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Ayaan, 2 ans, Battu à mort - Ashar, le beau-père : «Dan laraz monn donn zanfan la kalot ek kout pié»

Sheik Mohammed Ali Ashar Sobratee, a admis avoir frappé l’enfant. Bibi Nawsheen Beeharry a comparu devant la Bail & Remand Court, sous une accusation provisoire de meurtre, le samedi 14 novembre.

« Dan laraz monn donn zanfan-la kalot ek kout pié », a avoué Sheik Mohammed Ali Ashar Sobratee, 22 ans, dans ses aveux à la Major Crime Investigation Team (MCIT). Lui et Bibi Nawsheen Beeharry, 26 ans, la mère du nourrisson, sont maintenus en cellule policière. Ils ont comparu devant la Bail & Remand Court de Port-Louis, sous une accusation provisoire de meurtre, le samedi 14 novembre. 

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Le beau-père de l’enfant, Sheik Mohammed Ali Ashar Sobratee, a raconté, dans une déposition consignée à la Major Crime Investigation Team (MCIT), dirigée par l’ASP Seebaruth, comment il a battu à mort le nourrisson  de deux ans, Muhammad Ayaan Moeen Ud Din G. Ramdoo, dans un accès de colère. « Dan laraz monn donn zanfan la kalot ek kout pié », a-t-il expliqué. Les faits se sont déroulés, le jeudi 12 novembre, au domicile du couple, à Midlands.

Tentative de maquiller le crime

Dans un premier temps, le beau-père et la mère biologique d’Ayaan ont tenté de maquiller ce cas d’infanticide en décès de cause naturelle. Jeudi, Nawsheen et son concubin ont conduit Ayaan à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle, où ils ont expliqué au médecin que l’enfant a suffoqué après avoir mangé du briyani chez un voisin. C’est alors que le médecin a constaté que l’enfant avait déjà rendu l’âme et qu’il a été « brought in dead ». Sur ce, il a référé le cas à la police. Toutefois, le couple est parvenu à prendre possession du cadavre du nourrisson, dans des circonstances suspectes, et ont quitté l’enceinte de l’hôpital. Ils ont trouvé un médecin du privé, qui leur a remis un certificat de décès, attestant que l’enfant est décédé de cause naturelle. Pensant être soulagé et sorti de cet imbroglio, le couple a procédé avec les démarches pour les funérailles d’Ayaan, prévues dans la matinée du vendredi 13 novembre, à 9 heures.

C’est alors que débarque Nooshreen Beeharry, 25 ans, la tante maternelle d’Ayaan, à Midlands, pour un dernier hommage à son petit neveu. Sauf que cette dernière a été alertée par un proche de la famille, à 30 minutes avant les funérailles.  « Dimoune la dir mwa sa zanfan la pann mort natirel, li finn bien gagne baté », affirme-t-elle. Effectivement, la tante remarque des ecchymoses sur le front et la joue gauche de l’enfant. Immédiatement, elle questionne sa sœur, Nawsheen, sur l’origine de ces blessures. « Li dir mwa bébé inn tombé inn gagne dimal ». Non-contente de ces justifications, elle s’est immédiatement tournée vers la police de Midlands. C’est à ce moment-là que les policiers sont intervenus et ont pris possession du corps du nourrisson de 2 ans.

Autopsie : ‘Battered Child’

Une autopsie est pratiquée dans l’après-midi du vendredi 13 novembre, par la doctoresse Jankee, qui attribue le décès de l’enfant à un cas de ‘foul play’ : « Acte Peritonitis following Traumatic Bowel (Battered Child) ». La police réoriente son enquête pour meurtre du nourrisson, Muhammad Ayaan Moeen Ud Din G. Ramdoo.

Immédiatement, le beau-père de l’enfant, Ashar, et la mère, Nawsheen, sont placés en état d’arrestation par les hommes du SP Ruhomah et l’inspecteur Nundoo, de la Criminal Investigation Division (CID) de Curepipe.

Questionnés dans un premier temps, le beau-père et la mère biologique rejettent les allégations de brutalité sur l’enfant.

Toxicomane sous la méthadone 

 La maman explique aux enquêteurs que l’enfant a l’habitude de projeter son corps au sol, résultant à des blessures. Quant au beau-père, il a expliqué  « mo bien kontan sa zanfan la et mo estim li kuma mo propre zanfan ». Mais les résultats de l’autopsie qui  a attribué le décès d’Ayaan à un délit criminel, font voler en éclats les explications  initiales de ce couple.

Soumis à un feu roulant de questions par les hommes de la Major Crime Investigation Team (MCIT), sous la houlette de l’inspecteur Deewoo, le beau-père a fini par craquer, avant de passer aux aveux. Il a révélé qu’il est un toxicomane endurci et qu’il est sous traitement de méthadone.  « Ena fwa mo fer ner », a-t-il expliqué.

Un médecin du privé et des policiers dans le viseur de la MCIT

Le médecin du privé qui a attesté que le nourrisson est décédé de cause naturelle sera interrogé par les hommes de la Major Crime Investigation Team d’ici lundi. Il s’agit d’une jeune doctoresse. Idem pour des policiers, ayant permis au couple de prendre possession du cadavre de l’enfant, à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle, pour procéder aux funérailles.

