Un policier de 39 ans affirme qu’il a eu un début d’accident vasculaire cérébral peu après s’être fait inoculer sa deuxième dose de vaccin contre la Covid-19. Il allègue que depuis, il ne voit presque plus de l’œil gauche. Contacté, le Dr Sudhir Kowlessur, responsable de la campagne de vaccination, dit ne pas être au courant de ce cas.
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«La vie m’est insupportable, mais je ne perds pas espoir. J’essaie de reprendre mon quotidien là où je l’ai laissé. Mes fils, âgés de 5 ans et 13 ans, me sont d’une grande aide. Mon épouse aussi. » Témoignage d’Ashvin, un policier de 39 ans, qui affirme qu’il ne voit pratiquement plus de l’œil gauche depuis qu’il a reçu sa seconde dose de vaccin contre la Covid-19.
Rencontré à son domicile, le samedi 5 mars, ce père de famille soutient avoir eu un début d’accident vasculaire cérébral (AVC) peu après s’être fait inoculer sa seconde dose de Sinopharm. Ses chances de recouvrer l’usage de son œil gauche sont infimes.
Au départ, l’agent, qui compte 17 ans de service au sein de la force policière, était réticent à se faire vacciner. Mais il a fini par céder pour répondre aux exigences des autorités. « J’ai reçu ma première dose de Sinopharm, le 18 juin dernier. Tout s’est bien passé », avance-t-il.
Vingt-six jours plus tard, soit le 14 juillet 2021, l’habitant de Mare-d’Albert a été appelé à faire sa seconde dose. Cinq jours plus tard, il a commencé à ressentir des vertiges. Il raconte que le 20 juillet, il s’est rendu à l’hôpital. « Le médecin de service m’a appris que je faisais de l’hypertension. J’ai été hospitalisé en urgence. Le 28 juillet, j’ai eu un début d’AVC. Mon visage s’est déformé… », se remémore le père de famille.
Caillots de sang
Ses proches ont alors pris la décision de le transférer dans une clinique privée. Une fois sur place, le policier a été soumis à une batterie de tests, dont une Imagerie par résonance magnétique afin d’examiner son cerveau. La mauvaise nouvelle est tombée tel un couperet : il y avait trois caillots de sang dans ses artères cérébrales.
Cinq jours plus tard, le policier a regagné son domicile. Mais il affirme qu’il a aussitôt été en proie à des troubles de la vision au niveau de l’œil gauche. Il dit s’être rendu à l’hôpital de Moka pour des soins, mais son état ne s’est pas amélioré. Il voyait de moins en moins de l’œil gauche au fil des jours.
« C’est en clinique que j’ai appris qu’une hypertension dans l’œil gauche est à l’origine de ma perte partielle de la vision. Les médecins m’ont dit que mon œil s’est déshydraté », dit-il. Le 16 février dernier, il a dû être opéré. Les médecins lui ont placé une valve dans l’œil afin de faire baisser la tension oculaire.
Mais rien n’y a fait, selon lui. Il dit avoir encore du mal à voir de l’œil gauche, malgré la valve. « Je ne vois pratiquement rien. Je ne peux même pas fermer ma paupière gauche complètement. » Il soutient que les médecins lui ont dit que ses nerfs optiques ont été endommagés à la suite de l’hypertension oculaire.
« Ils m’ont fait comprendre que je ne recouvrerai pas ma vision à 100 %. Avec un peu de chance, mon œil gauche pourrait refonctionner, mais à seulement 50 % », se désole-t-il. Il précise que dans les lieux où la luminosité est forte, il n’entrevoit qu’une étincelle. « Je me débrouille comme je peux avec mon œil droit. Mais j’évite les déplacements en raison de ma condition physique », confie-t-il.
Mais c’est problématique pour ce père de famille, car il se doit de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. « C’est la raison pour laquelle j’ai envie de guérir. D’ailleurs, depuis juillet dernier, je me soumets à des séances de massage. » Le policier tient à remercier ses collègues et ses supérieurs hiérarchiques car leurs contributions financières l’ont aidé à payer son intervention chirurgicale.
Diabète et Cholestérol
La seconde dose de vaccin est-elle à l’origine de l’hypertension oculaire du policier ? Lui en est convaincu. « Lorsque je me suis rendu en clinique pour les radios, les médecins m’ont fait comprendre que les caillots sanguins causant ma perte de vue étaient liés à l’injection de la seconde dose de vaccin », assure-t-il.
« Lors d’un examen médical vers fin 2021, on m’a appris que je souffrais de diabète et que j’avais du cholestérol. J’ai été appelé à contrôler mon alimentation », poursuit-il. Est-ce que cela signifie pour autant que c’est le vaccin qui a débalancé son système de santé ? « Je pense que oui », affirme-t-il.
Il avance qu’il a toujours été en bonne santé. « Ma tension artérielle a toujours été dans les normes. J’étais en bonne santé avant de me faire vacciner. Sinon, comment expliquer le fait que je n’ai rien eu lors de ma première dose ou encore après l’injection de la dose de rappel (vaccin de Johnson & Johnson) le 11 janvier dernier ? » conclut le policier.
Dr Sudhir Kowlessur : « Si ce cas se confirme, ce sera le premier du genre à être recensé »
Le Dimanche/L’Hebdo a contacté le Dr Sudhir Kowlessur, responsable de la campagne de vaccination contre la Covid-19, pour obtenir son point de vue sur la question. Il a d’abord fait ressortir qu’un comité constitué de médecins et de spécialistes est chargé de recueillir et de traiter les doléances de personnes disant ressentir des effets secondaires après s’être fait vacciner. « Je ne suis pas au courant de ce cas précis. Si ce cas se confirme, ce sera le premier du genre à être recensé », déclare-t-il.
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