Les autorités religieuses du Tadjikistan, pays pauvre majoritairement musulman d'Asie centrale, ont appelé les ouvriers travaillant sur un barrage censé devenir le plus haut du monde, à ne pas observer le ramadan. Cet appel a été lancé par le Muftiyat, la plus haute autorité religieuse musulmane du pays, pour assurer "la sécurité des travailleurs participant à la construction" du barrage de Rogoun, a expliqué à l'AFP un porte-parole du Comité gouvernemental des Affaires religieuses, qui supervise le Muftiyat.
"Ils travaillent à une haute altitude dans des conditions difficiles, ainsi que dans des souterrains", a-t-il ajouté. Début mai, le président tadjik Emomali Rakhmon (photo) avait déclaré que "jeûner sans penser au lendemain" n'était "pas une qualité d'un véritable musulman". Lancée en octobre 2016, la construction de ce barrage, situé à 100 km à l'est de la capitale Douchanbé, doit s'élever à 335 mètres de hauteur et devenir le plus haut barrage au monde.
Hautement symbolique pour le président tadjik, ce projet estimé à 3,1 milliards d'euros a été confié au groupe italien Salini Impregilo et la première unité de production doit être prête d'ici novembre. Le ramadan, l'une des fêtes religieuses musulmanes les plus suivies au Tadjikistan, a débuté le 16 mai et doit s'achever le 14 juin. Après avoir connu dans les années 1990 une sanglante guerre civile, le Tadjikistan a fait de la lutte contre l'intégrisme religieux une priorité.
Les autorités ont pris en 2015 des mesures radicales pour contrer l'influence grandissante des extrémistes religieux, parmi lesquelles le rasage forcé des barbes, des restrictions pour le pèlerinage annuel à La Mecque et une campagne contre le port du hijab.
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