Avions bloqués : les pilotes s’interrogent sur les pertes de Rs 242 millions

Les syndicats des pilotes d’Air Mauritius s’interrogent sur les chiffres avancés par le chef du gouvernement et le directeur général de la compagnie nationale d’aviation quant aux pertes encourues à cause des congés maladie de 26 de leurs collègues, le jeudi 5 et le vendredi 6 octobre. Pravind Jugnauth évoque un montant de Rs 242 millions alors que Somas Appavou brandit celui de Rs 120 millions.

Au Pailles-en-Queue Court, on souligne que ce calcul est basé sur les frais de Rs 40 millions dépensés quotidiennement pour les six jours de bouleversement causés par l’action des pilotes et que ce montant peut encore prendre l’ascenseur. Pour les pilotes, cette explication ne tient pas la route, car, selon un tel raisonnement, Air Mauritius perdrait plus d’un milliard de roupies en temps de cyclone, avec l’ensemble de ses appareils cloués au sol.

Seuls quatre appareils n’ont pu voler le jeudi 5 octobre et cela a certes eu des conséquences sur les plans de vols, indique-t-on chez les pilotes qui estiment plutôt les pertes durant ces six jours à quelques Rs 20 millions

Les deux syndicats vont réclamer des détails à la direction de MK d’ici peu pour dissiper tout malentendu. « Si quatre avions cloués au sol équivalent à Rs 242 millions de pertes, cela signifie qu’Air Mauritius fait un chiffre d’affaires d’un milliard de roupies par jour », rétorque une source.

Les pilotes se posent aussi des questions sur le comité des sages mis sur pied par Air Mauritius pour se pencher sur leurs récriminations. D’autant que certains de ses membres sont ceux-là même qui avaient refusé d’écouter leurs doléances.

C’est toujours le « deadlock » quant à la réintégration sans condition des pilotes Patrick Hofman et Bain Ulyate licenciés le vendredi 6 octobre dernier. Ces derniers attendent que leur conseil légal, Me Gavin Glover, donne son assentiment à la lettre écrite avec l’aide de Jack Bizlall à l’issue de la réunion de médiation tenue, mercredi, au ministère du Travail.