Qu’est-ce qui a pu se passer dans la tête de Tavish ? Le Dimanche/L’Hebdo a rencontré Babita, la mère du présumé meurtrier. Elle s’est réfugiée dans un endroit secret pour sa sécurité et celle de ses deux enfants.
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« Mo pas kone ki finn mont dan so latet. Linn sorti 2 zer, mo pa ti kone kot li ti pe ale. Mo pa ti kone li pou al laba e ki sa ti pou ariv koumsa », pleure Babita A., 36 ans.
Son fils Tavish, plus connu sous le nom de Nivesh, 17 ans, est connu comme un garçon sans histoire. Il fréquentait un collège dans la région de Flacq et n’a pas réussi à obtenir le School Certificate (SC). Sa mère lui a demandé de repasser ces examens, mais il ne le voulait pas.
L’ado a préféré s’inscrire à l’école hôtelière, à Ébène. En début d’année, il s’est rendu dans cette institution en compagnie de sa mère pour ce faire. Entre-temps, il restait chez lui dans l’attente d’une réponse.
« J’ignorais que mon fils était amoureux de Yeshna Rughoobin. C’est un garçon réservé qui ne fréquentait presque personne. Il sort rarement. Ces derniers temps, il n’avait montré aucun signe de colère ou de désespoir », explique cette mère de trois enfants, dont Tavish, un autre fils de 13 ans et une fille de 11 ans.
Tavish passait son temps dans sa chambre à regarder la télé ou occupé avec son téléphone cellulaire. « Je gagne ma vie en travaillant dans les champs. L’argent de la pension n’est pas suffisant. L’année dernière, j’ai acheté un smartphone de Rs 13 000 à mon fils. Il me disait qu’il avait besoin d’Internet pour ses devoirs. Vu que nous ne possédons pas d’ordinateur, je lui ai acheté ce portable à crédit », explique cette habitante de Camp-de-Masque-Pavé.
Tavish voulait trouver de l’emploi sur un bateau de croisière. C’est pour cela qu’il a décidé de s’inscrire à l’école hôtelière. « Il disait qu’il ne voulait pas d’un travail peu rémunérateur. Son but, c’était de travailler sur un bateau de croisière pour se faire beaucoup d’argent. Il nous disait toujours qu’il allait bosser dur pour que nous ayons une vie meilleure », raconte Babita.
Il y a six ans, Tavish, alors âgé de 11 ans, perd son père, tué dans un accident du travail. Depuis, c’est la mère qui élève seule ses trois enfants. « Toultan li ti enn zanfan trankil, li res dan so kwin. Je ne comprends pas comment il a pu faire une chose pareille. Mon fils n’est pas le bourreau que l’on décrit. Tavish est le genre de personne qui ne peut faire de mal, même pas à un animal. Chaque année, nous sacrifions un coq. C’est un rituel. Et comme Tavish a presque atteint sa majorité, on lui a demandé de le faire, mais il a refusé. Li pa ti kapav get sa disan la pe sote. Kuma lin kapav pwaniard trwa dimoun ? Mo pa kapav kompran », se désole cette jeune mère.
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Le jour du drame
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"10555","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-19791","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"La maison o\u00f9 le drame s\u2019est jou\u00e9. "}}]] La maison où le drame s’est joué.
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« Tavish était à la maison vendredi. Je suis rentrée vers 10 heures. Nous avons déjeuné. Nous avons bavardé de tout et de rien, puis nous avons regardé une série télévisée. Vers 14 heures, il a quitté la maison sans rien dire. Il était dans son état normal. Ce n’est que vers 16 heures que j’ai appris que deux personnes avaient été tuées dans la région. J’ai dit aux enfants de ne pas sortir.
J’étais inquiète, car Tavish n’était pas rentré. C’est un neveu qui est venu m’annoncer cette nouvelle accablante. Je n’en croyais pas mes oreilles. Il m’a dit qu’il fallait qu’on évacue les lieux par peur de représailles », poursuit Babita.
Regrets et sympathies
La mère de Tavish dit regretter ce qu’a fait son fils. « Mes enfants et moi sommes innocents. Je ne comprends pas pourquoi des gens veulent s’en prendre à nous. On m’a dit que certains ont laissé entendre qu’ils allaient nous faire souffrir de la même façon. J’ai préféré trouver un refuge pour éviter un autre drame. Je comprends la souffrance de la famille des victimes. Je suis très triste pour eux. Ils ont perdu un enfant et une proche. J’ai des enfants, je peux comprendre leur douleur. Mon fils souffre à l’hôpital », dit-elle. Babita A. connaissait Yeshna Rughoobin. « Kan li ti tipti, mo ti pe get li. Depi lontan mo pann retrouv li. Mwesi mo pa trop sorti. Mo defin mari pa ti tro kontan mo sort dan lari, monn gard sa labitid la », dit-elle. Elle connaît aussi Reshma Rughoobin, la grand-mère poignardée à plusieurs coups de couteaux. « Kan mo ti akouse, li mem ti pe vinn frot mo vant », dit la mère du suspect. À ce stade, Babita n’a pas encore revu son fils. « La polis in dekonsey mwa. Mo espere so sitiasion ameliore e ki Bondie sap mo zanfan », dit-elle. Tavish voulait aller vivre chez sa grand-mère maternelle pendant quelques mois. « Tavish ti al res kot mo mama in gagn de semen, mais de zour apre, monn bizin fer li retourn Camp-de-Masque. Mo ban fami ti dir mwa fer li retourne. Si Tavish ti res laba, zame pa ti pou ariv sa zordi », pleure Babita.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !