Auparavant le School Certificate servait de tremplin pour intégrer le monde de l’emploi, aujourd’hui les diplômes doivent répondre à la demande du marché de l’emploi. Que représente un School Certificate en 2017 ? Les experts donnent leur avis.
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Le taux de réussite pour la cuvée 2016 s’élève à 72,01 %. Beaucoup d’élèves vont se tourner vers les universités, alors que d’autres vont opter pour un travail. Cependant la question qui se pose : le School Certificate (SC) suffit-il pour réussir son parcours professionnel ?
Roland Dubois, Training Consultant au ministère du Travail, précise que le SC est un palier ou un tournant dans le système d’éducation académique à Maurice.
Parmi les 11 000 candidats de la cuvée de 2016 qui ont réussi ces examens, certains vont continuer dans le même système, c’est-à-dire, passer à un autre pallier : le Higher School Certificate (HSC), après deux ans additionnels d’études.
D’autres vont se tourner vers une formation professionnelle offerte principalement par le Mauritius Institute for Training and Development (MITD). D’autres encore vont mettre un terme à leurs études et intégrer le marché de l’emploi.
Notre interlocuteur affirme que plusieurs emplois ne requièrent pas une étude académique plus poussée, mais plutôt des compétences professionnelles. Par exemple, plusieurs corps de métiers dans le secteur de la construction, dans le secteur de l’hôtellerie, le secteur automobile, entre autres.
« Si à une certaine époque, on acceptait les SC pour un certain poste, aujourd’hui les critères ne sont plus les mêmes, car beaucoup de métiers ont évolué et nécessitent des compétences plus élevées. La technologie a bouleversé la méthode de travail que ce soit dans le textile, la maintenance, la réfrigération, entre autres ».
Est-ce qu’on est employable avec un SC ? Roland Dubois soutient que les chiffres démontrent que les entreprises recrutent des jeunes avec un SC. Ce dernier explique que parmi les jeunes recrutés sous le Youth Employment Programme (YEP) depuis son introduction en 2013, 22 % possèdent un SC et 24 % n’ont pas un SC.
« D’ailleurs, d’après Statistics Mauritius, presque 50 % des personnes au chômage ne possèdent pas un SC. Le MITD offre plusieurs programmes de formation nécessitant un SC ou moins. Par exemple, des formations dans le secteur de l’hôtellerie, électronique, entre autres. Les chiffres du YEP nous montrent que la majorité des jeunes recrutés (80 %) ne possèdent pas une licence universitaire. Il est vrai que le pourcentage de jeunes recrutés sous le YEP avec une licence universitaire a augmenté par 24 % en 2016, mais ces chiffres restent toujours à un bas niveau, car le pourcentage de jeunes enregistrés avec une licence universitaire constitue 30 % des jeunes. »
Jessyca Joyekurrun : «Suivre des cours techniques pour optimiser ses compétences»
Pour Jessyca Joyekurrun, experte en Ressources humaines, le SC reste une bonne base pour ceux qui veulent poursuivre des études supérieures, mais aussi aide à la compréhension de la discipline, de l’effort et de la responsabilité quand il s’agit d’intégrer le monde professionnel.
« D’autre part, cela indique également que les études supérieures pourraient ne pas être la voie idéale et qu’une formation technique serait plus appropriée. Cependant, pour tenter de trouver un emploi avec un salaire décent ou d’avoir accès aux universités, le SC n’est pas suffisant aujourd’hui. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas donner la chance à ceux n’ayant pas réussi leur SC. Ces derniers peuvent suivre des cours techniques, afin d’optimiser leurs compétences et de trouver un travail, au lieu de chercher un travail avec des résultats moyens. »
Par ailleurs, elle avance que ceux qui ont été recrutés avec un SC doivent avoir recours à une formation continue pour pouvoir suivre les évolutions. « Cela est très courant dans les usines où la plupart des employés ont un SC, mais une fois qu’ils ont été promus superviseurs, le directeur investit dans la formation de compétences de supervision et cela existe également dans le secteur BPO. »
Pradeep Dursun : «Moins d’emplois qui exigent un School Certificate»
Le SC est un examen du cycle secondaire pour mesurer la réussite d’un élève jusqu’à la Form V. Pradeep Dursun de Business Mauritius affirme qu’auparavant le SC était perçu plus ou moins comme une finalité pour décrocher un travail, car la plupart des jeunes n’allaient pas jusqu’au HSC.
Alors qu’aujourd’hui, la donne a changé et il y a de plus en plus de jeunes avec au moins un HSC. « Maintenant, il s’agit de l’acquisition des compétences de base pour poursuivre ses études ou pour intégrer le monde du travail. Bien qu’on ne banalise pas ce diplôme, on réalise tout de même que le SC est assez limité pour évoluer sur le plan professionnel. De ce fait, il y a moins d’emplois qui exigent un School Certificate.
Ceux qui ont ce diplôme ont besoin de formations pour approfondir leurs connaissances. Les employeurs vont préférer embaucher un candidat avec au moins un HSC ou même un diplôme, car le nombre des jeunes qualifiés au chômage est assez considérable », fait-il ressortir.
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