Azad Noorally, porte-parole de Masters Express : «Pour le consommateur, le prix compte plus que la qualité»

Trois ans après le regroupement de 16 superettes au sein de Masters Express, l’enseigne a réussi à survivre dans un secteur hautement compétitif. Le porte-parole, Azad Noorally, fait un tour d’horizon de la grande distribution et évoque les défis auxquels font face les opérateurs.

Masters Express compte aujourd’hui 16 superettes membres. Quel est l’objectif derrière ce regroupement ?
Étant de petits supermarchés dans le secteur de la grande distribution, nous sommes les plus vulnérables. D’ici 2020, la compétition dans ce secteur s’intensifiera davantage. C’est ainsi il y a trois ans de cela, en 2014, nous avons décidé de former une force afin d’affronter la rude compétition à laquelle sont confrontés les petits supermarchés. En nous regroupant, nous sommes en mesure d’acheter en gros auprès des fournisseurs. Cela permet ainsi à Masters Express de négocier pour décrocher de meilleurs deals pour ses membres. Notre bureau est basé à Saint-Pierre. Il est bon de savoir que toutes les superettes qui sont membres de Masters Express pratiquent les mêmes prix.

Ce regroupement a-t-il porté ses fruits à ce jour ?
Définitivement. Nous pratiquons les prix les moins chers que les autres enseignes. En général, nos produits sont 10 % à 15 % moins cher que ceux de nos compétiteurs. Le fait que nous achetons avec des fournisseurs en gros et que les paiements sont faits ‘cash’, nous recevons de meilleures offres. D’ailleurs, depuis que nous nous sommes regroupés, une hausse de 50 % sur nos ventes a été constatée.

Comment se porte le secteur de la grande distribution ?
La façon dont les Mauriciens effectuent leurs achats a considérablement évolué durant ces 10   dernières années. Aujourd’hui, nos compatriotes sont de plus en plus nombreux à fréquenter les grandes surfaces où ils trouvent tout ce dont ils ont besoin sous un seul toit. Toutefois, ils sont toujours à la recherche des prix le plus bas. Pour les consommateurs, le prix compte plus que la qualité. D’ailleurs, dans la guerre des prix entre les compétiteurs, ce sont les consommateurs qui en sortent gagnants.

Comment faites-vous face à la rude compétition ?
La seule façon de nous démarquer auprès des autres, c’est de pratiquer les prix les plus bas. Nous négocions beaucoup avec les fournisseurs afin d’avoir les meilleurs ‘deals’. Par ailleurs, Master Express met accent sur les produits alimentaires de base. Nos clients principaux sont issus de la classe moyenne et ceux au bas de l’échelle. D’ailleurs, quand vous examinez notre brochure, vous constaterez qu’il y a seulement des Fast Moving Consumer Goods (FMCG), c’est-à-dire, les produits alimentaires de base.

Quels sont les produits qui devraient coûter plus cher dans les jours à venir ?
Ce sont principalement les prix des produits alimentaires de base et qui sont consommés par la classe moyenne et ceux au bas de l’échelle qui ne cessent d’augmenter. À titre d’exemple, la boîte de ‘Glenrick’ se vendait Rs 65,95 en décembre, aujourd’hui ce même produit coûte Rs 70,99. Bientôt, il faudra compter sur une hausse de Rs 30 à Rs 50 sur le prix d’une balle de riz (de 20 kg). Quant au prix d’un sachet de gros pois, les consommateurs devront désormais débourser Rs 3 de plus. Nous attendons aussi une hausse de 7 % sur le prix du lait. Je pense que le gouvernement doit intervenir et contrôler les prix des produits de base. Lorsqu’il y a une hausse sur le prix du carburant, les producteurs locaux augmentent les prix de leurs produits, mais pourquoi ne baissent-ils pas les prix de leurs produits lorsqu’il y a une baisse du prix du carburant ?

Quels sont les projets de Master Express cette année ?
Cette année, notre stratégie est de renforcer notre équipe. Ainsi, nous sommes à la recherche de nouveaux membres. Toutefois, nous resterons très vigilants dans le choix des membres que nous voudrons intégrer à notre réseau.