Las de devoir se contenter d’un lieu exigu qui leur sert de Community Health Centre, les habitants de Baie-du-Tombeau espèrent que la construction d’un nouveau centre de santé figure parmi les projets du ministère de la Santé.
Il est aux alentours de 10 heures quand nous arrivons à ce centre de santé qui est en fait un bâtiment loué au ministère de tutelle pour abriter son dispensaire. Si la cour semble être bien entretenue, l’état du bâtiment laisse à désirer avec des murs sales qui n’ont pas été repeints depuis bien longtemps.
Les chaises dans la salle d’attente sont en bon état mais le lieu est exigu. « Quand il y a beaucoup de monde, certains doivent attendre dehors », nous dit une habitante venue accompagner son enfant pour une consultation. Le manque d’espace revient ainsi comme un leitmotiv sur les lèvres de la plupart des interlocuteurs que nous avons rencontrés ce jour-là. « Ena enn sel ti koulwar kot dimounn bizin pase pou al kot dokter ek al sers medikaman. Lamem bizin fer lake », confie Georges, un habitué des lieux.
Personnel correct
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8021","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-13917","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Baie-du-Tombeau"}}]]Comme lui, les autres patients déplorent que la salle de consultation n’offre aucune intimité. « Kan ou pe konsilte, lot malad ki akote ou la fini kone ki ou gagne », confie Marie-Claire. Nora trouve regrettable cette situation et ajoute que depuis le temps qu’elle fréquente les lieux, elle ne sait toujours pas où se trouvent les toilettes. Quand quelqu’un lui indique une petite case en tôle, elle reste bouche bée. Une jeune femme enceinte qui a dû les utiliser nous confie qu’elle est très sale et étroite. Se déplaçant avec une canne, Denise, une sexagénaire, explique que le service qu’offre le personnel de ce Community Health Centre (CHC) est correct. Elle évoque également l’étroitesse des lieux « Quand les divers patients viennent pour vérifier leur tension artérielle, vérifier leur taux de diabète etc., c’est encore pire. Il n’y a pas de place pour circuler », dit-elle. Renaud, un autre habitant de la localité, renchérit, estimant que le bâtiment ne convient pas pour un dispensaire. « C’est trop serré ». Sarojoni, une septuagénaire, déplore, quant à elle, que le médecin n’est présent que pendant la matinée. Elle aurait souhaité que le CHC soit ouvert au-delà de 16 heures. Autre problème : le manque d’aération, qui rend l’atmosphère encore plus étouffante, disent les différentes personnes que nous avons rencontrées. « Pena vantilater, li ase dezagreab », se plaignent-ils. Mais à l’extérieur, les arbres offrent de l’ombre et de l’air frais. L’endroit est relativement calme, ce qui permet d’apprécier le chant des oiseaux dans les arbres que vient couvrir toutefois le bruit des véhicules qui passent sur la route principale. Dans notre conversation avec quelques-uns des patients à leur sortie du centre de santé, nous apprenons par temps pluvieux, il est presque impossible d’y avoir accès. « Il y a tellement d’eau sur le terrain vague qu’il faudrait une pirogue pour pouvoir se déplacer », nous lance Georges. Certains semblent pourtant se résigner à cette situation qui dure depuis des années se contentant des bons soins et du service de proximité. D’autres espèrent une amélioration du centre de santé avec des services et équipements adéquats. Le bâtiment en question appartient à la famille d’un ancien député de la localité selon les informations que nous avons pu glaner. Il est loué par le ministère de la Santé et les habitants déplorent que ni le propriétaire, ni le ministère ne fassent d’effort pour l’entretenir.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !