Monde

Australie: des millions pour la Grande barrière de corail

L'Australie a promis dimanche un demi-milliard de dollars australiens pour restaurer et protéger la Grande barrière de corail, joyau du patrimoine de l'humanité menacé par le changement climatique. Le récif, qui s'étend sur environ 348.000 kilomètres carrés le long de la côte australienne et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde, a subi de graves épisodes de blanchissement du fait des hausses de la température de l'eau.

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Les récifs sont également menacés par les activités industrielles et agricoles, ainsi que par l'acanthaster pourpre, une étoile de mer invasive dévoreuse de coraux. Le Premier ministre Malcolm Turnbull a déclaré que plus de 500 millions de dollars australiens (312 millions d'euros) seraient débloqués pour améliorer la qualité de l'eau, lutter contre les prédateurs et renforcer les mesures de restauration.

"Il s'agit de l'investissement d'un seul tenant le plus important, destiné à protéger le récif, assurer sa viabilité et les 64.000 emplois qui en dépendent", a-t-il déclaré. La Grande barrière attire des millions de touristes et injecte 6,4 milliards de dollars par an dans l'économie nationale. "Nous voulons assurer l'avenir du récif pour le bénéfice de tous les Australiens, particulièrement ceux qui gagnent leur vie avec" le site, a ajouté M. Turnbull.

Il a expliqué, sans autre précision, qu'une partie des fonds servirait à lutter contre le changement climatique. Canberra, qui avait déjà promis en janvier de consacrer deux millions de dollars australiens à la protection du site sur les dix prochaines années, essuie les foudres des écologistes pour avoir donné son feu à un projet de mine géante du groupe indien Adani à proximité.

Du fait de sa dépendance à l'énergie fossile et de sa faible population, l'Australie est considérée comme l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre par habitant de la planète. Canberra fait valoir qu'il s'est engagé à réduire ses émissions de 26 à 28% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Le blanchissement est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration des coraux. 

Sous la pression de facteurs comme le réchauffement, les coraux stressés expulsent les algues avec lesquelles ils ont une relation symbiotique, et qui leur donnent couleur et énergie. Les écologistes ont salué l'annonce du gouvernement mais l'ont accusé de ne pas assez promouvoir l'énergie propre pour lutter contre la principale menace, le réchauffement.

"Les scientifiques savent très bien ce qui tue le corail. C'est l'excès de chaleur qui provient de l'énergie fossile en train de brûler", a déclaré Bill McKibben, fondateur du mouvement international sur le climat 350.org. "Promouvoir simultanément la plus grande mine de charbon du monde tout en faisant semblant d'être préoccupé par le plus grand récif du monde constitue un exploit acrobatique que seule tenterait une classe politique cynique".

ARC Centre of Excellence for Cor/AFP/GREG TORDA

 

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