
L’homme d’affaires malgache Maminiaina Ravatomanga fait l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent et détournement de fonds à Maurice. Cette situation fait suite à son arrivée sur l’île, sur fond de crise politique à Madagascar.
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Maminiaina (Mamy) Ravatomanga est arrivé à Maurice à bord d’un jet privé, immatriculé 5R-HMR, au cours du week-end, en compagnie de l’ex-Premier ministre malgache Christian Ntsay. Si ce dernier a ensuite poursuivi son voyage vers Dubaï, l’homme d’affaires est resté sur le territoire mauricien. Les circonstances exactes et l’autorisation d’atterrissage de cet avion privé, ainsi que la descente de ses occupants, font l’objet d’une vive polémique.
L’enquête a été officiellement lancée par la Financial Crimes Commission (FCC) après que des ressortissants malgaches résidant à Maurice se sont rendus à ses bureaux le lundi 13 octobre. Les plaignants ont consigné des dépositions formelles visant Mamy Ravatomanga pour deux délits présumés : des irrégularités concernant l’atterrissage du jet privé à Plaisance et des accusations de détournement massif de fonds à grande échelle, incluant des soupçons de blanchiment d’argent sur le sol mauricien.
En conséquence de ces développements, la FCC a émis un ‘Report Upon Departure’ à l’encontre de Mamy Ravatomanga, lui interdisant de quitter le territoire tant que l’enquête est en cours.
Dans la matinée du jeudi 16 octobre, les avocats de Mamy Ravatomanga, Mes Siddhartha Hawoldar et Nirakar Hawoldar, ont entrepris une démarche active en se rendant au siège de la FCC au Réduit Triangle. L’objectif était de remettre des documents aux enquêteurs dans le sillage de l’enquête en cours.
À sa sortie des bureaux de la FCC, Me Siddhartha Hawoldar a confirmé avoir soumis ces documents pour apporter plus de clarté à l’affaire. Il a également insisté sur la volonté de son client de collaborer pleinement avec la justice mauricienne et de fournir sa version des faits entourant les accusations. L’avocat a tenu à souligner que Mamy Ravatomanga n’a nullement l’intention de se soustraire à ses obligations, affirmant que son client est un habitué de Maurice avec de multiples va-et-vient dans le passé, et qu’il attendra d’avoir présenté sa version des faits avant tout départ.
Coopération judiciaire
Parallèlement à l’enquête mauricienne, le Conseil National de Défense de la Transition (CNDT) de Madagascar a réagi en sollicitant l’assistance juridique de la FCC. Le CNDT, présidé par intérim par le colonel Michaël Randrianirina, a officiellement désigné Me Fanirisoa Ernaivo, une ancienne magistrate, pour représenter Madagascar dans le cadre d’une coopération judiciaire internationale.
Cette démarche vise à enquêter sur Mamy Ravatomanga, soupçonné de corruption, de complicité dans le détournement de fonds publics, de fraudes fiscales et financières, et d’enrichissement illicite. Plusieurs dossiers d’État sont spécifiquement cités dans la demande du CNDT, notamment l’affaire des Boeing 777 iraniens, le dossier GEL – Filière Letchi en lien avec Transparency International Madagascar, ainsi que des contrats jugés frauduleux à la JIRAMA.
Dans une lettre officielle, le CNDT mandate Me Ernaivo pour entreprendre les démarches nécessaires afin de geler les avoirs de Mamy Ravatomanga, retracer les flux financiers et obtenir des renseignements bancaires internationaux liés à ses sociétés. Le CNDT affirme que l’homme d’affaires aurait quitté clandestinement le territoire malgache pour se soustraire à la justice et appelle les autorités mauriciennes à une coopération renforcée, conformément aux standards internationaux du Groupe d’action financière (Gafi).

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