Au Cœur de l’Info : un 1er-Mai au parfum de campagne électorale

La majorité parlementaire, l’opposition parlementaire et l’opposition extra-parlementaire avaient chacun un représentant sur le plateau de l’émission Au Cœur de l’Info. Le débat portait sur les meetings du 1er-Mai.

Ce 1ᵉr-Mai marque-t-il le coup d’envoi de la campagne électorale ? C’est la question à laquelle les intervenants de l’émission Au Cœur de l’Info sur Radio Plus et Télé Plus ont tenté de répondre le lundi 8 avril 2024. Les journalistes Patrick Hilbert et Mélanie Duval ont accueilli en studio le Dr Farhad Aumeer, député du Parti travailliste (PTr), Salim Abbas Mamode, député du MSM, et Jean-Claude Barbier, membre de Linion Moris. Ashok Subron, membre de Rezistans ek Alternativ, est intervenu par téléphone. 

Salim Abbas Mamode s’est dit « optimiste et agréablement surpris » par l’accueil reçu lors des récents congrès et réunions en marge du meeting du 1ᵉr-Mai. « Les réunions de mobilisation vont continuer dans différents endroits après Eid-ul-Fitr. Avant même les élections, il y a des fissures au sein de l’opposition. Elle est dans de sales draps. Il sera difficile pour elle de convaincre ses partisans. C’est un élément qui peut la déstabiliser. [...] Les signes montrent qu’il y a des divergences », a-t-il dit. Le député du MSM estime que l’alliance de l’opposition ne tiendra pas après les élections. 

Le Dr Farhad Aumeer a affirmé, pour sa part, qu’il y a « une impatience sur le terrain pour les élections générales, pour le départ du gouvernement et pour un meilleur lendemain ». Le député du PTr a ajouté : « Il y a aussi une impatience que l’alliance entre le PTr, le MMM et le PMSD soit scellée. La synergie est là et nous sommes confiants d’avoir une grande foule le 1ᵉr-Mai. Forcément, quand on fait des sacrifices, il y a des frustrés. Il y a beaucoup de personnes qui souhaitent être candidats pour le PTr. Nous respectons tous les partenaires et tout le monde veut le meilleur deal. [...] À l’heure actuelle, le PMSD est toujours dans l’alliance. Mariage il y aura, laissons aux leaders de départager les responsabilités », a déclaré le député du MSM.

Jean-Claude Barbier a expliqué pourquoi Linion Moris tiendra son meeting du 1ᵉr-Mai à Rose-Hill, fief du MMM. « L’année dernière, notre 1ᵉr-Mai a eu lieu dans l’auditorium Octave Wiehé (à l’Université de Maurice, Réduit). Mais l’endroit est devenu trop petit. Nous avions le choix entre Quatre-Bornes et Rose-Hill. Nous avons choisi Rose-Hill, car l’endroit est géographiquement bien situé. C’est au centre du pays et donc plus accessible pour tous nos partisans. Les préparatifs se passent bien. Nous avons de nouvelles recrues à chaque réunion. [...] Nous sommes l’exemple. Nous inspirons la confiance. Nous avons des personnes compétentes », a soutenu Jean-Claude Barbier. Le membre de Linion Moris estime que malgré le développement de nouvelles technologies telles que les réseaux sociaux, les événements sur le terrain sont irremplaçables. 

La tension est montée sur le plateau quand le Dr Farhad Aumeer a critiqué les changements de parti de Salim Abbas Mamode. De son côté, Jean-Claude Barbier a fait l’historique des polémiques sous le gouvernement MSM, dont les scandales survenus lors de la pandémie de Covid-19 ainsi que les décès suspects de Soopramanien Kistnen et de Pravin Kanakiah. 

Ashok Subron a, lui, annoncé que Rezistans ek Alternativ s’associe à différents syndicats pour organiser une marche pacifique le 1ᵉr-Mai depuis l’église St-Jean, à Quatre-Bornes, jusqu’à Belle-Rose. Il a rappelé qu’historiquement, le 1ᵉr-Mai est la fête du Travail et la journée de revendication des travailleurs. « Est-ce que l’injustice entre les travailleurs du secteur privé et ceux du secteur public sera considérée par les politiciens ? », a-t-il lancé, avant de citer d’autres revendications des syndicalistes, comme le droit aux congés payés pour les parents dont un enfant est hospitalisé, ou l’alignement du nombre d’heures de travail par semaine. « Le 1er mai, ce ne sont pas des élections, mais un jour pour les droits des travailleurs », a-t-il conclu.