Jean Damier Keny Cader, 31 ans, a été condamné à 29 ans de prison pour avoir tué Marie Aliyah Pierre, âgée de 14 mois. Le juge a, sans son arrêt, souligné la gravité de l’acte, critiquant l’inaction de l’accusé envers sa responsabilité de protéger l’enfant. L’affaire remonte à juin 2021.
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Il avait ôté la vie d’une enfant vulnérable et sans défense dans un accès de colère. Jean Damier Keny Cader, âgé de 31 ans, a été condamné, le mercredi 15 mai 2024, à 29 ans de prison en cour d’assises, pour le meurtre de Marie Aliyah Pierre, âgée de 14 mois. La petite était la fille de sa concubine, Anaëlle Pierre. Ce crime s’était produit, le 1er juin 2021, à Trou-d’Eau-Douce.
Dans son arrêt, le juge Pravin Harrah dira que Jean Damier Keny Cader ne peut s’attendre à ce que la cour le traite avec indulgence parce qu’il avait affirmé qu’il aimait l’enfant, mais qu’il l’avait tuée dans un accès de colère. Les cris de la fille l’avaient empêché de dormir ce jour-là. Le juge a noté que l’accusé avait la responsabilité de protéger l’enfant, mais il ne l’a pas fait.
Pour le juge Harrah, la Cour a le devoir de protéger la société dans son ensemble et en particulier les enfants sans défense et vulnérables. La gravité du délit, dit-il, ne peut être négligée. Le meurtre d’enfants innocents est un acte insondable qui va à l’encontre de l’essence même de l’humanité.
« Si les enfants ne sont pas en sécurité dans leur cocon et subissent des atrocités dans leur propre maison de la part d’une personne responsable de leur sécurité, nous avons de quoi être inquiets », a-t-il martelé. Pour ces raisons, il a infligé une peine de 29 ans de prison à Jean Damier Keny Cader.
Ce maçon de 31 ans faisait face à une accusation de « manslaughter » devant la cour d’assises.
Le trentenaire avait plaidé coupable et était défendu par Mes Vyas Adheen et Somand Kumar Adheen. La poursuite était représentée par Me Sharon Audrey Sandra Sunglee, Principal State Counsel.
Marie Aliyah Pierre était la fille de la concubine de l’accusé. Le couple dormait dans un lit et l’enfant sur un matelas posé au sol dans la même pièce.
Au petit matin du 1er juin 2021, alors que Jean Damier Keny Cader dormait, il a été réveillé par les pleurs de la petite, ce qui l’a agacé. Il a alors utilisé sa main droite pour étrangler l’enfant. Environ cinq minutes plus tard, il a informé la mère que la petite était inerte. Le trentenaire a ensuite remis l’enfant à sa compagne et a simulé un bouche-à-bouche. Voyant que l’enfant ne réagissait pas, l’accusé et sa concubine se sont rendus à la police, puis à l’hôpital Dr Bruno Cheong à Flacq, où la petite Marie Aliyah Pierre a été déclarée morte.
Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, médecin légiste en chef, avait attribué le décès de la petite à une « asphyxie due à une compression du cou ». Il avait expliqué que le bleu de chaque côté du cou sous la peau au niveau des muscles sterno-cléido-mastoïdiens est compatible avec une pression sur le cou dans le cas d’un étranglement. Il avait ajouté que, pour un bébé de 14 mois, une pression de moins de deux minutes au niveau du cou entraînerait la mort. De plus, le médecin légiste en chef avait produit le rapport médical de l’accusé qui a révélé des ‘IVDA (Intravenous Drugs Abuse) Needle Scar Marks’.
Signal fort
En Cour, Jean Damier Keny Cader avait exprimé des remords et présenté des excuses. Il avait admis être un toxicomane et conseillé aux jeunes de rester à l’écart de la drogue, car « ses conséquences sont désastreuses ».
Le juge Pravin Harrah évoque que dans la présente affaire, l’accusé est allé bien au-delà de la simple « violence envers les enfants » et qu’il a ôté sans pitié la vie à un enfant. Il est d’avis qu’il faut envoyer un signal fort. Il a aussi pris en compte la situation personnelle de l’accusé et le fait qu’il ait plaidé coupable. Les 1013 jours que le trentenaire a passés en détention préventive seront déduits de sa peine.
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