Aux Casernes centrales : Lekip Rottweiler de la SSU prend l’ascendance

L’Anti-Robbery Squad de la Special Support Unit (SSU) est désormais sur tous les fronts. Cette unité a connu une ascension depuis ces derniers mois en effectuant des arrestations et en se substituant même aux services de renseignements.

Aux Casernes centrales, on la surnomme « Lekip Rottweiler ». Elle est majoritairement composée d’éléments de la Special Support Unit (SSU). Si, autrefois, cette unité se limitait à la brigade anti-émeutes et l’escorte de prisonniers devant la justice, certains officiers sont désormais appelés à procéder à l’arrestation de voleurs ou ceux impliqués dans le trafic de drogue. Cette équipe d’élite de la SSU se compose au total de 60 officiers affectés aux cinq différentes divisions de l’île, notamment la Northern, l’Eastern, la Western, la Central et la Southern Division et opèrent en civil. Les policiers sont sous la houlette du Deputy Commissioner of Police (DCP) Krishnadutt Jhugroo.

Qui plus est, Lekip Rottweiler a élargi son champ d’action pour y inclure les renseignements. Selon nos recoupements, depuis le lundi 8 octobre, 25 éléments de l’Anti-Robbery Squad sillonne différentes régions de l’île sur leur Suzuki 200 CC. Ils ont pour tâche d’effectuer le vetting sur 1 500 aspirants policiers. L’exercice est similaire à celui mené par les officiers du National Security Service (NSS). Outre leurs préférences politiques, des questions relatives au passé de l’aspirant policier sont évoquées. Aux Casernes centrales, des hauts gradés laissent entendre que ces officiers ont été appelés à assurer la suppléance en raison des nouvelles recrues dans la force policière qui ont été récemment arrêtées pour des délits de vols et de drogue.

Echanges de coups de feu à Camp-de-Masque

Cette équipe, qui monte en puissance, avait également fait parler d’elle il y a quelques mois. Au mois de mai, à Camp-de-Masque, l’Anti-Robbery Squad avait démantelé un gang encagoulé qui était impliqué dans plusieurs cas de vols avec violence. Les policiers de Lekip Rottweiler avaient participé à une course-poursuite, digne d’un film hollywoodien. Six suspects, habitant différents endroits de l’île, avaient été appréhendés.  La course-poursuite avait pris fin dans un champ de canne et les malfrats avaient fait usage d’arme à feu. Les membres de l’Anti-Robbery Squad avaient eux aussi riposté. Lors de la course-poursuite, les malfrats n’avaient pas hésité à balancer une partie de leur butin, notamment des bouteilles de boissons alcoolisées, de l’huile et du lait. Ces produits avaient été emportés lors de cambriolages dans deux commerces.

Des membres de cette Rottweiler Team, interrogés par Le Défi Quotidien, affirment toutefois être avant tout des « policiers responsables ». Interrogé sur la raison d’une substitution au travail du NSS, assurée par la ‘Rottweiler Team’, on dément vouloir prendre la place des éléments des services de renseignement. « On ne veut pas être Calife à la place du Calife ». Nos interlocuteurs soutiennent que, comme tout policier, le but des membres de leur équipe consiste à combattre la criminalité. Ces policiers affirment travailler sur la base de renseignements recueillis sur le terrain. « Si nou gagn ransegnman kes ladrog, nou fer ».

Logistiques et facilités

La logistique mise à leur disposition fait souvent l’objet d’envies par d’autres unités de police. Ces policiers bénéficient de motocyclettes, de véhicules puissants, notamment des BMW et Mercedes, entre autres, disponibles à tout moment. Mais au sein de Lekip Rottweiler un responsable met les points sur les i : « Loto e lezot lozistik pe servi kan pe fer night-patrol, nou ena ban dimoune SSU ki travay en civil ».

Si certaines langues affirment que ces policiers bénéficient de privilèges comme garder les voitures de la police, même après les heures de travail, et également les armes, nos sources affirment le contraire. D’ailleurs, ils font mention des Police Standing Orders qui doivent être respectés par tous les membres de la force policière. Cependant, nos sources indiquent qu’il peut avoir des exceptions à la règle. « Si aster enn sef panse li kapav fer sa e li ena training ek formasion, ek li panse li kapav sibir represion kriminel, la kapav ». Par ailleurs, nos sources affirment que tout policier doit respecter les règlements et les lois. « Un policier est un Law Abiding Citizen », affirme un autre membre de l’équipe. Pour ce jeune policier, tout homme en uniforme a un devoir et un sens de responsabilité.