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Axel Marjolin, 17 ans, meurt dans un accident de moto : les rêves inachevés d’un jeune passionné 

La victime aux côtés de sa mère.

Cedrix Axel Marjolin, 17 ans, vouait une passion pour la moto. Ce jeune homme ambitieux, avait tout l’avenir devant lui. Mais, il a été fauché à la fleur de l’âge. Dimanche matin, alors qu’il était à motocyclette à Petite-Rivière, il a percuté une fourgonnette. Axel y a laissé la vie.

Sa disparition soudaine accable sa famille. Sa mère Nadine est dévastée. « Mo ti dir li aret roul sa. Li dir mwa li enn rider. Mo ti dir li to konn to lame me to pa konn devan twa », confie la maman de la jeune victime, le cœur lourd.

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Cette passion pour la motocyclette, Axel l’avait depuis tout petit. « Dès son jeune âge, il s’est intéressé à la moto. Il aimait faire des balades. Je me rappelle qu’étant petit, il pouvait monter avec mon père à motocyclette et lui dire de rouler. Après dix tours dans la localité, Axel était loin d’être fatigué, il en redemandait encore », se remémore-t-elle.

Mais le jeune homme aurait pu connaître un autre destin. Axel, Tikoun pour ses proches, est né et a grandi à Résidence La Cure. Il a une sœur, Evangeline. Ses parents, Nadine et Stephano, se sont séparés. Sa maman habite à Pailles. À l’âge de 12 ans, Axel a quitté Maurice pour la France. « Son père a eu l’opportunité de partir s’installer en France. Comme il vivait avec son père, mon fils a cessé sa scolarité à Maurice au bout de six mois dans un collège pour être du voyage. Ils se sont installés à Angoulême », relate Nadine. C’était un nouveau départ pour le jeune Axel. Malgré la distance, la maman gardait contact avec son fils.

Après deux ans, Nadine est partie les rejoindre. « Comme son père avait du travail, il m’a demandé de venir les rejoindre en France avec notre fille pour pouvoir m’occuper d’eux et avoir une vie meilleure. C’est ainsi qu’en février 2019, je me suis rendue sur place », dit-elle. Mais dès son arrivée, son fils lui a fait part de ses envies d’ailleurs. « Letan mo ariv laba, li dir mwa li pa anvi kontinie ress la Frans ek li anvi retourn Moris. Li dir mwa isi li dan prizon », explique sa mère. Celle-ci a alors tenté de le raisonner, mais pour Axel, il avait déjà fait son choix de revenir à Maurice. « Nous en avions parlé avec son père. Ce dernier a accepté qu’il retourne ».

« Deux mois après mon arrivée, j’ai pris des billets pour notre retour, mais nous avions raté notre vol. J’ai essayé encore une fois de le convaincre de rester en France, mais en vain. Finalement, il est revenu seul à Maurice alors que ma fille et moi, nous sommes restées en France. J’ai eu un job et un logement. Puis, il y a eu le confinement », raconte Nadine.

À Maurice, Axel est parti habiter à Pailles, chez les parents de sa mère. Mais Nadine voulait qu’Axel revienne sur sa décision. « Je lui ai demandé de venir nous rejoindre en France en plusieurs occasions. Il avait ses amis à Maurice. J’étais même disposée à payer trois à quatre billets d’avion pour lui, ses amis et même pour une copine, juste pour qu’il revienne et qu’il ne se sente pas seul », se souvient-elle. Mais c’était définitif pour le jeune homme qui voulait rester dans son pays natal.

Bon bricoleur

Après l’ouverture des frontières, le père d’Axel est retourné au pays. « So papa tinn desann pou pran li. Me finalman, papa osi inn ress Moris », poursuit-elle. Le jeune homme passait son temps chez ses grands-parents à Pailles,  chez son père ou chez une tante. « Il ne manquait jamais une occasion de me demander de lui envoyer un peu d’argent », dit-elle. 

Sa passion pour la moto ne l’a jamais quitté. « Son père lui avait acheté une motocyclette », fait part Nadine. Seule, avec sa fille en France, Nadine a finalement décidé de revenir au pays. C’est ainsi qu’en février de cette année, elle est arrivée au pays pour être auprès de son fils. « Je voulais revenir pour qu’il soit aussi avec sa sœur. Ils étaient très proches », confie Nadine.

Entre-temps, Axel voulait marcher sur les pas de son père. « Son papa est un exemple pour lui. Il effectue des installations de faux plafonds. Quand je suis revenue à Maurice, Axel, qui était bon bricoleur et qui s’y connaissait en installations électriques, m’a demandé de lui trouver un cours dans ce domaine pour qu’il fasse comme son père. Il était ambitieux et impatient ». Toutefois, les rêves et les aspirations du jeune homme ont connu un coup d’arrêt brusque.

Samedi, le jeune homme et des proches se sont rendus à une soirée dansante. « Avant de partir, il est passé à la maison à Pailles. Nous avons dansé et plaisanté, mais j’ai constaté qu’il n’avait pas ce sourire qui illuminait son visage comme d’habitude. Puis, il est parti en voiture à sa soirée. Il y avait ma fille et leur père avec eux. À 5 h 45, ils sont venus déposer ma fille. Axel est rentré à la maison chez son père qui lui a dit d’aller se coucher », raconte Nadine. 

Néanmoins, le jeune homme est ressorti, cette fois-ci au guidon de sa motocyclette. « Il a eu un appel lui disant de venir à Flic-en-Flac. Il est parti. C’est en route qu’il a eu cet accident », dit la maman au bord des larmes. Axel Marjolin, grièvement blessé dans cet accident, n’a pas survécu. « Tout s’est figé autour de moi quand je me suis rendue à l’hôpital. C’était un mauvais film », regrette sa maman. Les funérailles du jeune homme ont eu lieu le jeudi 18 août. 

 

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