Le ministre de la Technologie, de la communication et de l’innovation, Avinash Ramtohul, était l’invité de l’émission « Au Cœur de l’Info ». Commentant la digitalisation des services publics, notamment de la Sécurité sociale, il juge le pays en retard dans ce domaine.
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Avinash Ramtohul était l’invité d’Ashna Nuckcheddy-Rabot dans l’émission « Au Cœur de l’Info » sur Radio Plus et Télé Plus le vendredi 10 janvier 2025. Malgré sa petite taille, Maurice a un impact sur la région dans le secteur des Technologies de l’Information et de l’Innovation (TIC), affirme Avinash Ramtohul en introduction. « Il est important de se réinventer », dit-il lorsqu’il qualifie son parcours professionnel.
Digitalisation des services gouvernementaux
Avinash Ramtohul a été interrogé sur l’absence d’informatisation du bureau de la Sécurité sociale de Rose-Hill. Cela avait été mis en lumière lors de la visite du ministre de tutelle, Ashok Subron, le lundi 6 janvier 2025. « Ce qu’on a vu au bureau de Rose-Hill reflète ce que les Mauriciens vivent. Mais cela n’est que le sommet de l’iceberg. Les démarches sont difficiles. Pour informatiser le service, il faut un système efficace. Pour chercher un dossier manuellement dans cette pile, cela prend beaucoup de temps. Cela allonge les files d’attente, c’est une perte en productivité pour la nation », commente-t-il.
Le ministre souligne que la Mauritius Revenue Authority (MRA) a un système en ligne efficace contrairement à d’autres départements comme la National Land Transport Authority (NLTA). « Dans ce cas précis, c’est un problème de culture », affirme-t-il.
Revenant sur le cas de la Sécurité sociale, le ministre affirme que selon le rapport de l’audit, Rs 125 millions de pensions sont payées à des personnes décédées alors que d’autres bénéficiaires ont eu leur pension coupée pour de mauvaises raisons. L’informatique aurait pu éviter ces erreurs selon lui : « il y avait un manque de leadership et de volonté. Maurice est très en retard sur l’informatisation, cela nous amène à ce manque d’efficacité ». Avinash Ramtohul suggère une digitalisation progressive de la Sécurité sociale en débutant par les 20 % de dossiers les plus consultés. Il préconise également l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA).
Nanosatellite
Le nanosatellite lancé par Maurice en 2021 a fait 15 photos en 10 mois et a coûté Rs 30 millions. « Dans son exécution, il y a eu un gaspillage », soutient Avinash Ramtohul.
E-health
L’ancien ministre des Finances avait annoncé la concrétisation de l’e-health en octobre 2023, rappelle Avinash Ramtohul. « En janvier 2025, il n’y a pas grand-chose qui a été fait. C’est l’une de nos priorités car il s’agit de la santé des Mauriciens. Nous avons dit que nous le ferons. Bien que la situation économique ne soit pas bonne, il s’agit d’une priorité. Nous allons établir un plan stratégique », explique-t-il.
Carte d’identité mobile
Le but est de proposer une carte d’identité mobile (mobile ID) d’ici la fin de l’année, selon Avinash Ramtohul. « Nous allons trouver un moyen pour les personnes qui n’ont pas de téléphone portable pour qu’ils continuent d’utiliser la carte d’identité physique. La mobile ID est très importante pour faire le lien entre le monde réel et le monde virtuel. Comme avec une carte d’identité physique, il y aura une vérification. La mobile ID sera déjà très sécurisée. Les vérifications seront plus rapides avec la carte d’identité numérique », dit-il.
Maupass
Le ministre indique qu’à ce jour, 300 000 Mauriciens ont un compte Maupass. Ce chiffre devrait augmenter car ce service en ligne servira à l’identification via la Mobile ID. Or, l’objectif est d’arriver à 800 000 d’ici la fin de l’année. « Si les 800 000 Mauriciens qui ont un compte Facebook arrivent à utiliser cette application, ils arriveront à utiliser l’application Maupass », souligne Avinash Ramtohul.
Intelligence Artificielle (IA)
Avinash Ramtohul soutient que l’IA est d’ores et déjà bien présente à Maurice, notamment sur internet et les réseaux sociaux. « Nous pouvons aussi utiliser l’IA contre le trafic de drogue. Par exemple, en comparant les revenus déclarés à la MRA d’un individu et le train de vie qu’il affiche sur les réseaux sociaux, l’IA pourra signaler une anomalie ». Le ministre regrette que l’ancien gouvernement n’ait pas implémenté les mesures du plan stratégique sur l’IA. Il explique que la seule mesure implémentée est la création du Mauritius Emerging Technologies Council (METC) « qui a plus de membres au conseil d’administration que d’employés ». Avinash Ramtohul soutient que pour contrer les dangers de l’IA, il faut revoir le cadre légal. « L’IA a le potentiel de devenir un pilier de l’économie. […] L’IA, à travers un chatbot, pourra aider les fonctionnaires dans leur travail », affirme-t-il. Le ministre a fait une démonstration d’une IA disponible en ligne spécialisée sur la loi du travail de 2024. Cet outil basé sur ChatGPT a été développé par le METC.
Blueprint
Avinash Ramtohul annonce un blueprint sur l’informatique « rapidement ».
Internet gratuit
Avinash Ramtohul affirme que l’accès à internet doit être démocratisé, notamment pour l’éducation. C’est pourquoi son gouvernement avait promis la gratuité d’internet avant d’être élu. Il a été flou sur la date de l’implémentation. Le ministre explique qu’il faudra des consultations avec les opérateurs ainsi qu’un budget alloué. Avinash Ramtohul affirme que le gouvernement travaille sur les modalités.
Réseaux sociaux
Avinash Ramtohul rappelle que la coupure des réseaux sociaux en novembre 2024 a coûté Rs 99 millions. Il rassure la population : « nou pa trouve ki nou pou fer sa ».
Réenregistrement des cartes SIM
Le réenregistrement des cartes SIM a été un gaspillage de fonds publics, selon Avinash Ramtohul. « Beaucoup de gens ont été mal à l’aise. Ils (les membres du gouvernement) n’ont pas réalisé son impact », dit-il. Le ministre rappelle que les opérateurs ont jusqu’au 14 janvier 2025 pour détruire les données et qu’ils devront ensuite soumettre un rapport aux autorités.
Internet
Le ministre indique que les internautes qui constatent que le débit de leur connexion ne reflète pas les termes de leur contrat peuvent se tourner vers l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA).
Enquêtes sur l’ancien régime
Avinash Ramtohul indique que les enquêtes contre des membres et proches de l’ancien régime prennent du temps car « elles doivent être bien ficelées ». Mais il assure que « la loi sera respectée et ceux qui ont fauté devront payer ». « Nous laissons les institutions effectuer leur travail », conclut-il.
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