Baisse des prix du lait: Quel impact sur les consommateurs ?

Les prix de toutes les marques de lait disponibles sur le marché mauricien sont en baisse. Dans quelle mesure cela allégera-t-il le budget familial ? Y a-t-il des possibilités de baisse dans les prix des autres produits laitiers ? Éléments de réponse. «La baisse des prix du lait sur le marché mondial en octobre 2014 semble s’être répercutée sur le marché local, en ce  moment », constate Mosadeq Sahebdin, président de la Consumer Advocacy Platform (CAP). Les prix relevés en août dernier démontrent une baisse allant de 5 à 16 % sur les boîtes d’un kilo, représentant une moyenne de Rs 10 par kilo. « Ce qui est significatif pour les ménages moins favorisés », avance-t-il. Cependant, poursuit Mosadeq Sahebdin, cette baisse n’aura pas trop d’impact sur la 'tente ration', car les grains secs et autres conserves ont pris l’ascenseur. D’ailleurs, il avance que l’exercice de la corbeille ménagère effectué par la CAP indique que celle-ci demeure stable, la baisse se situant à seulement 2 %. Opinion partagée par Suttyhudeo Tengur, président de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers (Apec). « Pour une famille moyenne de quatre membres, dont les parents et deux enfants, la consommation mensuelle du lait tourne autour de deux kilos. Donc, pour un budget mensuel d’approvisionnement d’environ Rs 5 000, cela représente près de Rs 450, soit légèrement moins de 10 % », indique-t-il. Mosadeq Sahebdin souligne toutefois que si le lait en poudre coûte désormais moins cher, cela ne signifie pas que les Mauriciens vont consommer plus de lait. « On change difficilement d’habitude de consommatio », ajoute le président de la CAP. « Une baisse de prix ne veut pas dire automatiquement une hausse de la consommation. Mais la baisse pourra permettre à une famille d’acheter d’autres nourritures utiles », dit, pour sa part, Suttyhudeo Tengur. Malgré la baisse des prix du lait, indique le président de la CAP, le fromage demeure toujours inaccessible à de nombreux ménages. « De plus, le lait condensé et le lait écrémé ne baissent pas pour autant », relève Mosadeq Sahebdin. Le président de l’Apec, lui, fait ressortir que les prix du yaourt et d’autres produits laitiers fabriqués à Maurice n’ont enregistré aucune baisse. « D’ailleurs, certaines compagnies en profitent pour engranger des profits par milliards sur le dos des consommateurs. Je demande aux autorités de se pencher sérieusement sur les prix à l’arrivée à Port-Louis et ensuite voir les éléments qui contribuent à faire gonfler les prix au détriment du petit peuple », martèle Suttyhudeo Tengur. [lptw_table id="356" style="material-cyan"]