Témoignages  

Les tentatives de maquiller le meurtre du petit Muhammad Ayaan Moeen Ud Din G. Ramdoo (2 ans) ont été déjouées par Nooshreen, la tante de la victime. 

La grand-mère : « Pas so zenfan li pena souffrance »

grand_mereFazila G. Ramdoo, 64 ans, qui habite Le Hochet, Terre-Rouge, est la grand-mère paternelle d’Ayaan. Elle est inconsolable après le drame qui s’est abattu sur elle. Son petit-fils a été tué d’une manière atroce. Cette mère de trois garçons et huit petits-enfants est toujours dans un état de choc après l’atrocité que son petit-fils a subie.

Fazila travaille comme cuisinière dans un snack. Elle nous explique que son fils Adil G.Ramdoo, 29 ans, le père biologique d’Ayaan purge une peine de deux ans de prison depuis août 2020 pour une affaire de vol. Selon elle, la dernière fois qu’elle a vu son petit-fils Ayaan, c’était durant la période de confinement juste avant que sa belle-fille Nawsheen ne déserte le toit conjugal à Baie-du-Tombeau.

Son fils avait épousé religieusement Nawsheen Beeharry il a cinq ans. De cette union est né Ayaan. Mais le couple bat de l’aile et souvent Nawsheen fait le va-et-vient chez ses proches. « Mo belfi la li orpheline et souvent kan li gagne la guerre surtout kan li lors portable, message rentre li empêche mo garçon kone kisana sa. Mo garçon ti pe doute ki li ena komerage », raconte Fazila. Ainsi, durant la période de confinement, le couple s’est séparé. Nawsheen était partie avec  Ayaan sans laisser de trace. À la même période, la police a arrêté Adil pour une affaire de vol. Il a été libéré sous caution avant d’être condamné en août. «Adil dans prison li choque kan li aprane sa, li ti sans nouvelle so zenfan jusqu’à aster li fine mort. Li même pas réussi vine assisté la mort so zenfant», déclare Fazila.

Fazila raconte qu’elle a appris le décès de l’enfant le matin alors qu’elle travaillait. Un de ses fils lui aurait annoncé qu’Ayaan est mort suffoqué alors qu’il mangeait. « Mo gagne ene choc », dit-elle. Depuis que sa belle-fille est partie, elle dit n’avoir jamais eu de ses nouvelles. Son fils Adil, qui souhaitait obtenir la garde de son enfant, était même allé à la police pour faire une déclaration de ‘missing’. La police aurait refusé d’enregistrer sa plainte et lui avait conseillé de déposer une plainte en cour pour avoir la garde de l’enfant, raconte-t-elle.

La grand-mère dit qu’elle condamne fermement ce crime et souhaite que la peine capitale soit appliquée contre le meurtrier. « Si mo ti zenfant ti malade li ti mort mo ti pou accepte la décision d’Allah. Mais sa quantité trace bate lors so le corps la li inacceptable, parski li ti en bon sante, ki quantité sa zenfant la fine souffer avant so la vie fine kite li. Bizin met li pendi sa. Ki kalité le cœur sa mama la ena, li accepte so amant touille so zenfant et li protège li même », déplore Fazila.


Shakeel : « Je n’ai jamais vu autant de blessures sur le corps d’un enfant »

Shakeel Anarath, le responsable d’Al-Ihsaan à Plaine -Verte, dit n’avoir jamais vu autant de blessures sur le corps d’un enfant.  Selon lui, lorsqu’il a donné le bain rituel ‘Roussal’ à Ayaan, il a été choqué de voir que le corps de l’enfant portait des ecchymoses comme il n’avait jamais vu en 22 ans de métier. « Il n’y a pas une partie du corps où il n’y a pas de blessures. Des ecchymoses sur le dos, des côtes fracturées, des blessures aux parties privées de l’enfant. C’est un bébé de deux ans, sans défense, qui a été tué. C’est chagrinant et révoltant. Pour moi, l’autorité doit être sans pitié envers le coupable », déclare Shakeel Anarath.


Nooshreen : « Je n’ai choisi que la vérité »

nooshreenNooshreen, 25 ans, mariée et mère d’un enfant de 3 ans, qui habite Montagne-Blanche, est la sœur de Nawsheen Beeharry, mère du petit Ayaan. C’est  grâce à son initiative que ce crime a pu être élucidé. Elle n’a pas hésité une seconde à dénoncer cette affaire à la police après avoir vu le corps meurtri de blessures de son neveu.

« Aux funérailles de l’enfant, j’ai tout de suite soupçonné que le beau-père a pu agresser Ayaan. J’ai préféré me rendre à la police directement pour demander l’ouverture  d’une enquête. Mo pas choisir ni mo sœur ni mo neveu dans sa zaffaire-là, mais la vérité », déclare Nooshreen.

Elle raconte que le samedi 7 novembre 2020 vers 18 h 30, elle avait reçu la visite de sa sœur Nawsheen, accompagnée d’Ayaan et de son compagnon Sheik. Mais déjà, elle dit avoir remarqué que l’enfant ne semblait pas être en bonne santé. «Li ti trankil li ti kuma dire ene zenfant dans la frayeur, li pas koze, ni joue. Kan mo demane ki li gagne Sheik dire li fatiguer sûrement li envie dormi », raconte Nooshreen.

 

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