Baisse de productivité au port : les syndicats blâment le nouveau système informatique

Les syndicats des salariés du port mettent en cause le nouveau logiciel adopté par la Cargo Handling Corporation Ltd comme l’une des raisons de la baisse de productivité.

Ce logiciel Navis N4 est utilisé dans 197 terminaux portuaires au monde, notamment au port de Tecon Rio Grande, au Brésil, qui fait 140 traitements de conteneurs par heure.  

Ils nient qu’ils traînent les pieds. Les syndicats des salariés à la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) attribuent la baisse dans la manutention des conteneurs par heure durant la période de janvier à juillet 2017 à l’utilisation d’un nouveau système informatique.

Le logiciel Navis N4, utilisé par 197 terminaux portuaires à travers le monde, est pointé du doigt. Ce système a été adopté en mars dernier sous la direction de Gassen Dorsamy afin d’augmenter le traitement des conteneurs, notamment avec l’entrée en service, au début de l’année prochaine, de deux nouveaux portiques géants de type Super-Post Panamax.

L’idée d’adopter un tel logiciel vise à réduire le temps d’attente dans la manutention des conteneurs. L’équipement peut même déterminer si un conteneur a été mal placé. Avec les Super-Post Panamax, le mouvement par heure des conteneurs équivalents à vingt pieds (EVP) passera à 25, à Port-Louis. Le nombre de conteneurs de cette dimension traités par année passera de 550 000  à 850 000, surtout avec l’extension du nouveau terminal sur 800 mètres pour une superficie totale de 7,5 hectares. Ce qui fera de Port-Louis l’un des ports les plus performants de cette partie de l’océan Indien.

Les syndicats avancent que c’est la mise en service du Navis N4 qui a amené au traitement de 17,7 EVP par heure durant les sept premiers mois de 2017, comparés aux 20,4 durant la même période l’an dernier.

Ils soulignent qu’une moyenne de 21,8 EVP ont été traités par heure durant le mois d’août, car la nouvelle direction de la CHCL a finalement décidé de n’utiliser le Navis N4 qu`à moins de 50 %. Ils rejettent aussi les affirmations de la Mediterranean Shipping Corporation (MSC) qui menace de délocaliser ses opérations de transbordement vers Oman et Sri Lanka. Cette corporation avance que l’équipe de nuit à la CHCL gère 24 EVP par heure alors que celle du jour n’en traite que 13  par heure.

Les syndicats soutiennent que si la MSC entend installer des opérations de transbordement au port de Salalah, à Oman, et au port de Colombo, au Sri Lanka, c’est parce qu’elle propose un nouveau service entre l’Asie et l’Afrique subsaharienne. Plus particulièrement entre les ports de Xingang et Shanghai, en Chine, avec Lomé, au Togo, et Dakar, au Sénégal, via Colombo, au Sri Lanka.

« Nous avons reçu des instructions du Bureau du Premier ministre de ne rien communiquer», indique-t-on à la Mauritius Ports Authority. L’organisme révèle cependant qu’il a donné la garantie à la MSC que 20 EVP par heure seront traités par la CHCL jusqu’au 31 décembre.

Un record de 23 EVP par heure avait toutefois été atteint en juin 2016, alors que la moyenne avait été de 18,5 en 2014 contre 20,3 à la fin de 2015 dans le sillage de sa décision de procéder à l’entretien des trois portiques d’origine sud-coréenne. La baisse de productivité au sein de la CHCL a été discutée au sein du Port Users’ Council jeudi et des instructions ont été données afin que les chiffres circulés ne soient pas divulgués à la presse pour « éviter toute panique. »