Le Royaume-Uni est confronté à une vague de grèves. Ce qui menace de provoquer des perturbations généralisées en cette période de festivités. Comment les Mauriciens en Angleterre le vivent-ils ? Témoignages.
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Ils ne sont pas au bout de leurs peines. La série de grèves paralysant le Royaume-Uni devrait se poursuivre jusqu’au réveillon du Nouvel an. Du personnel du transport à ceux du National Health Service (NHS), en passant par ceux de l’éducation aux chauffeurs-livreurs, des dizaines de milliers de travailleurs se sont joints au mouvement. Des perturbations qui jouent les trouble-fêtes en cette période de festivités.
Trois Mauriciens qui sont actuellement en Angleterre nous livrent leur expérience. Tous soulignent les inconvénients qu’engendre la grève du transport. À l’instar de Shanyu Seewoonarain, 23 ans, qui vit et travaille à Londres. Ce Mauricien s’y est établi après des études de droit. Il ne cache pas son exaspération face à cette situation malaisante.
« Beaucoup de personnes n’ont pas la possibilité de travailler à domicile et en raison de ces perturbations importantes, les gens doivent trouver des moyens alternatifs pour se rendre au travail. La durée du trajet est ainsi plus longue, ce qui entraîne inévitablement des retards considérables », indique-t-il.
Une mésaventure vécue par une jeune étudiante mauricienne, Sonia (prénom d’emprunt), qui devait se rendre à Londres. « Il n’y avait aucun train pour se rendre dans la capitale. J’ai dû poireauter pendant cinq heures », déplore la jeune femme de 22 ans.
Elle étudie le droit en Angleterre. Elle a posé ses valises au pays de Sa Majesté il y a à peine cinq mois et a élu domicile dans le Sud-Ouest de l’Angleterre. Pour ses premières vacances au Royaume-Uni, elle avait décidé de se rendre au Winter Wonderland, à Londres. « Mais j’ai changé d’idée. Avec la situation chaotique qui règne actuellement au niveau du système ferroviaire, je préfère rester à la maison », lance la vingtenaire.
Des plans à l’eau
Une situation qui pousse, en effet, de nombreuses personnes à revoir leurs plans pour les fêtes.
« Initialement, j’avais prévu quelques activités dans les environs de Londres, à savoir visiter les marchés de Noël, admirer les illuminations et rendre visite à des amis. Mais après avoir pris connaissance des dates de la tenue des grèves ferroviaires, j’ai dû revoir mes plans. J’ai notamment dû annuler certaines réservations », fait ressortir Shanyu Seewoonarain.
Même faire du shopping en ligne n’est pas vraiment envisageable. Avec la grève du Royal Mail, les colis commandés ont tendance à arriver plus tard que prévu»
Même son de cloche du côté d’Irfaan Bissessur. Cet entrepreneur de 36 ans, qui habite à Port-Louis, se rend chaque année à Caterham, Londres, pour passer le Nouvel an en famille. Après plus de deux ans teintés par les restrictions liées à la Covid-19, il pensait pouvoir enfin reprendre « cette tradition le cœur léger ». C’était sans compter sur la vague de grèves...
Ayant prévu toutes ses activités avec des déplacements en train, il a dû revoir son itinéraire. Et cette réorganisation de dernière minute n’est pas une partie de plaisir, affirme-t-il. « Comme chaque année, avec la famille, on avait prévu de se promener dans les rues de Londres. Ce qui est plus amusant par le train et le métro qui sont les moyens les plus fiables et les plus rapides pour se déplacer dans la capitale anglaise. Mais avec la grève en cours, les plans ont changé et je dois conduire. Au volant, dans les rues de Londres, en plus pendant les fêtes... Je vous avoue que le plaisir est quelque peu gâché », confie-t-il.
Shopping compromis
Par ailleurs, l’expérience même du shopping de fin d’année, qui est habituellement l’essence du folklore en période de fêtes, est compromise ajoute Irfaan Bissessur. « Même faire du shopping en ligne n’est pas vraiment envisageable actuellement au Royaume-Uni. Avec la grève du Royal Mail, les colis commandés ont tendance à arriver plus tard que prévu », explique-t-il.
Si les grèves posent des inconvénients et qu’il ne pourra pas faire tout ce qu’il avait prévu pendant ses vacances londoniennes, notre compatriote entend prendre son mal en patience. Et, surtout, « profiter autant que possible des festivités de fin d’année en famille ».
Shanyu Seewoonarain essaie, lui aussi, tant bien que mal de voir le bon côté des choses. Pour Noël, il sera chez son frère pendant quelques jours. « Je n’aurai pas à m’embêter à prendre le métro », lâche-t-il soulagé.
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