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Au village du morne : des familles sans titre de propriété et sans eau, ni électricité

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Plus d’une cinquantaine de familles survivent sans eau courante, ni électricité depuis plusieurs années. Elles habitent des maisons en bois sous tôles au flanc de la montagne du Morne. Cela dans des conditions déplorables. Ce qu’elles réclament est le strict minimum : de l’eau et un peu de lumière dans leur existence misérable.

Ce village se niche sur le flanc de la montagne du Morne. Une cinquantaine de familles y vivent dans des conditions très précaires. Une équipe du Défi Media Group est allée à leur rencontre, afin de mieux cerner leurs problèmes.

Un choc. À première vue, les familles qui habitent cette partie du village ne sont pas connectées au réseau électrique et n’ont pas l’eau courante. Impensable dans notre île Maurice qui se dit si développée.

Les membres de l’association Collectif Village Le Morne nous expliquent ne cachent pas leur peine. « Nous avons tous droit aux besoins vitaux, élémentaires : un logement décent, de l’eau potable, l’électricité et de la nourriture », insiste Zino membre exécutif de l’association.

Sur cette montagne, il y règne un sentiment de paix. Nous sommes agréablement surpris. Les habitations sont propres et bien entretenues, les cours sont bien nettoyées, aménagées. Le seul problème (fondamental) l’absence de titre de propriété qui complique la vie de ces habitants.

Témoignages

Corina : «Une vie très pénible pour les enfants»

Corina
Corina

Corina, 37 ans, habite ce village depuis six ans. « Il n’y a pas ni eau ni électricité. Nous vivons à la lueur des bougies avec tous les risques que cela comporte. Un camion-citerne passe une fois par semaine. Li aret enn distans e bisin ris tio la ziska deryer lakaz. Si monn al travay ler kamyon pase, mo pa gagn delo. Rezma bann vwazin ed mwa. Nou pa bwar sa dela la ousi ».

La jeune femme dit que sa maison est dépourvue d'électricitee « vu l’absence de titre de propriété ou d’occupation. J’ai trois enfants scolarisés au secondaire. C’est très pénible pour eux. Mon mari et moi, nous travaillons, mais vu nos faibles revenus, il nous est difficile de trouver le dépôt nécessaire pour obtenir une maison de la NHDC ».


Coralie
Coralie

Coralie : «Une vie plus confortable pour les miens»

Coralie, 29 ans, est mère-célibataire. Son fils d’un an est aveugle. Le père a fait ses valises quand elle était enceinte. Depuis, c'est sa mère et elle qui s’occupent de l’enfant et de la maison. « Ma mère va travailler très tôt afin d’avoir un peu d’argent pour la nourriture. Je ne peux travailler à cause de mon fils », confie-t-elle. Son plus gros souci : « Ma maison est dans un état déplorable. Je dois me trouver des feuilles de tôle, pour consolider le toit qui coule comme une passoire quand il pleut ».

Comme les autres habitants, les deux femmes stockent l’eau fournie par les camions-citernes dans des barriques. « Je ne veux pas d'argent. Je souhaite simplement avoir le nécessaire pour offrir une vie plus confortable à ma mère et à mon fils. »


Didier
Didier

Didier : «Un peu d'empathie pourrait changer notre vie»

Plus haut sur la colline, nous rencontrons Didier. Il explique qu’il lui est difficile d’économiser pour obtenir une maison de la NHDC. « Mes revenus ne me permettent pas d’entreprendre ces démarches. Mon fils a été forcé d’eller habiter chez sa mère à Bambous. La vie sur la colline est trop dure pour un enfant de sept ans. » D’une voix attristée, il confie qu'il va à la pêche. Parfois, il peut toucher jusqu'à Rs 500 de la vente de ses prises. « Mo pa bizin boukou pou mo viv bien. Je veux seulement vivre sur un lopin de terre, sans avoir de problèmes avec les autorités. Nou tou imin avek impe anpati kitsoz kapav sanze ».


«No Title Deed Form»

La Défi Plus a contacté Aansa Bedacee, Corporate Communication Officer du Central ElectricityBoard, afin qu’elle nous explique ce qu’est le « No Title Deed Form » évoqué par ces habitants.

« Auparavant, les personnes habitant sur des terrains de l’État sans 'contrat' avaient la possibilité d’être raccordées au réseau électrique. Mais depuis peu, il nous faut obtenir une ‘clearance’ du ministère du Logement et des Terres afin d’aller de l’avant avec la procédure de connexion au réseau », précise l’officier. Le ministère a été contacté à ce sujet, et un retour est attendu sous peu », conclut-elle.

*Toute personne voulant aider Coralie et sa famille peut la contacter sur le 5 832 3900
 

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