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Au cœur de l’info sur Radio Plus - Milan Meetarbhan : «Nous nous sommes plus focalisés sur les boîtes que sur le dépouillement» 

Milan Meetarbhan, Rajen Narsinghen et Vinod Boolell.

Le vendredi 21 janvier, les juges Narain et Mootoo ont tranché en faveur de Jenny Adebiro dans le cadre de la pétition électorale qu'elle avait logée. Ils ont ordonné un « recount » partiel dans la circonscription Stanley/Rose-Hill. La crédibilité de notre système électoral est-elle mise en cause ? C'est le thème autour duquel s'est axée l’émission « Au cœur de l’info » animée par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul.

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Pour Rajen Narsinghen, Senior Lecturer en Droit à l’université de Maurice et observateur politique, « c’est un jugement très intéressant et très motivé. Les juges ont utilisé des termes très forts pour souligner les « discrepencies », « inconsistencies » et « irregularities ». Ces termes utilisés sont très graves », dit-il, ajoutant que « Maurice a toujours été cité en exemple en Afrique». 

Rajen Narsinghen ajoute que certains magistrats « qui ont certes une grande notion de la loi » n’ont pas suffisamment d’expérience à l’instar des Electoral Officers. Il pense aussi que « c’est à la Commission électorale de décider de la date des élections à l’avenir ». Car, « implicitement, le commissaire électoral avait avoué qu’il était presque impossible d’organiser les élections de 2019 dans un court laps de temps ». Il plaide aussi pour un « medium and long term training » pour les Electoral Officers.

Indépendance du judicaire

« Nous devons féliciter le judiciaire qui a démontré son indépendance. Des propos solides ont été utilisés afin de démontrer ce qui s’est produit dans la circonscription No 19 le jour du dépouillement. La population n’a aucune confiance dans le processus électoral. C’est malheureux de le dire. Aussi, les bulletins ont été stockés dans les quartiers de la SMF pendant deux ans et demi. Certains s’interrogent sur le stockage et la préservation de ces bulletins », poursuit l’observateur politique. 

Concernant l’incidence de ce jugement sur les autres pétitions électorales, Rajen Narsinghen souligne que cette décision est « propre à la circonscription No 19 ». « La Commission électorale a gravement fauté », est-il d’avis. 

Appel devant le Privy Council

L’ancien juge Vinod Boolell estime, pour sa part, que c’est le commissaire électoral et à la Commission électorale qui devront expliquer à la population le déroulement des élections. « Cela, dit-il, afin de dissiper les doutes ». L’ancien juge se demande pourquoi des Computer Rooms ont-elles été utilisées aux dernières élections et pour quelles raisons, personne n’a été informé de l’utilisation de la technologie. 

Vinod Boolell soutient qu’Ivan Collendavelloo a le droit de faire appel devant le Privy Council. « Mais la question qui se pose est : sur quoi se basera-t-il pour faire appel ? » demande l’ancien juge. Il plaide ensuite pour que « l’enregistrement des électeurs se fasse jusqu’à la veille des élections ».

Le juriste Milan Meetarbhan ajoute, pour sa part, que « nous n’avons aucune preuve qu’il y a eu fraude électorale ». « Nous nous sommes peut-être plus focalisés sur les boîtes que sur le déroulement du dépouillement », dit-il. « Ce récapitulatif, dit-il, est un document confidentiel que le Returning Officer remet à la Commission électorale. Les agents n’ont aucun accès au document. On a évoqué l’opacité des Computer Rooms. Je comprends que la cour peut parfois être stricte sur les procédures. Mais s’il y a « erreur » sur les chiffres finals, qui sont ceux qui sont communiqué les données ? » 

Ce qui fait, ajoute Milan Meetarbhan, qu’une erreur au niveau de la récapitulation pourrait être répercutée au niveau du traitement informatique. « Je souhaite que, dans un esprit de transparence et de démocratie, les juges qui écoutent les autres pétitions électorales adoptent la flexibilité lors d’une demande de « recount » de bulletins ».

Ivan Collendavelloo : « Kan inn fane, inn fane ! »

Le député de la circonscription Stanley/Rose-Hill, Ivan Collendavelloo, est intervenu lors de l’émission. Il a fait ressortir que « chacun doit accepter les conséquences de ses actes. Kan inn fane, inn fane ». 

 

 

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