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Au Cœur de l’Info - Spectre de récession mondiale : vers un premier trimestre difficile 

Quelles perspectives économiques pour Maurice en 2023 face au spectre d’une récession mondiale ? La question a dominé les débats dans l’émission Au Cœur de l’Info du 11 janvier, animée par Jane Lutchmaya et Anoop Dhookeeya. 

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Amit Bakhirta, économiste, estime que s’il n’y a pas de problèmes géopolitiques majeurs, l’inflation sera plus modérée en 2023. « D’ici les mois de mai ou juin, la Banque de Maurice devrait analyser les données macro-économiques pour permettre une stabilisation de cet environnement inflationniste. »

« Je ne pense pas que les taux d’intérêt vont continuer à augmenter et qu’on aura de gros problèmes inflationnistes cette année. Selon moi, les prix seront de plus en plus compétitifs sur le marché », avance-t-il.

Il est d’avis que, durant le premier trimestre, la situation sera plus ou moins difficile pour les consommateurs, car le Repo Rate pourrait passer à 5 %. Ce qui aurait des conséquences fâcheuses sur la consommation. Mais les prix seront plus modérés à partir du deuxième trimestre.

Pour Arif Currimjee, le président de la Mauritius Export Association (MEXA), le secteur manufacturier s’est bien comporté en 2022. Si les chiffres ne sont pas encore disponibles, en se basant sur le taux de croissance obtenu en septembre dernier, il prévoit une hausse d’au moins 15 % pour 2022 par rapport à 2021 pour une exportation qui pourrait se chiffrer autour de Rs 50 milliards pour l’ensemble du secteur.

Néanmoins, il craint que le premier semestre de 2023 pourrait être plus difficile pour le textile. Il appréhende une baisse au niveau de la demande en raison d’un surstockage de produits textiles chez certains clients. Il évoque aussi une certaine inquiétude pour le secteur, car tout va dépendre du comportement de la clientèle européenne et américaine par rapport à la situation économique qui prévaut. Toutefois, il attire l’attention que ce problème ne se pose pas pour les produits hauts de gamme.

Cela dit, il craint que la hausse des tarifs d’électricité soit un coup de massue pour le secteur manufacturier, surtout pour les entreprises qui sont de grosses consommatrices d’énergie. Selon lui, des entreprises pourraient se délocaliser vers Madagascar où les prix sont plus compétitifs. Les investisseurs potentiels pourraient également se tourner vers d’autres pays. La MEXA a envoyé une lettre aux autorités pour exprimer ses inquiétudes. 

Par ailleurs, il explique que le secteur manufacturier est toujours confronté à un problème de main-d’œuvre. Il se plaint d’un manque de transparence sur le traitement de demandes de main-d’œuvre étrangère. À cet effet, il souhaite que le système soit informatisé pour accélérer le processus. 

Changement climatique

De son côté, la socio-économiste, Nalini Burns, plaide pour une croissance plus équilibrée. « Nous devons cesser de nous focaliser sur la croissance sans que nous nous intéressions sur les éléments qui l’ont apportée. Il faut voir la qualité de la croissance ». De plus, elle souhaite qu’il y ait une meilleure gestion de nos ressources en eau face au changement climatique. Elle regrette que la grande partie de nos eaux se perde dans les lagons.

Lors de son intervention, le Chief Executive Officer de Business Mauritius, Kevin Ramkaloan, estime qu’il y aura une reprise économique en 2023, bien qu’elle sera moindre qu’en 2022. Concernant les années à venir, il trouve que Maurice doit impérativement trouver des opportunités de diversification. Il soutient qu’à ce jour, les secteurs public et privé ont beaucoup travaillé sur ce dossier, notamment sur le secteur de l’énergie et de Healthcare pharma. Il indique qu’il faut intensifier les accords avec les marchés émergents et de la région et investir massivement dans les nouvelles technologies. 

Pour sa part, la présidente de SME Chambers, Maya Sewnath, a parlé des difficultés auxquelles font face les petites et moyennes entreprises. Notamment l’endettement, le manque de main-d’œuvre, la hausse du coût de l’électricité. Elle espère que des mesures soient prises pour rendre ce secteur plus visible afin qu’il puisse améliorer son marché notamment celui des exportations. Elle souhaite aussi que le label Made in Moris intensifie sa campagne pour encourager davantage la consommation locale. De plus, elle attend que le gouvernement accorde plus de soutien aux PME.

  • LDMG

 

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