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Aucune alternance

Ce qui monte vite, peut descendre tout aussi vite. Le gouvernement Lepep l’apprend à ses dépens. Certes, un sondage n’est pas une vérité absolue, mais quand c’est bien fait, cela donne une bonne représentation de la situation à un moment donné. Le sondage d’opinion réalisé par DCDM Research reflète bien la tendance du moment. Publié jeudi, il indique que la cote de popularité du présent gouvernement descend à vitesse grand V. Rien que pour le mois de mars, SAJ et consorts ont perdu 12 points. Avec 62 % d’avis favorables, il reste certes encore dans une zone confortable, mais perdre autant de points en un seul mois est un très mauvais signe. Et là où le gouvernement du jour plonge le plus, c’est auprès des jeunes (-20 %), de la classe aisée (-18 %) et des femmes au foyer (-17 %). Depuis son élection en décembre 2014, le gouvernement « atteint son niveau de popularité le plus bas », constatent les rédacteurs du rapport de sondage. Rien n’est cependant perdu. Si l’on ne voit pas des signes de redressement de ce gouvernement à court terme, ses deux hommes forts, sir Anerood Jugnauth et son no 2, Xavier-Luc Duval, bénéficient de la confiance de plus de trois quarts des sondés. La population croit encore en ses leaders. La situation engendrée par l’affaire Lutchmeenaraidoo est la principale raison de cette descente fulgurante. Mais pas seulement ! L’opinion publique prend de moins en moins bien les petits scandales et passe-droits que l’on voit ici et là. Elle n’apprécie que très modérément la nomination du beau-frère du ministre Nando Bodha comme conseiller légal dans diverses entités gouvernementales, par exemple. En dix mois, Me Kailash Trilochun a empoché Rs 3,3 millions rien que pour ses services à l’Information & Communication Technologies Authority (Icta). L’opinion publique n’est pas dupe non plus quand la présidente de l’Independent Broadcasting Authority (IBA) devient directrice du même organisme après un exercice d’appel à candidatures. Cela, même si l’heureuse élue soutient qu’elle ne savait pas, lorsqu’elle a postulé, de quel organisme il était question. La population n’apprécie guère que l’époux de Sandhya Boygah, députée MSM, reçoive un barachois de 46 hectares à Poudre d’Or pour y cultiver des concombres de mer. À quel prix ? Zéro roupie ! Car, et c’est la version officielle, les experts australiens qui développeront le projet vont aussi prodiguer quelques conseils au ministère de l’économie océanique. Les nominations de proches ne se comptent plus… À croire que c’est en passe de devenir la norme. C’est inacceptable. Revenons au sondage de DCDM Research. Si vous croyez que la baisse de popularité bénéficie à l’opposition, vous avez tout faux. Sur les 17 politiciens les plus populaires du pays, il n’y a que trois membres de l’opposition. Le premier est Arvin Boolell (7e position), qui n’a pourtant rien fait de transcendant ces derniers mois. Beaucoup plus inquiétant est le fait que Paul Bérenger se situe à la 15e place avec 49 % d’avis positifs. Alors qu’il aurait dû profiter de la baisse de forme du gouvernement, il perd 9 points en mars. Quant à Navin Ramgoolam, moins d’un tiers des sondés seulement l’ont maintenu dans la liste. Une remise en question des deux leaders des deux principaux partis d’opposition s’impose. La mauvaise performance de l’opposition démontre qu’aux yeux du public, il n’existe actuellement aucune alternance crédible…
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