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Aviation - Air Mauritius : la création d’une compagnie aérienne régionale refait surface

Bientôt une compagnie aérienne régionale sous Air Mauritius ?

La création d’une nouvelle compagnie aérienne régionale, sous Air Mauritius, refait surface. Il revient que ce projet a été soulevé au niveau du conseil d’administration. Celui-ci est divisé sur la question, et n’aurait pas encore tranché sur la question. Le sujet reste donc sur la table de travail, mais devra aussi avoir l’aval de l’Hôtel du gouvernement avant de pouvoir être éventuellement concrétisé. Quoi qu’il en soit, le projet est traité dans la plus grande discrétion pour le moment.

L’idée d’avoir une compagnie aérienne régionale n’est pas nouvelle en soi. Un consultant avait d’ailleurs été enrôlé il y a une dizaine d’années pour effectuer une étude de faisabilité. En 2013/14, la Commission de l’océan Indien (COI) avait aussi proposé la création d’une compagnie aérienne régionale en unissant les forces des compagnies d’aviation de la région et en, éventuellement, y adjoignant un partenaire stratégique d’envergure.

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Une étude, financée par l’Union européenne, avait été menée en 2014. Celle-ci avait conclu qu’une compagnie régionale pourrait d’une part apporter une baisse intéressante des prix des billets d’avion tout en augmentant le nombre de passagers. Le chiffre de hausse éventuelle de passagers de l’ordre de 40% avait été évoqué. À l’époque, Air Mauritius n’avait pas été séduite par l’idée. Et pour cause…

Cette dernière caressait elle-même l’idée de créer une compagnie aérienne pour desservir les destinations de la région. Calquée sur le modèle « low-cost », cette compagnie devait être la propriété à 100% d’Air Mauritius. Une étude de pré-faisabilité avait été soumise début 2016 au conseil d’administration d’Air Mauritius après que des consultants anglais, embauchés pour une étude de marché, avaient laissé entrevoir un potentiel dans leur rapport soumis en 2015.
Il était alors question qu’Air Mauritius crée une compagnie “low-cost” pour desservir des destinations de l’océan Indien, mais aussi des pays tels que la Mozambique, l’Afrique du Sud, la Zambie, la Malaisie, la Chine ou encore le Singapour.

« L’idée en soi est excellente, mais la concrétiser est autre chose. On a vu dans le passé que ce serait d’une part extrêmement couteux de créer une nouvelle compagnie aérienne et d’autre part, elle desservirait des marchés qu’Air Mauritius dessert déjà, à quelques exceptions près. À l’époque, le board avait abandonné l’idée car ce serait trop risqué. Pourtant, Air Mauritius enregistrait à ce moment-là des profits record. D’ailleurs, faire du low-cost sur des destinations qui nous rapportent énormément d’argent, telles que La Réunion, n’avait pas de sens », explique un ancien Chief Executive Officer d’Air Mauritius.

Porte d’entrée...

Pour ceux qui sont en faveur de la création de cette compagnie régionale d’aviation, le contexte a changé depuis la Covid-19. « Le nombre de passagers est en pleine croissance. Selon les prévisions, cette croissance continuera encore pendant quelques années. Une compagnie aérienne régionale lui aurait permis de se concentrer sur la région et ainsi agrandir le marché, et nous laisser les destinations les plus porteurs, telles que la France ou l’Angleterre », confie un haut cadre d’Air Mauritius.

Certains ont déjà une bonne idée sur le genre de partenaire stratégique que cette compagnie aérienne régionale pourrait avoir. Les yeux sont rivés sur Ethiopian Airlines. Ce géant africain de l’aviation souhaite poser ses valises à Maurice depuis quelques années déjà avec la promesse de faire venir des clients africains. Une compagnie régionale lui permettrait de faire son entrée à Maurice.

Jusqu’ici, toutes les directions d’Air Mauritius se sont toujours opposées à l’arrivée d’Ethiopian Airlines, estimant que celle-ci viendrait cannibaliser la clientèle d’Air Mauritius, à l’instar d’Emirates, de Turkish Airlines ou encore de Saudia, qui utilisent leurs hubs respectifs pour faire venir des touristes depuis l’Europe vers Maurice. Chaque gouvernement a été à l’écoute d’Air Mauritius lorsqu’il s’agissait d’Ethiopian Airlines. Reste maintenant à savoir si la nouvelle direction de la compagnie nationale d’aviation maintiendra son veto.

Jack Bizlall s’en remet au Premier ministre

Le syndicaliste Jack Bizlall, au nom de l’Observatoire de la Démocratie, s’en remet au Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur la question d’Air Mauritius. Dans un courrier qu’il lui a adressé fin juin, il fait ressortir que “la situation est de loin plus grave aujourd’hui qu’en 2001”.

Il craint qu’Air Mauritius “disparaisse et soit remplacée par une toute petite compagnie d’aviation”.

Jack Bizlall considère que « la compagnie Ethiopian Airlines agit sournoisement depuis 2019 pour mettre la main sur Air Mauritius (...) Je vous prie de prendre les dispositions qui s’imposent pour arrêter tout cela ».

Raison de la suspension de Laurent Recoura ?

Est-ce que la création de cette compagnie régionale d’aviation est une des raisons qui ont mené à la suspension du Chief Commercial Officer d’Air Mauritius, Laurent Recoura, le 21 mai dernier ?

Dans sa lettre de suspension, envoyée le même jour, et signée du Head of Human Resources, Laurent Recoura est accusé d’avoir “divulgué le nouveau projet du Chief Executive Officer de lancer une compagnie aérienne régionale”. La lettre mentionne deux noms. Celui d’un haut cadre d’Airbus et l’autre d’un opérateur touristique local.

La correspondance indique aussi que “vous avez divulgué le nom d’un opérateur qui peut potentiellement être impliqué dans le projet, à savoir Ethiopian Airlines” aux deux personnes externes à la compagnie.

Le Défi  Plus a pris contact avec l’opérateur touristique local jeudi. Ce dernier a opposé avec un “no comment”.

Un A350-900 cloué au sol depuis le 1er juillet

Un des A350-900 d’Air Mauritius, portant le nom de « Le Morne Brabant » est cloué au sol depuis le lundi 1er juillet. Il revient que le problème a trait à une pièce électronique se situant à côté d’un des deux moteurs. « Une nouvelle pièce doit venir de l’étranger. Dès qu’elle arrive, la pièce défectueuse sera remplacée. L’avion devrait à nouveau être opérationnel d’ici quelques jours », déclare une source autorisée d’Air Mauritius.

Cet avion avait subi un C-Check, c’est-à-dire une maintenance complète à Bordeaux il y a environ deux mois. Un moteur neuf avait été installé lors de cet exercice. Toutefois, le 1er juillet, alors que l’appareil devait se rendre en Angleterre, un souci technique, qui n’est pas lié à ce nouvel engin, a été détecté.
 

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