Depuis quelques années, l’état de certains équipements médicaux du ministère de la Santé sont sujets à des polémiques. L’incompétence est évoquée alors que des justifications sont formulées.
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Un fonctionnaire tente de dénoncer des pratiques « floues » depuis une année. Proche de la retraite et affecté au ministère de la Santé, il veut rencontrer le ministre Anwar Husnoo pour lui faire part des maux qui rongent le système. Il fait état de plusieurs problèmes, dont les pannes récurrentes des scanners Magnetic Resonance Imaging (MRI) et des CT Scan, des appareils jugés cruciaux dans le service hospitalier. Ces équipements ont souvent été hors-service pendant ces dernières années. Si le fonctionnaire parle « d’incompétence » de certains techniciens, toutefois, un responsable du ministère justifie certaines décisions et affirme que certaines choses ne peuvent être contrôlées.
Le fonctionnaire dresse une liste des différents appareils qui sont tombés en panne ces deux dernières années. Il parle d’abord d’un MRI de l’hôpital Sir Seewoosagur-Ramgoolam. Cet équipement est en panne depuis juin 2016. Cependant, dit-il, du 8 au 22 juin, une série de réparations a été effectuée par un ingénieur. Et lors d’une de ces multiples tentatives de réparer l’appareil, une autre composante est tombée en panne.
Dans un document circulé en interne, il est mentionné que « the Y-Axis gradient amplifier blew off », lorsqu’un ingénieur « intervenened on the system ». Selon notre source, l’ingénieur serait enregistré comme Electrical & Electronic Engineer, alors qu’il opère comme Biomedical Engineer. Le fonctionnaire lui impute cette panne, car, dit-il, l’ingénieur n’est pas qualifié pour effectuer ces réparations. « Ce MRI a coûté Rs 45 millions », fait-il ressortir.
Formation
Le fonctionnaire dénonce aussi les réparations répétitives effectuées sur le CT Scan de l’hôpital Jawaharlal-Nehru de Rose-Belle. « On investit des millions dans cet appareil sans vraiment connaître la source de la panne. » Il affirme que les pièces de rechange proviennent toujours de la même firme indienne. « C’est étrange », souligne notre source, qui explique, d’ailleurs, qu’en 2013, il est allé déposer, au bureau du leader de l’opposition d’alors, un dossier compilé sur des pratiques qu’il juge « douteuses ». C’est le Premier ministre actuel qui occupait alors ce poste. « Le personnel n’est pas formé pour manier certains appareil ou effectuer leur maintenance », affirme le dénonciateur.
De son côté, un responsable du ministère de la Santé, attaché au département technique, souligne qu’il connaît les dessous de ces problèmes. « Il ne faut pas blâmer les ingénieurs et les techniciens », fait-il comprendre. Le ministère, soutient le responsable, ne compte que deux personnes habilitées à opérer comme Biomedical Engineer. Il explique que, pour le moment, aucun ingénieur du ministère n’est enregistré comme tel.
« Il y a un manque de personnel qualifié. Nous venons de recruter trois jeunes, mais ils seront enregistrés comme ingénieurs dans deux ans. D’ailleurs, les jeunes ne veulent pas travailler comme technicien pour Rs 13 000 seulement ».
Le responsable explique que la faute revient aux fournisseurs qui ne respecteraient pas leurs engagements. Les techniciens sont rarement formés pour manipuler et assurer la maintenance des appareils, affirme-t-il. « Nous sommes obligés de trouver des solutions avec des firmes spécialisées et, très souvent, nous assurons nous-mêmes les travaux. » Il cite l’exemple du CT Scan de l’hôpital de Rose-Belle. Une firme, explique le cadre, a accepté de fournir des pièces de rechange même si ce n’est pas elle qui a fourni l’appareil au ministère de la Santé.
Fournisseur
Le manque de sérieux de certains fournisseurs, le manque de formation et de personnel qualifié ne sont que quelques-uns des soucis rencontrés. Sans compter les facteurs externes, comme les rats à l’hôpital Nehru qui rongent les câbles. « Nous faisons ce que nous pouvons, mais ces rongeurs sont, très souvent, la cause des pannes récurrentes. »
Le dossier du dénonciateur devrait être déposé dans les semaines à venir au bureau du ministre Husnoo. Contacté, le bureau du ministre de la Santé n’a pas souhaité faire de déclaration officielle. Toutefois, dans les milieux proches du ministre, on accueille favorablement cette initiative.
Comme sur des roulettes à Candos
Selon un des responsables techniques du ministère, les techniciens ont fait « un travail formidable » à l’hôpital Victoria. Il fait ressortir que le MRI, les deux CT Scan et les deux appareils Cobalt de radiographie fonctionnent parfaitement. « Là où nous avons les ressources nécessaires pour assurer le bon fonctionnement des machines, il n’y a pas de problème », dit-il.
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