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Azad Jeetun, économiste : «lorsque le gâteau national ne grossit pas, c’est la pauvreté qui est distribuée»

Le Budget 2024-25 sera orienté selon les dires de Renganaden Padayachy sur les axes de la résilience sociale, l’économie et l’environnement. Rien de nouveau sous le soleil diriez-vous ?

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Lorsque le ministre des Finances annonce que le budget sera axé sur les aspects sociaux, économiques et environnementaux, il fait bien de le souligner. Ce gouvernement mise beaucoup plus sur le social que sur l’économie. Or, le budget se veut un document financier. L’économie est reléguée au deuxième rang avec l’actuel régime. Il n’y a donc rien de nouveau et de surprenant dans cette annonce, si ce n’est que le gouvernement continue de faire ce qu’il fait depuis 5 ans. Il convient, néanmoins, de souligner que miser sur le social comporte un coût économique.  

Est-ce une bonne stratégie choisie par le ministre des Finances ?

Cela pourrait être perçu comme une stratégie intéressante en marge des élections. Cependant, ce n’est certainement pas une politique appropriée pour l’avenir de l’économie locale. Le social ne passe pas sans la production. Lorsque le gâteau national ne grossit pas, c’est la pauvreté qui est distribuée et non la richesse. Ceci dit, dans ce contexte électoral, les attentes se tournent vers un Budget axé sur le social. 

Le social ne passe pas sans la production"

Quelles sont les attentes par rapport à la résilience sociale, pour booster l’économie et concernant l’aspect environnemental ?

Deux secteurs majeurs sont malheureusement négligés. Il s’agit du secteur manufacturier et celui des exportations. Le pays compte une balance commerciale déficitaire, alors que nos importations sont supérieures aux exportations mauriciennes. C’est problématique. Il faudra booster nos exportations pour que l’économie locale prospère. Autre défi réside en une réduction du taux de chômage à Maurice. Bien qu’ayant affiché une baisse, celui-ci reste élevé. L’emploi productif doit être une priorité. 

L’économie est reléguée au deuxième rang avec l’actuel régime"

De manière générale, on constate une reprise du tourisme, ce qui est un bon signe pour l’économie. Les exportations sont cependant à la traîne, tout comme le secteur de l’agriculture en dépit des efforts. Le prix des légumes traduit les effets de l’inflation. Il faudrait une panoplie de mesures pour ces deux secteurs. Au niveau de l’environnement, c’est un sujet qui a été beaucoup évoqué. Le dernier budget renferme d’ailleurs des mesures sur l’économie verte. Le changement climatique est un défi non négligeable. Le pays étant vulnérable en cas d’inondations, cela devrait être traité de façon prioritaire. Or, definous n’avons pas vu l’impact des mesures qui ont été prises jusqu’ici.

 

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