Baie-du-Tombeau : une grand-mère martyrisée par son petit-fils toxicomane

• « Si to pa donn mwa larzan, mo koup-koup twa », menace le jeune homme

Dalila*, une habitante de Baie-du-Tombeau, ne sait plus à quel saint se vouer. Samedi, cette femme de 72 ans a porté plainte pour violence domestique contre son petit-fils de 20 ans, qui est toxicomane. Il venait de la menacer de l’agresser avec un couteau pour de l’argent. Une enquête a été ouverte.

C’est vers 7 heures, samedi matin, que les problèmes ont commencé. « Dès son réveil, il m’a demandé de lui apporter le chargeur de son téléphone. Mais de manière très irrespectueuse, avec des jurons. Monn dir li mo enn gramer pou twa, koumsa to koz ek mwa ? Bien que j’aie tenté de le raisonner, il a continué à m’insulter », raconte Dalida.

Quelques minutes après, le jeune homme a quitté son lit et s’est dirigé vers sa grand-mère. « Il m’a demandé de l’argent. J’ai refusé et c’est là qu’il a explosé de rage », poursuit la septuagénaire en fondant en larmes. Muni d’un couteau de cuisine, son petit-fils lui a alors lancé : « Si to pa donn mwa larzan, mo koup-koup twa. »

Effrayée par ces paroles, la veille dame a alerté la police de Baie-du-Tombeau, qui est venue arrêter le jeune homme immédiatement. Selon Dalila, juste après l’enregistrement de sa plainte pour violence domestique, « il a été relâché devant moi, mais il n’est pas venu à la maison. J’espère qu’il ne viendra plus pour notre sécurité », dit-elle.

Deux ans dans la drogue 

Mère de trois filles et un garçon, Dalida vit aux côtés de son époux, âgé de 73 ans. Son fils unique est décédé il y a trois ans. « Enn sel garson mo ti ena. Be mo finn estim so zanfan kouma mo prop garson mem. Mo kontan mo ti zanfan boukou, mo sagrin li boukou me mo blese mantalma aster », lâche-t-elle.

« Depuis la mort de mon fils, ma belle-fille est partie vivre en France avec mon autre petit-fils. Il a 8 ans », précise-t-elle. Cependant, bien que l’aîné de son défunt fils réside dans la maison de sa mère à Pamplemousses, « momem ki lav so linz e kwi so manze toulezour ».

Selon la septuagénaire, cela fait deux ans que son petit-fils se drogue. « Omwin enn fwa par semenn li bizin demann mwa kas. Mo finn depanse bokou kas ek li. Mo ti amenn li kot enn dokter, li ti pe bien. Me linflians kamarad fer li retombe », déplore-t-elle.

* Prénom modifié