Pour sécuriser leurs étals, ils ont eu recours à des structures métalliques. Le Conseil de district de Flacq leur a intimé l’ordre de les enlever d’ici la fin de ce mois de novembre au plus tard. La colère gronde chez les marchands de mercerie du marché de l’Est.
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Les marchandes en particulier ne décolèrent pas depuis cette mise en demeure du conseil de district. Elles estiment être victimes d’une politique de deux poids deux mesures. Réaction d’une marchande, Anita (prénom modifié): « Nous sommes installées ici depuis environ six ans, soit depuis l’aménagement du nouveau marché de Flacq. Il y a ici quelque 1 000 marchands (mercerie et légumes). Tous n’ont pas bénéficié du même traitement. Certains ont eu des étals bien aménagés avec porte. Ils peuvent donc laisser leurs marchandises à l’intérieur. D’autres ne peuvent s’accorder ce privilège. Il était impossible pour eux de tout laisser sur place et partir. C’est ainsi qu’ils ont pris sur eux pour ériger une structure qui les protégerait des voleurs. Certains ont investi jusqu’à Rs 40 000. Maintenant, on nous demande de tout enlever. »
Anita poursuit en soulignant que les femmes auraient davantage de difficultés pour transporter les articles tous les jours. Il faudrait en outre avoir un moyen de transport.
Une autre marchande, tout aussi révoltée, ne comprend pas la justification d’une telle mesure de la part des autorités : « Pourquoi avoir attendu six ans pour nous demander d’enlever les structures ? Pourquoi ne l’avoir pas fait dès le début ? »
C’est donc pour des raisons de sécurité que les marchands affirment avoir pris la décision de sécuriser leur commerce. C’est pourquoi ils s’en prennent aux autorités régionales.
Le président du Conseil de district de Flacq ne veut cependant pas porter le chapeau : « Moi, je suis à l’écoute des petites gens et je veux leur venir en aide au mieux de mes moyens. Malheureusement cette décision émane des autorités supérieures », nous a fait comprendre Vikram Hurdoyal. La personne la plus apte à expliquer cette décision est le Chief Executive Officer du Conseil du district, a-t-il affirmé.
Une source officielle : «Quelqu’un a failli à ses responsabilités»
Selon une source officielle « le Conseil de district n’a pas pris ses responsabilités lorsque les marchands ont procédé à l’aménagement qui est actuellement sujet à controverse :« Cette structure est illégale et aurait dû être stoppée dès le départ. Le Conseil n’a jamais autorisé cette construction. Qui assumera la responsabilité si demain la structure tombait sur quelqu’un, un enfant de surcroit ? Au Conseil de district, il y a un officier qui doit répondre à ses supérieurs de toute action illégale commise dans le district. Le Conseil doit veiller à ce que tout se passe dans le respect de la loi. C’est la raison pour laquelle le gouvernement est venu avec la décision de revoir toutes les constructions illégales. Justement, la structure que les marchands au marché de Flacq ont installée par eux-mêmes est illégale, » nous a-t-elle fait comprendre.
Les autres griefs des marchands
Il n’y a pas que l’ordre touchant les structures autour des étals qui fâche. Les marchands du marché de Flacq citent d’autres griefs :
• Ceux engagés dans la mercerie ont été relégués à l’arrière du marché alors qu’on aurait dû les placer devant. Cette place privilégiée a été réservée aux marchands de légumes. « La foire ne se tient que deux fois par semaine, les mercredis et les dimanches. Les clients arrivent, s’approvisionnent en légumes et puis s’en vont sans s’aventurer à l’arrière. Les mercredis, nous n’effectuons presqu’aucune vente. Ce n’est que les dimanches qu’on peut avoir quelques clients », explique une marchande.
• Les marchands paient Rs 1 000 mensuellement pour leurs étals. Mais jusqu’à maintenant, ils n’ont pas obtenu leur contrat. « D’abord, on nous a demandé de payer trois mois d’avance. Quand cela n’a pas été le cas et que nous avons posé de questions, on nous a répondu que tous les marchands n’avaient pas encore payé le montant réclamé.
• Les marchands basés à l’intérieur du marché opèrent dans l’illégalité et s’acquittent de la redevance qui leur est réclamée. Ils déplorent qu’il y a plusieurs marchands qui opèrent illégalement près de la rivière et qui, eux, ne s’acquittent d’aucune taxe.
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