
Les intervenants dans l’émission Au cœur de l’info, le mardi 3 juin, animée par Patrick Hilbert, souhaitent que le budget ne laisse personne au bord de la route.
Publicité
Sanjay Matadeen, économiste, Ashwin Gudday, syndicaliste à la General Workers Federation, et Amar Deerpalsing, président de la fédération des PME, étaient sur le plateau, alors que Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius, est intervenu au téléphone.
D’entrée, Sanjay Matadeen, économiste, a balisé la situation. « Il y a trois points qu’il faut prendre en compte : 1. l’incertitude de nos principaux marchés d’exportation et leur situation économique ; 2. le rapport State of the economy qui pointe du doigt le déficit et la dette ; 3. Le public qui attend beaucoup du gouvernement. »
Ashwin Gudday syndicaliste est du même avis. « Il y a des inquiétudes de la part des travailleurs qui craignent un Budget d’austérité et que les allocations vont être supprimées. L’argent peut être glané auprès des plus riches à travers une Corporate Tax. Le régime fiscal doit être revu, car tout le monde paie 15 % de TVA, c’est injuste. »
Pour Sanjay Matadeen, l’économie a jusqu’ici mis l’accent sur la consommation et non sur la productivité. C’est une des raisons pour lesquelles on est obligé d’avoir recours à la main-d’œuvre étrangère dans beaucoup de secteurs. « Les conditions de travail ne sont pas attractives pour les jeunes et ils partent ailleurs. »
Le président de la fédération des PME, Amar Deerpalsing, est d’avis qu’il y a une mauvaise perception que les employeurs à Maurice préfèrent la main-d’œuvre étrangère. « Recruter un étranger coûte plus cher qu’employer un Mauricien. Quand ils arrivent chez nous, on ne sait pas s’ils ont les compétences voulues et quand ils en ont marre, ils s’en vont sans crier gare ! Les employeurs n’ont pas de choix, car c’est un phénomène international. »
Il fait observer que le pays dépend de l’importation pour ses produits de base. « Les PME réclament des mesures incitatives, car les nombreuses charges financières et salariales les étouffent. » Il estime que le pays a besoin d’une main-d’œuvre de qualité. Il rappelle que les PME sont des pourvoyeurs d’emplois.
« Parmi les chômeurs, 17 500 n’ont pas de School Certificate ou de Higher School Certificate, 21 000 n’ont pas le Primary School Achievement Certificate ou le Certificate of Primary Education, 20 % n’ont pas terminé leur scolarité au niveau secondaire. C’est tout notre système d’éducation qu’il faut revoir pour qu’il ait plus d’adéquation entre l’offre et la demande », évoque Sanjay Matadeen. Il propose de réintroduire le Youth Entrepreneurship Scheme pour attirer les jeunes vers des métiers et de créer une École des métiers. Il évoque aussi la possibilité de canaliser les jeunes vers la Fintech, l’Intelligence artificielle et le Blockchain, des secteurs en pleine extension. Il a critiqué la mesure de permettre aux élèves qui ont trois Credit de faire le Higher School Certificate.
Pour sa part, Ashwin Gudday de la GWF, estime que le pays compte quelque 48 000 travailleurs étrangers, dont 4 000 sont en situation irrégulière et 2 000 dans la nature. « Les conditions de travail laissent à désirer et les travailleurs étrangers coûtent plus cher que les Mauriciens. » Le vieillissement de la population et le taux de natalité en baisse ont aussi été abordés.
Amar Deerpalsing réclame un Budget qui ne laisse personne au bord de la route. Il suggère une Wealth Tax.
Les quatre points de Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius
Le CEO de Business Mauritius est d'avis que le pays doit se pencher sur quatre points : la relance des exportations et notre connectivité ; la compétence, l’employabilité et la productivité ; l’innovation pour nous différencier et la résilience au changement climatique. Il avance qu’il faut éviter de créer des blocages au niveau du port, d’alourdir administrativement pour l’obtention de permis. Il estime que le coût de production doit être revu à la baisse et qu'il faut encourager la formation.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !