Elle est celle qui ne lâche rien dans la vie. Et pourtant, celle-ci n’a pas été des plus faciles pour Aylasha Ramrachia, 22 ans. Cette jeune femme forte et déterminée a remporté la couronne de Miss Supranational Mauritius, samedi dernier. Un titre qu’elle dédie à la mémoire de ses parents récemment décédés.
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« Miss Supranational était le seul concours pouvant m’aider à regagner confiance en moi. Je trouvais qu’il pouvait m’aider à développer d’autres aptitudes et, surtout, à me faire connaître. »
« On conquiert à force de persévérance », disait l’écrivain George Matheson. Et ce n’est pas la nouvelle Miss Supranational Mauritius qui dira le contraire. Aylasha Ramrachia a remporté la troisième édition de ce concours, le samedi 12 novembre, au Hennessy Park Hotel à Ébène. La jeune femme de 22 ans doit cette consécration à sa force, acquise par les coups durs de la vie, mais aussi par sa détermination à atteindre ses objectifs et à être indépendante.
« J’étais confiante de remporter le concours. Les neuf autres concurrentes ont travaillé dur certes, mais je me suis également donnée à fond. La couronne était mon objectif », confie la jeune reine de beauté. Son parcours jusqu’au titre de Miss Supranational n’a, pourtant, pas été de tout repos. Là où beaucoup auraient peut-être jeté l’éponge, Aylasha Ramrachia, elle, s’est battue deux fois plus et n’a rien lâché. Cette force, dit-elle, elle le doit à ses parents qu’elle a récemment perdus.
Au chevet de son père
En 2015, après les resultats Higher School Certificate (HSC), Aylasha opte pour des études en Tourism & Hospitality à l’Université de Maurice, pleine d’espoir. Toutefois, elle ne pourra pas s’y rendre. En octobre de la même année, sa mère tombe gravement malade à la suite d’une subite hypertension artérielle. Elle décède dans la soirée. « Nous ne nous attendions pas à un tel malheureux événement. La veille, ma maman était en bonne santé. Elle était rayonnante. Ce coup dur a chamboulé nos vies », se souvient la benjamine d’une fratrie de six enfants.
En effet, son père sombrera dans la tristesse. Il commence à abuser de l’alcool et de la cigarette. Sa santé se détériore rapidement et il doit être alité. « Je devais rester à la maison pour m’occuper de lui. Mon frère travaillait sur un paquebot de croisière et mes quatre sœurs sont toutes mariées. Ils m’aident financièrement », indique Aylasha. Elle fait le ménage, prépare le repas et s’occupe de son papa. Entre-temps, elle décide d’intégrer la force policière.
Elle pense avoir le gabarit pour. Elle mesure 1m67 et pèse 62 kg. Mais sa demande est rejetée. « Je pensais qu’en devenant policière, je pouvais travailler et cotiser pour mes études supérieures », dit notre interlocutrice. Elle ne baisse pas pour autant les bras et se console en se disant : « Le mieux reste à venir. » En mai 2016, elle prend connaissance du lancement d’une nouvelle édition de Miss Supranational. Elle tente sa chance et décide de perdre du poids pour se présenter aux auditions. À sa grande surprise, elle est retenue.
Nouveau coup dur
Une lueur d’espoir apparaît au bout du tunnel. « Miss Supranational était le seul concours pouvant m’aider à regagner confiance en moi. Je trouvais qu’il pouvait m’aider à développer d’autres aptitudes et, surtout, à me faire connaître », indique-t-elle. L’objectif est fixé : elle doit gagner ce concours de beauté. Ainsi, tous les matins Aylasha fait son jogging. Elle est accompagnée de son père souffrant. Ce dernier est fier de sa benjamine.
Quelques jours plus tard, il est admis en urgence à l’hôpital. « À chaque fois, il montrait aux médecins ma photo parue dans les journaux lors de l’annonce officielle des finalistes de Miss Supranational. Il ne pouvait contenir ses émotions », se souvient Aylasha, les larmes aux yeux. À quelques semaines de la grande finale, la jeune miss perd son père. Malgré ce nouveau coup du destin, la jeune femme ne se laissera pas abattre et se concentrera davantage sur son objectif.
La battante effectue le trajet entre Palmar et Ébène deux fois par semaine pour profiter de la salle de gym du Hennessy Park Hotel. « C’était gratuit pour les finalistes. J’ai donc profité de cette opportunité pour perdre 12 kg. J’ai aussi adopté une alimentation saine », livre notre interlocutrice. Le 12 novembre, Aylasha récolte les doux fruits de son dur labeur. Mais elle ne compte surtout pas se reposer sur ses lauriers, ayant un nouvel objectif en vue.
« Le travail continue jusqu’à fin 2017. Je vise maintenant la couronne de Miss Supranational. Je peux le faire », affirme Aylasha. Elle confie n’avoir aucun regret. « Mes parents ont fait d’énormes sacrifices pour que je ne manque de rien. Je dois ce que je suis aujourd’hui à leurs efforts et amour. J’étais contente d’avoir été à leurs côtés quand ils en avaient besoin », dit-elle. Aylasha Ramrachia souhaite plus que jamais être indépendante financièrement afin qu’elle puisse subvenir à ses besoins.
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