Au cœur de l’Info : vers une transformation du secteur de l’emploi

Depuis le premier rassemblement pour la fête du Travail en 1938, le monde de l’emploi a subi une transformation. Il y a 80 ans, la revendication principale des travailleurs concernait les droits et les conditions de travail. De nos jours, d’autres défis se profilent à l’horizon. C’est l’analyse des invités de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul, samedi, dans l’émission Au Cœur de l’Info, sur Radio Plus.

Comment la mondialisation, la technologie et la révolution numérique ont-elles et vont-elles impacter sur l’emploi ? Quel sera le profil de l’employé de demain ? Tant de questions évoquées par le sociologue Malenn Oodiah, le syndicaliste Radhakrishna Sadien et Manish Budhun qui exerce comme Executive Coach.

Pour Malenn Oodiah, le monde du travail connaît des mutations depuis 1938. « Aujourd’hui, nous sommes à la recherche d’un nouveau modèle de développement. » Et d’affirmer que l’avenir du travail, c’est la robotisation et l’intelligence artificielle. « 85 % des emplois en 2030 n’ont pas encore été créés. Nous avons l’impression que c’est de la fiction. Or, nous sommes en 2018 et 2030 c’est dans 12 ans », explique le sociologue. 

20 % de syndiqués

Le taux de syndicalisation à Maurice s’élève à quelque 20 %. Un chiffre que le syndicaliste Radhakrishna Sadien juge  « pas mauvais pour un petit pays ». Selon lui, les syndicats auront toujours un rôle à jouer dans le monde du travail. « Un syndicat est nécessaire pour que les employés prennent conscience de leurs droits, mais aussi de leurs devoirs et pour éviter toute forme d’exploitation », estime-t-il. 

De son côté, l’Executive Coach, Manish Bundhun, soutient que les salariés sont à la recherche de flexibilité et de mobilité. Il est révolu le temps où il fallait travailler de 9 à 16 heures, dit-il. « Les employés modernes ont envie de bouger et de vivre de nouveaux défis. Désormais, il n’y a aucune barrière entre le monde du travail et la vie personnelle », fait-il ressortir. « On ne parle plus de worklife balance, mais de worklife integration. Il est difficile de dissocier les deux.»

Ainsi, ajoute Manish Bundhun, avec la transformation que connaît le secteur de l’emploi, le pays doit se préparer à de nouvelles réalités, dont une politique d’ouverture des employeurs vis-à-vis des employés.