Augmentation des droits d’accises : boissons alcoolisées : hausse de plus de Rs 200 sur certaines marques 

Le gouvernement a annoncé une augmentation de 10 % des droits d’accises sur les boissons alcoolisées. Les distributeurs et les producteurs locaux ont donc revu leurs prix à la hausse. Le point sur la production, les ventes et les prix.

Dans les grandes surfaces, les nouveaux prix des boissons alcoolisées sont affichés depuis le lundi 14 juin. « En ce qui concerne les produits de PhoenixBev, plus principalement les bières, il faut compter une hausse de Rs 4 sur la canette », indique un manager chez Winner’s.

Selon lui, certains fournisseurs travaillent toujours sur leurs nouveaux prix. C’est le même son de cloche du côté de Super U. « Dès l’annonce d’une augmentation de 10 % sur les droits d’accises, nos fournisseurs ont envoyé la liste des nouveaux prix avec effet immédiat. Par conséquent, nous avons dû revoir nos prix sur les étagères », fait ressortir Yannick Lew Yew Yim, responsable de qualité chez Super U. 

Ventes

Si la hausse des prix a fait baisser la vente dans certains commerces, dans d’autres on souligne que c’est plus ou moins stable. « Nous constatons que la vente est plutôt pareille. Toutefois, un fait marquant que nous avons observé c’est que les consommateurs optent désormais pour des boissons dont les prix sont plus abordables », soutient le manager de Winner’s. 

Pour sa part, Yannick Lew Yew Yim indique que dans les hypermarchés Super U, il faut compter une baisse conséquente sur la vente des boissons alcoolisées en général. « La vente des bières par exemple est en baisse. Cela peut aussi s’expliquer par la saison hivernale », dit-il. Dans les boutiques du coin, les ventes pour les rhums et les vins n’ont pas été affectées par la hausse des prix. 

Les nouveaux prix des produits de la Rhumerie de Chamarel entreront en vigueur à partir du 1er juillet. Il faudra compter une hausse de 10 % à 20 %. C’est ce qu’annonce le directeur commercial Olivier Couacaud. 

« L’impact de la hausse des droits d’accises sera principalement sur les prix de vente du marché local. De ce fait, il faudra chercher de nouveaux créneaux pour essayer de maintenir nos ventes. De plus, nous sommes aussi très touchés par le coût des importations et du fret, à cause des devises », fait-il observer. Toutefois il espère une reprise du marché touristique qui aidera à surmonter la pente. 

La compagnie Oxenham a déjà revu ses prix à la hausse depuis le 14 juin. Pour Brian Oxenham, Chief Operating Officer, cette révision des prix est incontournable. 

« Elle prend en compte l’augmentation de la taxe. Nous avons aussi revu ces prix en fonction de l’augmentation du coût des matières premières et des devises », poursuit-il. Il dit s’attendre à une incidence sur les ventes. Pour équilibrer la baisse du chiffre d’affaires, la compagnie place ses espoirs dans la réouverture des frontières et le retour des touristes.

Du côté de Grays, l’augmentation du droit d’accise a été immédiate. « Nous avons augmenté nos prix dans les deux à trois jours suivant l’annonce budgétaire. Nous avons néanmoins absorbé une part de cette augmentation liée aux droits d’accise et à la dévaluation de la roupie, afin de minorer la hausse tarifaire », indique un responsable. 

Alexis Harel, Managing Director de Grays : « Les droits d’accises représentent jusqu’à plus de 70 % du coût d’une boisson alcoolisée » 

Une hausse de 10 % des droits d’accise sur les boissons alcoolisées a été annoncée dans le Budget 2021-2022. En tant que producteur local de boissons alcoolisées, comment accueillez-vous cette mesure ?

La période actuelle est difficile pour tous les producteurs de boissons alcoolisées. Les mesures sanitaires, la fermeture des frontières, et par ricochet la non-activité du secteur hôtelier et de la restauration ont occasionné des réductions de plus de 40 % du volume de certains produits. La Covid-19 a occasionné la dévaluation de la roupie entraînant de l’inflation importée. Une augmentation de 10 % sur les droits d’accises - qui est conséquent - est donc un coût additionnel pour le consommateur. Enfin, cette répercussion des coûts sur le secteur hôtelier, déjà en difficulté, n’est pas opportune. Et c’est le touriste qui risque d’en faire les frais.

Quel sera l’impact de cette mesure sur la production et le coût de vos produits ?

Les droits d’accises représentent la part la plus importante du coût des boissons alcoolisées. Jusqu’à plus de 70 %. Son augmentation aura donc des répercussions directes. De plus, les intrants qui sont importés ont aussi augmenté. 

Quelles sont vos prévisions sur la vente après la hausse des prix ?

Les prévisions ne sont pas très optimistes, car le pouvoir d’achat du consommateur est touché de plein fouet par l’inflation actuelle. Les dernières augmentations ont occasionné des baisses de volume. Le consommateur est dans une tourmente inflationniste et aura des difficultés à absorber cette hausse. Nous entrevoyons une baisse de volume en général.