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Autiste, il obtient 10 unités aux examens du PSAC : il intègre le Rabindranath Tagore Institute après un long combat

Keyursingh et sa mère Naleenee sont très complices.

Poursuivre sa scolarité et réussir à des examens nationaux sans leçons particulières : c’est l’exploit de Keyursingh Rye Ramessur, 12 ans. Pourtant les enseignants avaient réclamé qu’il soit placé dans un centre spécialisé mais sa mère a objecté.  Elle s’est battue contre vents et marées pour son fils et cela a fini par payer. Il vient d’intégrer le Rabindranath Tagore Institute. 

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Il n’a que 12 ans. Et déjà il fait parler de lui et que pour les bonnes raisons. Il est atteint de troubles d’autisme connu sous le pseudo Autism Spectrum Disorder. Après des débuts très difficiles où de nombreux enseignants et élèves avaient réclamé qu’il soit placé dans un collège spécialisé. Après avoir passé plusieurs semaines à la maison car le collège qui lui avait été attribué était trop loin, une fois encore, grâce à la persévérance de sa mère, il vient d’être admis au collège Rabindranath. Mère et fils sont fous de joie. 

Selon sa mère Naleenee Rye Ramessur, ce n’est qu’à l’âge d’un an et demi que lui et son époux auraient constaté des troubles du comportement de leur enfant. « Nous n’avions au départ pas vraiment compris ses réactions, il jouait constamment avec ses mains, il regardait de la lumière fixement et jouait souvent avec ses ombres, chose qui nous a mis la puce à l’oreille », fait ressortir la quadragénaire. Afin de confirmer ses doutes et ses appréhensions, la mère de famille avoue s’être rendue chez un médecin et vers des associations pour un bilan-diagnostique. « Nous sommes allés faire un Speech Therapy à l’hopital ENT ainsi qu’une intervention précoce a APEIM afin de confirmer les doutes », fait-elle ressortir.

Une scolarité pas de tout repos

Selon les dires de la mère de famille, au fil du temps elle a décidé de quitter son emploi pour se consacrer entièrement à son enfant. « J’ai compris que je devais travailler beaucoup avec mon enfant, et au fil du temps j’ai aussi compris qu’il avait une certaine capacité malgré qui soit autiste », fait-elle ressortir. Le garçonnet sera effectivement admis à l’école pré-primaire situé à D’Epinay où il était entouré des enfants de son âge. C’est en 2011, dit-elle, après un recensement qu’elle a pris connaissance qu’un enfant autiste pouvait aller à l’école normalement. Raison pour laquelle Naleenee décidera que son enfant fréquente une école comme tous les autres enfants de son âge.

« Mon fils s’est adapté à son environnement et a pu terminer sa scolarité pour intégrer le cycle primaire », fait-elle savoir. Au départ dit-elle, ce changement n’a pas été de tout repos. « Les premières difficultés se sont fait ressentir lorsqu’il a intégré sa classe en Grade 1 », relate Naleenee. Selon les dires de la mère de famille, les enseignants ont eu des difficultés à comprendre son enfant. « Les enseignants n’étaient pas formés à encadrer un enfant autiste dans un milieu du ‘main-Stream’, il se retrouvait souvent en arrière-plan », souligne-t-elle. 

C’est suite aux plaintes de certains enseignants, dit-elle que les choses se sont compliquées. Il sont d’avis que mon enfant soit envoyé dans un centre spécialisé. Après plusieurs combats au ministère, et les innombrables réunions, sans compter l’aide de ses proches, que son enfant a pu continuer sa scolarité normalement comme les autres enfants de son âge. En Grade 2, il a obtenu un ‘caregiver’. Après un changement d’administration et d’enseignant à l’école primaire, une nette amélioration a été notée dans ses performances et ceux sans aucune leçon particulière, selon Naleenee. Les fruits du dur labeur a finalement apporté son lot de bonheur. En effet, le 12 décembre 2019 à la proclamation des résultats le jeune Keyursingh a réussi ses examens du PSAC. « Nous nous attendions à ce qu’il allait réussir ses examens, mais pas avec d’aussi bons résultats », fait ressortir Naleenee. Le jeune homme a décroché 10 unités. 

Difficultés à obtenir un collège

La joie a été de courte durée lorsqu’elle a appris le collège qui lui a été octroyé. En effet, le jeune homme avait obtenu un collège à Mapou, soit à plusieurs kilomètres de son domicile qui fait que le ‘caregiver’ actuel ne pourra être à sa disposition et elle n’aura plus la proximité pour veiller à l’éducation de son fils. « Mon fils ne pouvait se rendre à un collège aussi loin, nous avions fait plusieurs demandes auprès de la zone d’éducation, j’ai dû également écrire au ministère pour trouver une solution mais en vain, mon fils a passé plus d’un mois à la maison et il s’interrogeait beaucoup et demandait pourquoi il ne se rendait pas à l’école ». 

Heureusement que tout est bien qui finit bien. Pour Keyursingh est nouvelle aventure vient de commencer. Elle sera sans toute semée d’embûches mais nulle doute qu’il pourra franchir toutes ses pas surtout quand on a une mère comme la sienne, des parents qui valent de l’or.


« Il y a des écoles qui sont adaptées à leurs besoins »

La Special Education Needs Authority (SENA) a été mise sur pied depuis l’année dernière. Selon l’attaché de presse au ministère de l’éducation, Deeneesh Seeharry c’est cette autorité qui a un regard direct par rapport aux unités dans les écoles qui accueillent des élèves aux besoins éducatifs spéciaux. Selon les dires de l’attaché de presse, le ministère vient en aide aux enfants à handicap en leur offrant un moyen de transport, mais aussi un encadrement spécial par un personnel formé par le ministère. « Il y a des écoles qui possèdent les infrastructures requises pour accueillir ces enfants, le but est de doter toutes les écoles de ces infrastructures », souligne-t-il. Ce dernier a par ailleurs assuré qu’au niveau du ministère un suivi soit fait au niveau du Secondary Directorate ainsi que la SENA pour voir ou sont arrivés les procédures. 


Armoogum Parsuramen Fondateur de la GRF : «Pour plus de facilités»

Selon le fondateur de la GRF, l’enfant n’aurait pas pu être admis dans une école spécialisée étant donné qu’il a réussi ses examens du PSAC. « Il devrait être admis au secondaire dans un établissement à proximité de son domicile, cependant toutes ces décisions reviennent au ministère et il faut agir plus rapidement  pour que ces enfants n’aient pas de retard dans leur scolarité », a-t-il déclaré. Il plaide pour que plus de facilités soient offertes aux enfants porteurs d’handicap afin qu’ils puissent continuer leur scolarité. 

 

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