Un requin bouledogue, mesurant quatre à cinq mètres, a été capturé par un groupe de pêcheurs à la senne au large de Mahébourg. C’est le troisième aperçu cette semaine à proximité des côtes. Ce phénomène est récurrent, affirment les habitués des lieux.
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C’est une prise inhabituelle qu’un groupe de six pêcheurs a effectuée du côté de Mahébourg vers 7 heures dimanche. Ils ont attrapé un requin bouledogue mesurant 4 à 5 mètres de long. Ce qui n’était pas au programme de leur partie de pêche matinale. « D’habitude, nous relâchons les requins et tortues qui se mêlent dans nos sennes, mais ce requin était à bout de force et avait avalé trop de poissons pour survivre. Nous avons décidé de le ramener à terre », nous a affirmé Joseph St-Mart, l’un des pêcheurs du groupe. Pour lui, ce n’est pas intéressant de pêcher des requins. « Nous sommes pour le respect de l’éco-système marin », dit-il. La pêche aux requins est interdite selon les conventions internationales.
Si les pêcheurs étaient fiers de leur prise et de l’admiration et l’ambiance que cela a engendré une fois à terre, avec de nombreux badauds voulant à tout prix faire une photo du spécimen, cela a suscité aussi l’inquiétude des autres usagers de la mer. Selon eux, les requins rôdent de plus en plus fréquemment dans les parages. Si pour Joseph St-Mart, c’est la mer regorgeant de poissons qui les attirent, les autres usagers de la mer pointent du doigt la proximité de la ferme aquacole à Pointe du Diable.
« Les ombrines sont nourris avec des tonnes de petits poissons et cela attire les plus gros prédateurs », soutient Clifford, un habitué de la mer. Pour lui, la présence régulière des requins à proximité du lagon représente un danger indéniable pour les usagers de la mer. « Certains marchent dans la mer jusqu’à ce que l’eau atteigne le niveau de la taille pour pêcher. Ils sont parmi les plus à risque », estime-t-il.
Selon lui, si jusqu’à présent ce sont des requins de petite taille qui sont le plus souvent observés, la capture de ce gros requin indique qu’ils ne sont pas loin non plus. Même s’il n’y a pas eu de confrontation entre requins et humains jusqu’à présent, cela peut survenir à n’importe quel moment, dit-il.
Mais Joseph St-Mart estime que cela n’arrivera pas aussi longtemps qu’un des usagers ne portera pas de blessures causées par un barracuda par exemple. « Les requins ne sont pas comme à La Réunion. À 61 ans, je n’ai jamais entendu parler d’attaques de requins à Maurice », soutient-il. Joseph St-Mart ajoute également que le ministre du Tourisme gagnerait à écouter les pêcheurs professionnels, car les requins rôdent effectivement dans le lagon et au large de Mahébourg. Outre le requin qu’il a attrapé malencontreusement, deux autres ont été aperçus durant la semaine écoulée.
Nous avons essayé d’avoir une déclaration du ministre du Tourisme, Anil Gayan, mais il est resté injoignable. Lors d’une visite à la ferme aquacole à Grand-Gaube en janvier 2018, il avait affirmé qu’il n’y avait pas de requins aux alentours.
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