Avec un index élevé de moustiques : risque accru de propagation de la fièvre dengue

Maurice est susceptible de faire face à une épidémie de la fièvre dengue, affirme le Dr Kursheed Meethoo Badulla, coordinatrice des Maladies Non Transmissibles au ministère de la Santé. En cause, un nombre élevé de moustiques Aedes albopictus, malgré la période hivernale.

«Nous sommes à risque d’avoir une prolifération de la fièvre dengue à Maurice », prévient le Dr Kursheed Meethoo Badulla, Non Communicable Diseases Coordinator au ministère de la Santé. Cela fait suite à l’évaluation menée par la Vector Biology and Control Division, qui a noté une forte densité de moustiques de la famille des Aedes albopictus, responsables de la transmission du virus de la dengue. Ce qui est inhabituel pour la saison.

« Normalement, nous n’avons pas beaucoup de moustiques en hiver, mais avec le changement climatique, les petits États insulaires sont plus exposés à ces évolutions. Nous n’avons pas un véritable hiver actuellement, car il y a encore de fines pluies de temps en temps et des poches de chaleur, ce qui favorise la prolifération de moustiques », explique-t-elle. 

Après la détection d’un premier cas local dans le Nord du pays la semaine dernière, un deuxième cas a été enregistré dans la région de Port-Louis et plusieurs autres sont en cours d’investigation, selon le Dr Badulla. Ces cas nécessitent cependant d’autres analyses, précise-t-elle. 

Pulvérisation d’insecticide 

Le niveau de surveillance a néanmoins été renforcé dans la région, et les tests de dépistage sont également en cours. « Nous n’avons pas attendu les confirmations pour commencer nos activités. Les opérations de pulvérisation d’insecticide (fogging), de traitement larvaire (larviciding), les enquêtes sur les cas de fièvre et le traçage des contacts ont été lancés », souligne notre interlocutrice.

Les équipes parcourent ainsi plus intensivement les régions concernées en effectuant du porte-à-porte, tout en élargissant progressivement le périmètre afin de mieux comprendre la situation locale. « S’il y a eu des cas, cela signifie qu’il y a des moustiques dans la région et ce n’est certainement pas un petit groupe d’individus qui sont concernés. Cela englobe tout l’environnement. Et s’ils fréquentent des lieux publics comme les foires, les moustiques peuvent également être présents dans les environs », fait-elle ressortir.

Le Dr Badulla exhorte la population à prendre les mesures nécessaires pour prévenir la prolifération de moustiques et éviter les piqûres de ces insectes. Elle fait remarquer que les moustiques Aedes sont actifs plus tôt, contrairement aux autres espèces. Ils ne piquent pas à la tombée de la nuit, mais bien plus tôt, aux alentours de 15h30, lorsque la population est encore active, prévient-elle.