Ce n’est pas toujours évident de travailler. C’est d’autant plus dur pour des personnes qui ont un handicap. Celles-ci doivent faire preuve de volonté et de persévérance. Rencontre avec Ceforah Bignoux, 21 ans, enseignante dans une école spécialisée.
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«J’ai commencé à perdre la vue à l’âge de 10 ans. J’ai dû porter des verres, mais cela ne servait à rien. Petit à petit, je suis devenue aveugle. Dans ma famille, personne n’a ce problème et sur le plan médical, on ne comprenait pas comment cela était possible.
À ce jour, aucun des médecins que j’ai rencontrés n’a pu mettre de nom sur ce que j’avais. On me disait seulement que j’avais une maladie rare. Plus je grandissais, plus je perdais la vue.
Le collège a été une étape douloureuse pour moi. Les enseignants pensaient que j’étais un cancre, que je ne voulais pas travailler et que je faisais semblant d’être mal voyante. Le fait de ne pas voir est une maladie peu remarquable physiquement et cela n’arrangeait rien.
Je me faisais toujours gronder. Moralement, j’étais aussi dépassée, car j’étais toujours la dernière à terminer quelque chose, comme copier les notes du tableau. Je devais toujours prendre le cahier d’une amie. Ce faisant, j’avais toujours l’impression de déranger les autres.
Mon aventure dans le monde du travail a commencé pendant les vacances scolaires. Je ne voulais pas que cette maladie prenne le dessus. Je voulais me montrer plus forte qu’elle. Je voulais bouger et faire quelque chose qui me motivait.
Travailler malgré mon handicap voulait dire que j’étais forte et indépendante. Malheureusement, je n’ai pas réussi à trouver du travail. Après quelques recherches, j’ai eu la chance de faire un stage dans une association d’aide aux personnes inadaptées.
C’était un monde que je ne connaissais pas et j’avais peur de m’y aventurer. Je n’avais pas encore compris que j’en faisais partie. Je suis quand même allé faire ce stage et j’ai rencontré d’autres enfants avec des handicaps différents. Je ne voulais plus m’apitoyer sur mon sort. Au contraire, je me disais que j’avais eu beaucoup plus de chance, car il y a des personnes dont le handicap était beaucoup plus sévère.
Juste après mes études secondaires, j’y suis retourné et j’ai voulu y rester. Je suis aujourd’hui accompagnatrice et enseignante. J’aide de jeunes inadaptés à devenir autonomes. Mon travail consiste aussi à les aider dans les travaux scolaires : peindre, dessiner, écrire et aussi les aider à manger et à aller aux toilettes.
Je compte rester dans ce domaine, car ce qui me plaît, c’est que, dans ce métier, il y a beaucoup d’amour. J’en donne et j’en reçois aussi énormément. Je reçois aussi beaucoup de compréhension de la part de mes collègues, qui m’aident énormément. Par exemple, pour aller prendre le bus l’après-midi, je suis accompagné jusqu’à l’arrêt tous les jours. C’est un vrai partage que je vis dans mon travail. »
K. Gowreesunkur responsable de la Training and Employment of Disabled Persons Board (TEDPB) : «Ceux qui sont capables et désireux de travailler peuvent s’inscrire à la TEDPB»
Comment les jeunes personnes handicapées sont-elles soutenues par le ministère de la Sécurité sociale pour trouver du travail ?
Le Training and Employment of Disabled Persons Board (TEDPB), agissant sous l’égide du ministère de la Sécurité sociale, de la Solidarité nationale, de l’Environnement et du Développement durable, a pour mandat de faciliter la formation des personnes handicapées.
Le TEDPB assure la liaison avec les agents de l’État, comme le Mauritius Institute for Training and Development et la Small and Medium Enterprise Development Authority, pour fournir des cours de formation dans des domaines les plus demandés par les employeurs. En outre, le TEDPB fait du counseling individuel et fournit un soutien dans l’emploi.
Quelles sont les procédures d’enregistrement ?
Le TEDPB est tenu de maintenir un registre des personnes handicapées, capables et désireuses de travailler. Les personnes qui souhaitent être inscrites au TEDPB peuvent en faire la demande. Un comité d’évaluation a été mis en place pour évaluer les capacités et la volonté des candidats pour l’enregistrement ultérieur. Un counselling et des sessions d’orientation professionnelle sont organisés pour déterminer les domaines de formation et d’emploi qui intéressent les candidats. Les mesures appropriées sont prises à la lumière des recommandations du comité d’évaluation.
Combien de personnes sont-elles enregistrées et combien ont-elles trouvé du travail ?
L’inscription des personnes handicapées est un processus continu et, selon CSO 2011, il existe à l’heure actuelle environ 6 000 personnes recherchant activement un emploi. Selon le même rapport, environ 8 400 personnes sont employées dans divers secteurs à Maurice.
Il convient de noter que la plupart des femmes sont réticentes à travailler dans le secteur privé et préfèrent travailler dans le secteur public en tant que messager ou dans un bureau de poste ou à l’hôpital, même si elles ne sont pas qualifiées.
Cependant, il existe de nombreux cas où des emplois ont été offerts et refusés. Certaines personnes préfèrent leur pension d’invalidité de base, soit les Rs 5 450 par mois. De plus, il existe de nombreuses possibilités d’emploi dans le secteur hôtelier, mais la plupart des personnes en situation de handicap ne veulent pas travailler sur le shift system.
Ils préfèrent les heures de bureau, de 9 heures à 16 heures.
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