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Au service des autres : Jovahnie Gontran, une directrice hors du commun

Jovahnie Gontran La directrice du Foyer Vivre Debout.

À 32 ans, Jovahnie Gontran est la directrice du Foyer Vivre Debout Maurice, une association caritative qui œuvre pour le bien-être des handicapés. 

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Fondé en France en 1977 par   neuf handicapés avec pour principal objectif de rendre les handicapés plus autonomes et de vivre dans la dignité, le Foyer Vivre debout gagne les côtes mauriciennes en 1981 et fêtera ses 37 ans d’existence le 12 décembre prochain.

Jovahnie a toujours été aux côtés des handicapés. « Enfant, j’accompagnais souvent ma mère qui travaillait au Foyer Vivre Debout », se souvient-elle. À 70 ans, cette dernière, handicapée moteur, apporte toujours son soutien à la cause des handicapés. Elle est actuellement la présidente de cette institution.

La directrice a une pensée spéciale pour François Sockalingum, un des promoteurs de la mise sur pied d’une branche de Vivre Debout à Maurice. « Ces ‘pionniers’ mauriciens refusaient leur statut d’assistés », explique-t-elle. À travers leurs démarches, ils réussirent à réunir des fonds nécessaires auprès des organisations parmi l’Association d’Amis Solidaires aux Personnes Handicapées Physiques, La Fraternité Mauricienne des Malades et Handicapés et Vivre Debout France, pour la concrétisation de leur projet.

« C’est triste que quelques semaines après avoir été élevé au rang de Membre de l’Empire Britannique (MBE), François Sockalingum a quitté ce monde, mais je suis fière que ses héritiers ont su préserver l’héritage qu’il a laissé pour les handicapés », dit-elle. Comme nous le dit, François Leste, qui est au service des handicapés depuis des décennies et qui se trouvait à côté de Jovahnie : « Malgré les hauts et les bas, Vivre Debout s’est inscrit dans la durée et l’expérience a été positive et enrichissante pour emmener les autorités à instituer le François Sockalingum Award, une bourse d’études pour les jeunes handicapés ».

Jovahnie explique que c’est grâce à la qualité de sa gestion et le sérieux de sa démarche qu’au fil des années, le Foyer Vivre Debout a convaincu, ce qui lui a valu le soutien des ambassades et d’autres organisations nationales et internationales dans la concrétisation de ses différents projets en faveur des handicapés.

Parmi ces projets, elle cite la construction de la résidence pour les handicapés à la rue Charles Cheron et qui sert aussi de quartier-général de Vivre Debout Maurice, au coût de Rs 3 millions.

Elle a bénéficié du financement de United Way, Bread of the World, Fondation Espoir et Développement, des prêts bancaires, de la Sécurité sociale et l’organisation d’une loterie. Elle explique aussi que cette organisation dispose aussi d’un centre résidentiel pour les filles à Camp-Fouquereaux.

Réhabilitation

La directrice précise que si au début, le Foyer n’accueillait que des handicapés physiques, il s’est lancé dans la réhabilitation de personnes souffrant d’une maladie mentale ou d’une petite dépression nerveuse. Parlant de Vivre Debout, elle avance que sa principale mission est de réunir toutes les conditions permettant à la personne handicapée d’être autonome et de décider librement de sa vie et de vivre dans la dignité. Les pensionnaires ont plusieurs activités dont la reliure des livres.    Depuis peu, le directeur du Mouvement pour l’Autosuffisance Alimentaire (MAA), éric Mangar, les initie à la culture des légumes.

Jovahnie explique qu’elle a toujours ressenti le besoin d’aider les personnes dans le besoin. Ce qui fait qu’après ses études, elle a pris de l’emploi au sein de Vivre Debout Maurice, car il y avait un manque de personnel.  Elle avance que pendant cinq ans, elle a agi comme volontaire. « Parfois on m’offrait une allocation entre Rs 300 et Rs 500 », dit-elle. Elle explique qu’avec sa solide formation en ‘nursing’, elle a eu plusieurs offres d’emplois alléchantes qu’elle a refusée car elle considère son travail au foyer une vocation, dit-elle.

Jovahnie prône le travail d’équipe. « Chez nous, tout le monde indistinctement met la main à la pâte », dit-elle. Par exemple, tout le monde fait la cuisine, à tour de rôle. Il y a des jours où elle travaille même le soir au centre des filles à Camp-Fouquereaux.

Elle s’occupe personnellement des malades.  Cette mère de famille n’hésite pas à quitter le confort de sa maison à n’importe quelle heure de la nuit pour s’occuper d’un malade. Et si le besoin se fait sentir, accompagnée d’Edgard Leste, elle les transporte à n’importe quelle heure de la nuit à l’hôpital. « Chez nous tout le monde est au même niveau quel que soit sa fonction », dit-elle. Bel esprit d’équipe et de dévouement qui inspire tous ceux qui croisent la route de Jovahnie.

 

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