenté et ils ont mis beaucoup de ce produit sur le marché mondial. Les États-Unis seront également dans une année électorale et c’est là un facteur qui pèsera sur les prix. Il y a sans aucun doute une tendance baissière du prix du pétrole à l’international », soutient l’ancien directeur de la STC. D’où la nécessité, selon celui-ci, que cette baisse se reflète sur le prix des carburants à la pompe à Maurice.
Le PPC avait, le 6 octobre, revu les prix de l’essence et du diesel en tenant compte de l'évolution des prix mondiaux des produits pétroliers. Bhimraj Sunnassee, président de la Petrol Retailers Association, indique que cette révision a fait baisser la vente, surtout pour le diesel qui était passé à Rs 63,95 le litre. « Il est difficile toutefois de faire un calcul exact, car certes le volume de vente par station d’essence a diminué, mais le nombre de stations d’essence en activité a pris le chemin inverse », fait-il comprendre. Ajouté à cela, un nombre croissant d’utilisateurs de véhicules électriques et hybrides doit également être pris en considération. Cela dit, il estime que le PPC devrait réduire le coût du litre des carburants, car, le prix mondial est actuellement en dessous des 80 dollars.
Le carburant : un argument politique
Le prix des carburants à Maurice est aussi un sujet qui intéresse beaucoup les politiciens. L’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, a évoqué le sujet lors de son intervention pour le Nouvel An. Il a déclaré qu’il révisera le prix des carburants s’il est élu lors des prochaines législatives. Pour lui, « la baisse du prix de l’essence aura un effet cascade sur l’économie ». Megh Pillay, considère que la situation est exceptionnelle à Maurice. Le prix des carburants est décidé par le gouvernement et non par le cours mondial ou le PPC. Selon lui, le « pricing mecanism » est inutile. « Les politiciens sont d’avis que les taxes sur les produits pétroliers sont exagérées et qu’il faut les enlever, afin de permettre aux consommateurs de respirer. Les taxes peuvent être retirées qu’importe le cours mondial. Nos coûts de production ont augmenté artificiellement en raison du maintien du prix élevé des carburants. »
Un nouveau fournisseur de produits pétroliers
C’est une société établie à Bahreïn, en l’occurrence, Mercantile and Maritime Group, qui est le nouveau fournisseur de produits pétroliers de la STC. Rajiv Servansingh, directeur général de la STC, souligne que le fait de régler la facture en roupie avec ce fournisseur est dans l’intérêt de la STC. Il est difficile d’obtenir des dollars sur le marché intérieur des changes. Est-ce suffisant pour une réduction des prix à la pompe ? Les consommateurs seront fixés en février.
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