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Augmentation des tarifs d’électricité : hausse progressive des prix des produits alimentaires 

Plusieurs produits coûteront plus cher dans quelques jours.

À partir du 1er février, les commerçants devront débourser davantage pour l’électricité. Les responsables des grandes surfaces indiquent que cette hausse des coûts se répercutera progressivement sur les prix des produits alimentaires. De son côté, le ministère du Commerce affirme qu’il veillera à ce qu’il n’y ait pas d’abus. 

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Dans trois jours, le 1er février, le nouveau tarif de l’électricité entrera en vigueur. Et qui dit hausse du coût de l’électricité, dit aussi hausse des prix dans le commerce. Les responsables des supermarchés et hypermarchés préviennent qu’il y aura une augmentation progressive des prix des produits alimentaires.

Ignace Lam, Chief Executive Officer (CEO) d’Intermart, fait comprendre que la révision du tarif de l’électricité va lourdement affecter l’enseigne. Selon ses premiers calculs, ses coûts vont augmenter de 28 %. « Il y a trois coûts majeurs pour un supermarché : le loyer, la main-d’œuvre et l’électricité. Cette hausse va peser lourd sur nos dépenses. Aussi, les fournisseurs vendront plus cher les produits, puisqu’ils subissent aussi une augmentation de leurs coûts. Nous n’aurons donc d’autre choix que de répercuter cela sur les consommateurs. » Le CEO attend actuellement que les fournisseurs lui communiquent leurs nouvelles grilles de prix. Il est déjà certain que les produits frigorifiés vont connaître une hausse, leur stockage nécessitant beaucoup d’électricité. 

Véritable impact vers la mi-Février

« Tout ne va pas augmenter d’un coup le 1er février. À mesure que nous recevrons les livraisons, nous ferons une analyse. Ce n’est qu’après que les augmentations seront appliquées. On devra attendre le 15 février pour connaître le véritable impact de la hausse de l’électricité », poursuit Ignace Lam. Il précise que pour le pain, tout sera fait pour absorber le coût de production supplémentaire afin de maintenir le prix actuel.

Yusuf Sambon, directeur de l’hypermarché Lolo, a, lui aussi, fait ses calculs. « Au Valentina Mall, on devra débourser Rs 800 000 de plus par mois. Pour l’hypermarché de Morcellement Saint-André, ce sera Rs 150 000 de plus. » Comme Ignace Lam, il prévoit des augmentations de prix progressives au fil des arrivées des produits dans les deux grandes surfaces. « Nous devrons nous adapter aux hausses imposées par les fournisseurs. Il ne faut pas oublier que stocker des produits dans un entrepôt implique une importante consommation d’électricité », dit-il. Concernant les pains spéciaux fabriqués par son entreprise, « nous allons essayer d’absorber le coût additionnel. Si nous n’y arrivons pas, il y aura une petite augmentation. » 

Muryoodeen Fauzee, directeur de l’enseigne Dreamprice, affirme également que la hausse des prix ne se fera pas du jour au lendemain. « On ignore encore quelle sera exactement la répercussion de la révision du tarif de l’électricité. À partir de début février, nous verrons à quels prix les produits nous seront livrés par les sociétés de distribution. C’est certain, plusieurs produits, frigorifiés ou non, vont augmenter. Mais c’est dans le courant du mois que nous commencerons à revoir nos prix. » Il annonce toutefois que la majoration de Rs 3 sur les boissons réfrigérées passera à Rs 5. 

Les commerces sous surveillance

Du côté du ministère du Commerce, on met en garde les commerçants qui seraient tentés d’utiliser la révision du tarif de l’électricité comme prétexte pour augmenter leurs prix de manière abusive. « Des descentes seront effectuées par les inspecteurs du ministère afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’abus. Mais si les commerçants refusent de comprendre, le ministère sera dans l’obligation de mettre en place un système de contrôle qui sera au détriment des commerces », prévient-on.

Business Mauritius - Kevin Ramkaloan : « On a fait des représentations auprès de l’URA »

« Pour Business Mauritius, la hausse des tarifs d’électricité est une mesure qui nous concerne », affirme Kevin Ramkaloan, Chief Executive Officer de Business Mauritius. Sollicité dimanche, il explique : « Nous avons fait des représentations auprès de l’Utility Regulatory Authority (URA) concernant cette hausse pour certains secteurs qui ne pourrons l’absorber ou devront le repasser aux consommateurs ».

L’URA est le nouveau régulateur du secteur de l’électricité. Le 16 décembre 2022, l’URA, après avoir entendu les différentes parties prenantes, dont le CEB, avait décidé de venir avec une nouvelle grille de tarifs d’électricité.

Kevin Ramkaloan explique que cette hausse « concerne plusieurs secteurs : ICT/BPO, le secteur manufacturier, le port franc, le commerce et la distribution, l’agriculture et le tourisme ».
 

59 948 foyers concernés 

Les ménages, qui consomment moins de 300 unités d’électricité par mois, ne seront pas touchés. En revanche, ceux qui utilisent plus devront débourser entre 19,2 % à 25,9 % de plus. Ainsi, sur les 410 000 consommateurs résidentiels, 350 052 ne seront pas concernés par la hausse des prix du courant. Ce sont donc 59 948 foyers qui seront concernés. 

Même pour ceux qui consomment davantage, les 300 premières unités resteront au même tarif. C’est à partir d’une utilisation de 300 unités que les nouveaux prix entreront en jeu. « Les hausses seront progressives. Plus vous utilisez, plus vous payez. Quant aux quelque 60 000 consommateurs qui paient le tarif social, ils continueront de bénéficier d’un rabais de 20 % sur la facture », avait dit le ministre de l’Énergie et des Services publics, Joe Lesjongard. 

Les abonnés commerciaux ne seront pas tous concernés non plus. Les petits commerçants (73 % des consommateurs commerciaux) ne seront pas affectés. Le CEB compte 46 714 clients commerciaux. Parmi ceux-ci, 34 226 consomment normalement moins de 400 unités par mois.

Les boulangers comptent demander une aide de 3 à 5 sous

Le président de l’Association des propriétaires des boulangeries, Nasser Moraby, indique que cette hausse d’électricité aura un impact sur la facture. « Valeur du jour, on ne connaît pas l’impact de cette hausse sur nos coûts de production. Ce n’est qu’après avoir reçu la facture qu’on saura le pourcentage de cette hausse. Néanmoins, on compte demander 3 à 5 sous par pain produit. Ce n’est pas une somme énorme, mais, comme nous sommes dans une situation difficile, il faut nous aider », plaide-t-il. En ce moment, après négociations, le gouvernement a accepté d’accorder aux boulangers 9 sous par pain produit. « Le ministère des Finances, de concert avec le ministère du Commerce, avait accepté de nous donner 9 sous par pain. Certains boulangers reçoivent déjà cette somme, d’autres non », dit Nasser Moraby, qui dit aussi ne pas comprendre pourquoi les grandes surfaces bénéficient-elles également de cette aide.

 

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