Interview

Azim Currimjee, de la MCCI: « Nous sommes pour un budget qui relance la consommation »

« Les connexions aériennes et portuaires seront déterminantes pour Maurice. » C’est en substance ce qu’avance Azim Currimjee, président de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry. Dans l’entretien qui suit, il évoque les attentes des opérateurs dans le cadre du budget 2016-2017. Le discours du budget 2016-2017 est pour bientôt. Quelles sont les principales propositions de la Chambre de commerce et d’industrie pour le prochain exercice budgétaire ? À la Chambre de commerce et d’industrie (MCCI), nous souhaitons un budget de rupture qui relance la consommation et qui crée la demande. Pour y arriver, nous recommandons de travailler sur deux axes : fiscal et monétaire, et autour de l’orientation d’ouverture. Sur le volet fiscal, la MCCI souhaite d’abord assurer le gouvernement qu’il ne faut pas trop hésiter à emprunter pour investir. Bien sûr, la rigueur budgétaire exige de ramener le ratio de la dette publique par rapport au Produit intérieur brut (PIB) à 50 %. Cette norme que nous imposent les institutions internationales ne concerne pas nécessairement l’intérêt économique du pays. Les grands pays, tels l’Europe, les États-Unis et le Japon, ont dépassé cette limite pour pouvoir relancer leurs économies. Il faut donc investir dans des projets viables. Par exemple, dans la construction de routes et d’infrastructures. Ce qui stimulerait l’industrie de la construction, l’investissement et la consommation. Donc, s’il faut emprunter pour investir, faisons-le. Que proposez-vous sur le plan monétaire ? Le taux d’inflation totale au mois dernier était de 0,8 %. En février, il était de -0,5 %. Le taux d’inflation n’a jamais été aussi bas. Dans ce contexte, on croit que le gouvernement doit donner une directive à la Banque de Maurice (BoM) de diminuer les taux d’intérêt. Il faut arriver à un taux d’inflation entre 2 et 4 %. Donc, on pense que la BoM devrait baisser les taux d’intérêt par au moins 100 points. Que recommandez-vous sur le plan de l’ouverture ? Sur l’axe d’ouverture, nous voulons encourager ce grand travail qui se fait avec le corridor aérien avec l’Asie. Nous souhaitons aussi un corridor aérien entre Maurice et Bombay, avec un vol tous les jours. Et une fois qu’on a cette connexion, d’une part, avec Singapour et, d’autre part, avec l’Inde, nous recommandons de faire un vol tous les jours sur Nairobi. Nous voulons entrer dans Nairobi parce que c’est le hub de l’Afrique de l’Est. Nous sommes déjà connectés avec le hub de l’Afrique australe, Jo’burg. Il nous faut une connexion similaire avec Nairobi. Si notre souhait se réalise, toutes les personnes qui viendront à Maurice y établiront leurs bureaux. Nous prouverons que Maurice est le lieu idéal pour les sièges régionaux des entreprises. Ensuite, il y a le port. On recommande de poursuivre le partenariat stratégique avec Dubai Ports World et de faire de Port-Louis un port aux normes internationales. On pourra alors faire venir plus de gens et de marchandises à Maurice. Parallèlement, nous recommandons de relaxer les normes qui empêchent les personnes retraitées étrangères d’obtenir leur Residence Permit et venir passer leur retraite chez nous. Cela contribuerait beaucoup à relancer les dépenses de consommation à Maurice. Il nous faut devenir le Singapour de l’Afrique et si nous réunissons nos forces, secteurs public et privé, nous pouvons le faire. Et je pense que le ministre Pravind Jugnauth a une grande responsabilité sur ses épaules pour la présentation du Grand oral 2016-2017. On a confiance en lui.
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